Les "Nanas de Niki" de Saint Phalle au Mudec

L'exposition « Niki de Saint Phalle », organisée pour la première fois dans un grand musée civique italien comme le Mudec, célèbre l'artiste franco-américaine connue pour ses grandes Nanas colorées, mais révèle également son côté engagé à travers une interprétation différente de son œuvre.

Célèbre et ayant fait l'objet de nombreuses rétrospectives dans le monde entier au cours des dix dernières années, Niki de Saint Phalle n'a pas encore eu l'occasion en Italie d'être reconnue comme l'une des grandes artistes du XXe siècle, bien qu'elle ait été l'une des protagonistes de la scène artistique d'avant-garde des années 1960 et 1970 en Europe et aux États-Unis.

« Niki de Saint Phalle » est rendue possible grâce à la collaboration de la Niki Charitable Art Foundation et présente à Milan 110 œuvres, dont une dizaine de grandes dimensions, ainsi qu'une sélection d'œuvres sur papier, de vidéos et de vêtements de la Maison Dior qui rappellent également son passé de mannequin dans les magnifiques photographies.

Organisée par la critique d'art Lucia Pesapane, qui a déjà organisé de nombreuses expositions et rétrospectives sur Niki de Saint Phalle dans le monde entier, l'exposition retrace en huit sections la carrière de l'artiste, de ses débuts à ses dernières œuvres, dans un rythme diachronique et fortement anthologique. A travers l'univers coloré, polymorphe, arrondi et maternel de ses Nanas (et pas seulement), l’exposition dévoile néanmoins une vie personnelle beaucoup moins joyeuse. Au fil des ans, l'artiste a souvent dû détruire pour traiter la douleur et ensuite reconstruire, en brisant le moule par d'intenses provocations, pour finalement laisser une empreinte durable dans le monde de l'art.

L'opportunité de voir l'œuvre de Niki de Saint Phalle au Mudec à Milan, est d'autant plus unique qu'à la même période, il est possible d'admirer les œuvres d'un autre grand artiste, Jean Tinguely, son mari, exposées au Hangar Bicocca à partir du 10 octobre. La ville est liée à ces deux artistes depuis les années 1960, lorsqu'elle a accueilli la première exposition de ce qui allait devenir le groupe des Nouveaux Réalistes, dont Niki de Saint Phalle était la seule femme (parmi des noms comme Yves Klein, César Baldaccini, Daniel Spoerri, Jacques Villeglé, Christo, Gerard Deschamps, Edoardo Puglisi, Mimmo Rotella et Arman).