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Les clichés jamais vus de la nounou photographe franco-américaine, Vivian Maier

Deux photos en noir et blanc de vivian maierDeux photos en noir et blanc de vivian maier

Plus de 200 photographies de l’artiste, qui a grandi en France, racontent la vie quotidienne et documentent les coulisses du rêve américain. A voir jusqu’au 26 janvier 2025 au Belvedere de la Villa Reale de Monza.

“Unseen. Les photos jamais vues de Vivian Maier“.  Tel est le titre de l'exposition qui rend hommage à l'une des pionnières et des plus grands représentants de la photographie de rue, qui a ouvert ses portes le 17 octobre à Monza. Unseen est l'exposition la plus importante jamais organisée en Italie sur cette artiste très secrète, “collectionneuse du monde”, comme la surnomme la commissaire Anne Morin.

Dans le cadre chaleureux du Belvédère de la Villa reale de Monza, une série de 220 œuvres comprenant des tirages noir et blanc et couleur, des séquences filmées et des enregistrements sonores originaux sont présentés pour la première fois dans l'exposition coproduite par Fotografiska à New York en collaboration avec le Grand Palais de Paris.

Une photographe mystérieuse

Vivian Maier est née à New York le 1er février 1926 d'un père autrichien et d'une mère française. Elle passe la plus grande partie de son enfance en France, dans la ferme familiale de Saint Julien en Champseur, dans les Hautes-Alpes, puis dans la ville voisine de St Bonnet, où elle est scolarisée.
En 1951, elle s'installe à New York où elle travaille comme nounou à plein temps, gagnant ainsi sa vie et finançant sa passion pour la photographie. Elle élevait les enfants des autres, dans l'Amérique des années 1950, 1960 et 1970, où quiconque ne faisait pas partie du rêve américain n'existait pas. Vivian a réagi à l'inexistence par la photographie.

Durant l'été 1952, elle achète un appareil photo Rolleiflex qu'elle emporte avec elle lors de ses promenades dans la ville et lors des voyages avec les familles pour lesquelles elle travaille, prenant plus de négatifs qu'elle ne peut en développer. En 1955, fascinée par Hollywood et les célébrités, Vivian Maier décide de tenter sa chance à Los Angeles.
Les plus de 120 000 négatifs pris entre 1950 et 1994 la montrent dans plus de 500 poses, une série de selfies, et couvrent un immense éventail de sujets.

« Avec son Rolleyflex, elle a tout immortalisé, des banquiers de Midtown aux sans-abris dormant sur les bancs publics, en passant par les couples qui s'embrassent. Ce sont des gens humbles, ceux qui n'existent pas, dans leur essence quotidienne », explique le commissaire de l'exposition.
Son œuvre est restée inconnue, enfermée dans des centaines de boîtes, presque jusqu'à sa mort. Elle n’a été découverte qu’en 2007 par John Maloof, un écrivain de Chicago qui a trouvé les négatifs des photos dans une boîte pleine de bric-à-brac achetée aux enchères et ayant appartenu à l'artiste. Maloof s'est consacré à la promotion de son héritage.

Divisée en neuf sections, l’exposition se concentre néanmoins sur l'œuvre de l'artiste plutôt que sur son mystère, afin de contribuer à élever le nom de Vivian Maier au niveau des photographes de rue les plus célèbres.
L'exposition s'ouvre ainsi sur un noyau d'œuvres emblématiques, les autoportraits, créés à partir de différents procédés visuels.
Elle se poursuit par une chronique des rues de New York et de Chicago entre 1951 et 1956, immortalisant gestes et réactions spontanés. Dans l'après-guerre, elle pose son regard sur les laissés-pour-compte du grand rêve américain. Sa période la plus heureuse se situe à Chicago, où elle élève pendant 11 ans les enfants de la famille Gensburg. Pendant cette période, elle photographie les ouvriers, expérimente la photographie couleur. Dans les années 1960, elle s’attèle à la combinaison de la photographie et du film. Une section est également consacrée au monde des enfants, leurs expressions, les mimiques, les regards, les larmes et les jeux. La dernière section, intitulée « l’astrait vu de près », rassemble des clichés poétiques qui révèlent le talent inné de Vivian Maier à composer ses photos avec des astuces subtiles.

Photos :
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Vivian Maier, Armenian woman fighting on East 86th Street, New York, NY, September 1956, Gelatin silver print, 2012 © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
- Vivian Maier, New York, NY, 1954, Gelatin silver print, 2012 © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY

 

Informations pratiques
Fini le26janv.

Jusqu'au 26 janv. à 19:00

Adresse

villa reale
MI
monza

Horaires

L'exposition est ouverte les mercredi, jeudi et vendredi (10h-16h) ; les samedi, dimanche et jours fériés (10h30-20h). Fermée les lundi et mardi.

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