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Pompéi : le premier génome humain séquencé avec succès

ruines Pompeiruines Pompei
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 29 mai 2022, mis à jour le 29 mai 2022

De nouvelles méthodes scientifiques ont permis d’analyser l’ADN retrouvé sur un squelette pompéien et d’en retracer les origines. Méditerranéen, le riche jeune homme était malade.

 

C’est la première fois que les spécialistes parviennent à déchiffrer entièrement le matériel génétique d’une victime de l’éruption du Vésuve. Au moment de la destruction de la cité, en octobre 79, cet habitant de Pompéi devait avoir une trentaine d’années. Son squelette, remarquablement conservé par les cendres du nuage volcanique, avait été retrouvé dans la Casa del Fabbro aux côtés de celui d’une femme un peu plus âgée. Seul le matériel génétique de l’individu masculin a pu être prélevé en quantité suffisante pour être analysé.

 

Un Pompéien d’origine méditerranéenne

Malgré l’état de dégradation avancé d’une grande partie de l’ADN prélevé, sa ressemblance avec celle des habitants d’Italie centrale à l’époque suggère que l’homme était originaire de cette région. Le matériel génétique du Pompéien présente également des similitudes avec celui d’autres populations de l’Empire, tels que les Grecs, les Maltais et les Chypriotes. Cependant, certaines séquences de son chromosome Y n’ont été retrouvées que chez les Sardes, qui les auraient eux-mêmes héritées des Anatoliens au Néolithique – difficile de savoir si l’homme appartenait vraiment à la population locale de Pompéi. Malgré les nombreuses interactions entre Rome et les différentes populations du pourtour méditerranéen, les chercheurs concluent tout de même à une certaine homogénéité génétique, à l’époque, dans la péninsule.


La tuberculose trahie par son ADN, endémique à l’époque

Des lésions observées sur les vertèbres de l’individu avaient déjà mis les scientifiques sur la piste d’une bactérie responsable de la tuberculose. Les analyses génétiques ont permis de consolider cette hypothèse : l’occupant de la Casa del Fabbro souffrait probablement de la spondylarthrite tuberculeuse, une maladie endémique à l’époque impériale selon les écrits anciens. « L'augmentation de la densité de population qui caractérise le début de l'ère romaine, probablement due au développement d'un mode de vie urbain, a favorisé la propagation de la tuberculose dans toute l'Italie », expliquent les auteurs du rapport.

Si les informations génétiques recueillies ne permettent pas, à ce stade, d’obtenir une description physique du jeune homme, les chercheurs espèrent que cette avancée marquera le point de départ d’analyses plus détaillées des échantillons de Pompéi.

Luz Escoubes

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 29 mai 2022, mis à jour le 29 mai 2022

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