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Du Louvre au Castello Sforzesco, la sculpture italienne de la Renaissance

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@Gianluca Di Ioia
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 21 juillet 2021, mis à jour le 22 juillet 2021

Leonardo, Donatello, Raphaël, Michel-Ange et tant d’autres encore : 120 œuvres de maîtres de la Renaissance italienne sont réunies à Milan dans une grande exposition née d’une collaboration entre le musée du Louvre et le Castello Sforzesco. Le Corps et l'Âme, sculptures italiennes de la Renaissance, à voir du 21 juillet au 24 octobre 2021.

 

Un mois après sa fermeture au Louvre de Paris le 21 juin, l’exposition Le Corps et l’Âme, sculptures italiennes de la Renaissance, s’installe dans les salles Visconti du Castello Sforzesco de Milan. La collaboration entre les deux institutions française et italienne raconte 60 ans d’histoire de l’art, du retour de Donatello à Florence en 1453 jusqu’à la mort de Leonardo et Raphaël, respectivement en 1519 et 1520, à travers 120 œuvres mémorables de la Renaissance. Soixante ans durant lesquels les maîtres de la Renaissance ont creusé la matière pour faire émerger les « mouvements de l’âme », pour rendre l’émotion plus vive. On admire des chefs-d’œuvre taillés dans le marbre, modelés dans la terre-cuite, incisés dans le bois ou encore moulés en bronze.

 

sculpture renaissance
@Gianluca Di Ioia

 

Le parcours du Louvre au Castello Sforzesco et les 120 œuvres sélectionnées

Le parcours a été conçu conjointement par le Louvre et le Castello Sforzesco, et en particulier par les commissaires de l’exposition Marc Bormand (département des sculptures du musée du Louvre), Beatrice Paolozzi (ancienne directrice du musée del Bargello de 200 à Florence), et Francesca Tasso (conservatrice du Castello Sforzesco à Milan). Les 120 œuvres sélectionnées proviennent des plus importants musées du monde : le Metropolitan Museum, Kunsthistorisches Museum de Vienne, Prado de Madrid, Museo Nazionale del Bargello de Firenze, Victoria&Albert Museum de Londres, ainsi que le musée du Louvre et le Castello Sforzesco naturellement.

Les grands maîtres présents ne sont pas uniquement Donatello, Michel-Ange, Leonardo et Raphaël, mais aussi il Pollaiolo, il Verrocchio, il Bambaia, et d’autres encore, qui travaillent entre Milan, Venise, Rome, Florence, jusqu’à Padoue et Bologne, poussant la géographie de la Renaissance italienne vers le Nord.

 

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@Gianluca Di Ioia

 

L’émergence du sublime en sculpture à la Renaissance en Italie

La Renaissance a porté dans l’art italien de nombreuses nouveautés. Outre l’impulsion donnée à l’étude de l’anatomie, l’expression de l’âme a donné lieu à une recherche approfondie des artistes. La figure humaine est reproduite non seulement sur le plan physique, mais aussi psychique. Les sculpteurs expriment l’âme, les sentiments et les émotions, à travers l’attitude des corps en mouvement ou dormant, des visages férocement expressifs, ou au contraire, sublimement doux.

A l’image du parcours du musée du Louvre, l’exposition milanaise s’articule autour de quatre sections plongeant le visiteur dans cette période d’apogée de l’histoire de l’art. La première, intitulée « de la fureur à la grâce » pendant l’Antiquité, révèle ces corps qui se multiplient et s’enchevêtrent, comme dans la gravure d'Antonio Pollaiolo (1431-1498), « Bataille de dix hommes nus ». Après les scènes de combat, on retrouve la grâce, exprimée dans les « Trois Grâces », une triple sculpture de l'antiquité romaine signée Donatello. Le parcours se poursuit avec « l’Art sacré : émouvoir et convaincre », deux mots clés de la sculpture religieuse, comme en témoigne les émouvantes représentations de Marie Madeleine et San Gerolamo (saint Jérôme). Puis "de Dionysos à Apollon" qui exprime l’antiquité classique, pour finir avec "Rome : Caput mundi". Ici, les œuvres de Michel-Ange témoignent de la volonté du maître à exprimer l’idéal absolu de beauté, associé à sa connaissance scientifique du corps, comme l’exprime la sculpture du jeune Cupidon.

Seule la dernière salle du Castello Sforzesco diffère de celle de l’exposition du Louvre de Paris. Le musée parisien exposait l’Esclave, celui de Milan la Pietà Rondanini.  Dans les deux cas des œuvres de Michel-Ange, toutes les deux inamovibles.

 

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