Dans le cadre d’un projet de renaissance du Pirellino à Milan, Stefano Boeri va signer un nouvelle Forêt verticale. Une Tour Botanique plus exactement, agrémentée d’un « pont vert ».
Une nouvelle aire de Milan s’apprête à renaître, donnant une allure toujours plus verte à la ville. L’objet de la renaissance : le Pirelli 39, aussi appelé « Pirellino », est l’ancien gratte-ciel de la commune, situé à l’entrée de Porta Nuova entre l’impressionnante gare centrale et les voies de l’ancienne gare de triage Farini. C’est une Tour Botanique, une édition évoluée en quelque sorte du Bosco Verticale, cet ensemble de deux tours signées Stefano Boeri, l’archistar qui mêle l’architecture à la botanique dans l’optique de contraster le dérèglement climatique.
Le projet de requalification, attribué aux deux célèbres studios d'architectes Stefano Boeri Architetti et Diller Scofidio + Renfro, a été rendu public ce jeudi 28 janvier. Les deux agences ont remporté un concours international auquel ont participé 70 regroupements au nom de 359 agences d’architectures de 15 pays.
Le pont, déjà existant, sera transformé en « green house », une serre de la biodiversité, qui traversera la rue Melchiorre Gioia en la connectant à la Biblioteca degli Alberi (Bibliothèque des Arbres), ce parc situé au pied des deux "Forêts verticales", emblèmes d’écodesign urbain. Le pont a pour ambition de s’ouvrir à la ville en incarnant un lieu de rencontres, d’espaces d’exposition et de bien-être au milieu des nombreuses espèces végétales.
Neuf tonnes d’oxygène par an
La Tour Botanique quant à elle, un gratte-ciel de 110 mètres de haut accueillant une centaine d’appartements, reprendra le concept du Bosco Verticale, « mais plus orienté vers les jardins classiques à l’italienne », a expliqué Stefano Boeri.
A la clé : 1.700 m² de végétation distribuée sur plusieurs étages, qui donnera une nouvelle couleur à la façade au rythme des saisons. Le nouveau poumon vert de la ville devrait pouvoir produire 9 tonnes d’oxygène par an et absorber 14 tonnes de gaz carbonique. La Tour sera par ailleurs partiellement autonome. Avec 2.770 m² de panneaux photovoltaïques, l’édifice devrait produire 65% de ses besoins énergétiques.
« Dans une période si difficile, ce projet relance dans le monde la vision de Milan, qui parie sur le futur et affronte avec courage les grands défis de la crise climatique », a déclaré Stefano Boeri.
Si le projet obtient le feu vert définitif de Palazzo Marino (mairie de Milan), le chantier devrait durer 4 ans. L’objectif étant d’assurer l’inauguration avant les jeux olympiques d’hiver de 2026.