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Censis : "Les Italiens divisés entre incertitudes et fureur de vivre"

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pixabay @mazzopn888
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 8 décembre 2019, mis à jour le 9 décembre 2019

Le rapport annuel Censis sur la situation socio-économique du pays révèle une Italie toujours plus anxieuse et moins confiante, mais où la fureur de vivre l’emporte sur tout.

L’incertitude domine l’état d’âme de plus de la moitié des Italiens (65%) et environ la moitié (48%) souhaiterait un homme fort au pouvoir, situé au-dessus du Parlement. Appauvris par la crise, privés d’ascenseur social qui pendant des décennies avait garanti un meilleur futur à qui voulait le conquérir, les Italiens se disent fatigués et anxieux. Le 53ème rapport Censis, « La société italienne en 2019 », présenté au président de la République Sergio Mattarella la semaine dernière, entend non pas raconter un pays en déclin, mais pointer du doigt les solutions possibles pour contrecarrer cette situation.

Les données décrivent une situation qui empire par rapport au passé : 69% vivent dans un état d’anxiété. Le travail, première préoccupation des Italiens, n’est plus une certitude désormais. Si l’augmentation du nombre d’emplois a augmenté ces dernières années, il s’agit d’une bonne nouvelle en demi-teinte. On compte en effet 321.000 actifs de plus en 2018 qu’en 2007, mais ces chiffres cachent une diminution de 867.000 travailleurs à temps-plein et une augmentation corrélative de 1,2 millions à temps-partiel. Aujourd’hui, un travailleur sur cinq travaillerait à mi-temps, selon le rapport. Et pour la plupart, il s’agirait d’un temps-partiel involontaire.

"Fureur de vivre", une nouvelle notion

Les Italiens perdraient confiance aussi bien dans l’Administration publique et dans la politique, jusqu’à précipiter dans l’anxiété. Près de 75% annoncent se sentir très stressés pour des questions familiales, de travail ou même sans raison particulière. A tel point qu’en 3 ans (entre 2015 et 2018), la consommation d’anxiolytique a augmenté de 23% dans la Péninsule.


Pour autant, ces inquiétudes qui affligent le quotidien se sont transformées, selon les analystes du centre de recherche socio-économique, en « fureur de vivre » des Italiens, leur permettant de développer des mécanismes comportementaux pour se défendre des incertitudes du futur.
Aussi, la situation frémit chez les jeunes, notamment sur le thème de l’éthique environnementale. La sensibilité aux problèmes climatiques favorise la participation sociale et voit émerger, bien qu’encore lentement, de nouvelles formes d’économies innovantes comme l’économie circulaire. A noter : 42% des établissements scolaires ont aboli la nourriture préemballée des distributeurs automatiques, alors que 23% proposent des snacks ou goûters préparés directement à l’école, avec des produits locaux. Par ailleurs, près de 70% des directeurs d’école maternelles, primaires et secondaires mettent en place des potagers au sein de leur établissement.

Enfin, en réponse à cette méfiance envers le futur, l’adhésion à l’Union européenne redevient majoritaire : 62% des Italiens est convaincu qu’il ne convient pas de sortir de l’Europe.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 8 décembre 2019, mis à jour le 9 décembre 2019

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