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Des poires aux agrumes, le secteur fort du Made in Italy est en difficulté

Alors que l’Italie a perdu 100 millions d’arbres fruitiers en 15 ans, le pays est passé du rang de 3ème à celui de 16ème exportateur de fruits, souffrant notamment de la concurrence.

des oranges sur un orangerdes oranges sur un oranger
Photo de Max sur Unsplash
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 27 novembre 2023

L’Italie perd ses arbres fruitiers. A l’occasion de la Journée mondiale des arbres le21 novembre, l’association Coldiretti a tiré la sonnette d’alarme : la superficie italienne cultivée s’est réduite à 560.000 hectares. Ce sont plus de 100.000 hectares en moins, soit quelque 100 millions d’arbres fruitiers qui ont disparu en 15 ans, tant des pommiers que des poiriers, des abricotiers et des cerisiers, des orangers et des clémentiniers.

«La pire situation est enregistrée pour les oranges, avec 16,4 millions d'arbres abattus ; les pêchers, où près de 20 millions de plants ont disparu, et pour le raisin, où 30,4 millions de pieds de vigne manquent à l’appel», selon les estimations de la Coldiretti. La Coldiretti pointe également du doigt la préoccupante disparition des nectarines et des poires, respectivement 14,9 millions et 13,8 millions.

Une tendance qui engendre de multiples conséquences, notamment sur le plan environnemental avec une dégradation qui favorise les inondations et les glissements de terrain. L'impact climatique est également préoccupant : « les cultures, comme les forêts, peuvent générer des bénéfices écosystémiques qui ne sont pas seulement l'élimination du CO2 mais, par exemple, l'amélioration de la biodiversité et de la qualité de l'air, selon une analyse de Rete Clima », rappelle Coldiretti.

En cause, l’envolée des coûts de production, mais aussi les changements climatiques avec une multiplication des événements extrêmes qui ont décimé les récoltes, comme les violentes inondations qui ont dévasté la « food valley » d’Emilie Romagne en mai 2023. Coldiretti souligne par ailleurs l’arrivée de parasites, due au réchauffement climatique.

Le poids de la concurrence

La perte de compétitivité de l’Italie sur les marchés étrangers s’accélère. La Péninsule est passée du troisième exportateur mondial en 2003 au seizième rang aujourd'hui.
Les poires et les kiwis sont les cas les plus représentatifs d'une crise dans laquelle les anciens champions des exportations italiennes subissent la concurrence des autres pays producteurs. Les poires italiennes, dont la production a chuté de 70 % cette année, se voient supplantées par les produits néerlandais et belges, alors que les kiwis italiens laissent la place aux produits grecs.

Selon Fruitimprese, la balance commerciale a enregistré -24,9% au premier semestre 2023, avec des exportations en croissance de 1,3% en volumes et de +7,1% en valeurs, cependant dépassées par les importations, avec +3,5% et +8,6%.
« Pour éviter la concurrence déloyale des productions étrangères, il est nécessaire que tous les produits qui entrent dans le pays et en Europe, aient les mêmes critères de qualité, par rapport à l’environnement, le travail et la santé, selon le principe de réciprocité », conclut le président de la Coldiretto, Ettore Prandini. Et de souligner, l’importance de l’innovation avec le développement de l’agriculture 4.0.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 27 novembre 2023, mis à jour le 27 novembre 2023

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