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L’Italie redéfinit sa politique migratoire

conférence de presse du gouvernement italien de Giorgia Meloniconférence de presse du gouvernement italien de Giorgia Meloni
Conférence de presse du Conseil des ministres du gouvernement Meloni à Cutro , jeudi 9 mars | @Governo.it Licence CC-BY-NC-SA 3.0 IT
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 12 mars 2023, mis à jour le 13 mars 2023

Deux semaines après le naufrage de Cutro qui a fait près de 80 morts, le gouvernement italien durcit la lutte contre les passeurs et les migrants clandestins, mais élargit l’accueil des migrants légaux dans un décret-loi adopté jeudi.

 

Plus de 1.300 migrants ont été secourus ce samedi par les garde-côtes et la marine italienne alors qu'ils se trouvaient à bord d'embarcations surchargées en Méditerranée centrale. Ce sauvetage intervient près de deux semaines après le naufrage survenu au large de la ville calabraise de Crotone, qui a causé la mort de 79 personnes. La tragédie a incité le gouvernement italien a se réunir à Cutro jeudi 9 mars, à proximité de lieu du où le bateau chargé de migrants avait coulé. Le Conseil des ministres y a voté et dévoilé un décret-loi d’urgence destiné à reprendre en main sa politique migratoire.
Les nouvelles mesures, douze au total, oscillent entre le strict renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine et la simplification des procédures d’immigration légale.

Renforcer les peines des passeurs

Les trafiquants d’êtres humains voient leurs peines fortement renforcées, avec notamment la création d’un nouveau délit passible de 30 ans de prison pour les passeurs dont les opérations se finissent tragiquement (mort ou graves blessures des victimes).
Le gouvernement de Giorgia Meloni a aussi prévu de déployer des centres de rapatriement de migrants illégaux sur l’ensemble de la Péninsule (et non plus certaines régions), afin de rendre les expulsions plus efficaces.

Le texte relance également partiellement le tour de vis sur les formes de protection offrant un permis de séjour. Si le permis de séjour pour raison humanitaire avait été aboli en 2018 pour être remplacé par une protection spéciale dans des cas limités, comme la maladie ou les catastrophes dans les pays d'origine, les maillons avaient de nouveau été élargis en 2020. Or le nouveau décret opère une nouvelle restriction, à l'exclusion des cas dans lesquels le permis est accordé en raison de liens familiaux et sociaux, et aux migrants présents en Italie depuis de nombreuses années et qui se sont intégrés.

Augmenter les quotas d’entrée en Italie des travailleurs non communautaires

En contrepartie de ces mesures plus restrictives, l’exécutif fixera de nouveaux quotas d’entrée pour les travailleurs non communautaires, pour une période de trois ans (2023-2025) et non plus sur un an. Ces quotas, qui devraient être augmentés selon le gouvernement, seront pour certains réservés de manière préférentielle aux travailleurs originaires des pays qui collaborent avec l’Italie dans la lutte contre le trafic d’êtres humains. Cela, par exemple via la promotion « de campagnes médiatiques pour leurs propres citoyens sur les risques de trafic migratoire irrégulier », lit-on dans le décret.
Les procédures des demandeurs d’asile seront allégées et la durée des permis de séjour pour travail sera prolongée à trois ans, renouvelables.
Enfin, l’intégration des réfugiés sera améliorée grâce à une offre de cours d’italiens, d’éducation civique ou encore de formation professionnelle.

Selon les chiffres du ministère italien de l'Intérieur, 17.592 personnes ont débarqué depuis le 1er janvier 2023 en Italie, contre 5.976 sur la même période en 2022 et 5.995 en 2021, soit près du triple.

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