A la veille du Forum Economique Mondial de Davos, le WEF publie son premier rapport annuel sur la mobilité sociale et pointe du doigt un ascenseur rouillé dans la Péninsule.
C’est dans les pays européens que la mobilité sociale fonctionne le mieux, nations nordiques au top. A une exception près, l’Italie, où l’ascenseur social reste à la traine par rapport aux principaux pays industrialisés. C’est ce qu’il ressort du premier rapport annuel relatif à la mobilité sociale du World Economic Forum, rendu public ce lundi à la veille de l’ouverture du Forum le 21 janvier à Davos.
82 économies ont été passées au crible dans le cadre du Global Social Mobility Index, selon cinq critères déterminants : la santé, l’école (son accès, sa qualité et son équité), la technologie, la travail (opportunités, salaires et conditions), protections et institutions (protections sociales et institutions inclusives).
Sans surprise, les pays nordiques font figure de bon élève, à commencer par le Danemark, premier de classe avec 85 points, suivi par la Norvège, la Finlande et la Suède. Parmi les économies du G7, l’Italie est loin derrière : elle se classe 34ème avec 67 points, alors que l’Allemagne se situe 11ème, la France 12ème, le Royaume-Uni 21ème, le Portugal 24ème et l’Espagne 28ème.
Un ascenseur social rouillé
L’Italie a le mérite de se distinguer en matière de santé, sa meilleure performance. Le pays se démarque à la 9ème place, pouvant compter sur un bon accès aux soins et la qualité de ces derniers. Il excelle par ailleurs à la 4ème place en matière d’espérance de vie. Ces bons résultats contrastent avec l’éducation. Le rapport pointe du doigt « un manque de diversité social » dans les écoles, frein majeur à l’inclusion.
Autre point faible, le pourcentage élevé des Neet principalement chez les jeunes. 20% sont complètement inactifs, sans travail ni en cours d’études. Les entreprises aussi sont en cause : seules 12,6% offrent la possibilité de suivre une formation pour permettre aux salariés d’améliorer leurs compétences.
Résultat, l’ascenseur social fonctionne au ralenti. Il faut cinq générations à une famille italienne pour passer d’un bas revenu à un revenu moyen, contre deux générations au Danemark.
Or, le rapport rappelle qu’une meilleure mobilité sociale engendre d’importants avantages économiques pour le pays. En Italie, une augmentation de 10% de l’indice de mobilité traduirait un bénéfice de 10,2 milliards de PIB supplémentaires chaque année, soit 102 milliards en 10 ans.