Entre histoires d’amours, musique et récits contemporains qui résonnent avec l’actualité… nos recommandations de pièces de théâtre à voir à Milan pendant le mois de février.


Amadeus | Elfo Puccini
Mise en scène par Ferdinando Bruni et Francesco Frongia, la pièce de Peter Shaffer Amadeus transporte le spectateur dans un XVIIIe siècle fantasmé fait de costumes somptueux, sur fond de surréalisme et de magie. Les acteurs évoluent dans un salon labyrinthique où se mêlent génie et rivalités. Antonio Salieri, musicien talentueux, appliqué et reconnu, se voit confronté à l’apparition d’un jeune compositeur génial : Wolfgang Amadeus Mozart. Itinéraire d’un prodige, la vie du compositeur est revisitée de manière romanesque dans une composition éclatante. Portée à l’écran en 1984 par Miloš Forman, la pièce est désormais proposée sur les planches du théâtre Elfo Puccini, jusqu’au 2 mars.
Teatro Elfo Puccini - Corso Buenos Aires, 33
Du 21 janvier au 2 mars
Con la carabina | Teatro Franco Parenti
“Con la carabina” est une adaptation d’un texte de la dramaturge française Pauline Peyrade. Le récit suit l’itinéraire d’une jeune fille, abusée sexuellement par un ami de sa famille, mais déclarée consentante lors du procès de celui-ci. Elle décide alors de se faire justice elle-même. Dans cette composition qui navigue entre deux temporalités, différentes formes de violences se toisent et se comparent, sans jamais s’équilibrer tout à fait. La mise en scène de Licia Lanera est d’une grande sobriété. C’est avant tout par la parole que la scène est habitée, deux paroles, deux récits, entre dialogue et affrontement. Singulièrement actuelle, la pièce est proposée au théâtre Franco Parenti du 3 au 12 février.
Teatro Franco Parenti - Via Pier Lombardo, 14
Du 3 au 12 février
Il viaggio di Victor | Teatro Franco Parenti
Davide Livermore, metteur en scène de théâtre et d’opéra de renom dans le paysage italien, propose une interprétation de la pièce Le Voyage de Victor, du dramaturge français Nicolas Bedos. Dans cette pièce faite d’égarements et d’un passé insaisissable, qui se révèle par petites touches au spectateur, en même temps qu’au personnage, Monsieur Victor, devenu amnésique des suites d’un mystérieux accident, dialogue avec son aide-soignante Marion. La pièce traite aussi bien des relations que de la recherche et l’acceptation de vérités douloureuses, le tout dans une mise en scène élégante et des tenues signées Giorgio Armani. Linda Gennari et Antonio Zavatteri seront sur les planches dans les rôles respectifs de Marion et Victor, du 4 au 9 février, au théâtre Franco Parenti.
Teatro Franco Parenti - Via Pier Lombardo, 14
Du 4 au 9 février
El Marchionn e La Ninetta | Teatro Out-Off
Composition originale, “El Marchionn e La Ninetta” fait dialoguer deux poèmes de l’écrivain italien Carlo Porta : “La Ninetta del mercato” et “Lamento di Melchiorre dalle gambe sbilenche”. Récits de tromperies et déceptions amoureuses, les deux œuvres se complètent et se répondent, jusqu’à ne faire qu’un. Chant sur les amours fantasmées, idéalisées et illusoires, la pièce dresse également le portrait d’un Milan vivant et populaire dont les personnages, sons et odeurs s’animent sur scène avec une acuité rare. Le tout est porté sur les planches par Lorenzo Loris, d’après l’écriture de Patrizia Valduga, au théâtre Out-Off du 4 au 9 février.
Teatro Out-Off - Via Mac Mahon, 16
Du 4 au 9 février
Un amore | Teatro Franco Parenti
Un amour, celui d’Antonio Dorigo, bourgeois, superficiel et frivole, caractérisé par une conception désenchantée des relations amoureuses qu’il limite aux plaisirs charnels avec de très jeunes filles. Jusqu’au jour où il tombe amoureux d’une jeune choriste de la Scala. Mais est-ce bien de l’amour ? Adaptation libre par Alessandra Pizzi, du roman éponyme de Dino Buzzati, “Un amore” explore la peur des sentiments, la question de leur authenticité et la perversité des relations. La musique rencontre la scénographie pour transmettre une émotion juste au spectateur. La pièce sera jouée du 11 au 16 février au théâtre Franco Parenti.
Teatro Franco Parenti - Via Pier Lombardo, 14
Du 11 au 16 février
THE GAME | Teatro Filodrammatici
Le titre de la pièce “The Game” fait référence au terme utilisé par les migrants pour décrire le processus de passage illégal des frontières afin de rejoindre l’Union Européenne. Dans un pari audacieux, Gianluca Iumiento propose de prendre l’expression littéralement. Dans une forme de jeu vidéo interactif reproduit sur scène, les participants sont confrontés à des défis physiquement éprouvants et humiliants afin de franchir les frontières menant à l’Europe. Dans cette composition scénique originale, le spectateur est pris à partie. Au-delà du caractère ludique apparent, la question des migrants et des difficultés auxquelles ceux-ci sont confrontés est posée de manière frontale et fine. La pièce sera jouée au théâtre Filodrammatici du 11 au 16 février.
Teatro Filodrammatici - Piazza Paolo Ferrari, 6
Du 11 au 16 février
Songs for no one | Triennale
Composition lumineuse et engagée, “Songs for no one” mêle chants, dialogues et poésie, le tout au service du récit d’une société iranienne dont la voix peine à se faire entendre. Porté par l’artiste et performeuse iranienne, Nastaran Razawi Khorasani, la pièce donne à entendre la conversation entre deux enfants iraniens qui se racontent leur quotidien et aspirations mutuelles. Récit sur la soif de liberté et la fragilité de celle-ci, la production a été présentée au Festival de Théâtre Flamand de 2022 comme l’une des plus innovantes et pertinentes socialement de la saison. Première représentation en Italie, elle sera proposée dans le cadre du FOG (Festival des Arts Performatifs) les 18 et 19 février au Triennale.
Triennale - Viale Emilio Alemagna, 6
Du 18 au 19 février
Fog Triennale Milano Performing Arts : les talents sur la scène milanaise
Les jours de mon abandon / I giorni dell’abbandono | Piccolo Teatro
Libre adaptation théâtrale du roman éponyme d’Elena Ferrante, “Les jours de mon abandon / I giorni dell’abbandono” raconte l’itinéraire d’Olga, italienne quarantenaire qui, à la fin des années 1990, suit son mari, de Naples à Turin dans le livre, jusqu’à Bruxelles dans la pièce. Lorsque celui-ci l’abandonne pour une femme plus jeune, Olga sombre peu à peu, dans l’amertume, les anciennes blessures et insécurités, avant d’entrevoir finalement une porte de sortie. Pour la metteuse en scène Gaia Saitta, l’Italie décrite par Elena Ferrante, c’est celle de sa mère, l’exil c’est le sien. Italienne vivant aujourd’hui en Italie, elle propose une écriture bilingue qui oscille entre français et italien, dans une narration faite sienne, intime et émouvante. Surtitrée en italien et anglais, la pièce sera jouée du 28 février au 2 mars au théâtre Studio Melato.
Teatro Studio Melato - Via Rivoli, 6
Du 28 février au 2 mars
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