Jeudi 16 décembre se tiendra une grève générale en Italie, à la suite de l'appel de deux grands syndicats, afin de protester contre la Loi de finances du Gouvernement Draghi.
Dès 8 heures, le jeudi 16 décembre, les Romains diront adieu aux métros, trains et services publics, et ce pour protester contre la nouvelle loi budgétaire jugée insuffisante. La Piazza del Popolo deviendra Place de Grève, se teintant de bleu et de rouge, couleurs des organisations syndicales. Cependant, une couleur manquera à cet arc-en-ciel syndical : le vert de la CISL. Cette dernière prône pour l’instant la voie du dialogue avec le gouvernement Draghi. La main tendue du Président du Conseil, début décembre, a été reçue diversement par les organisations de salariés. Elle consiste en un gel d'impôts pour les revenus supérieurs à 75 000 euros, alors que ceux-ci devaient initialement baisser.
Cette tranche supplémentaire est surnommée “contribution de solidarité” : à l’instar de l’ancien ISF français, c’est d’abord un symbole politique. Il est donc impensable pour les syndicats de voir son niveau baisser. Toutefois, son apport au budget gouvernemental est faible : l’administration fiscale italienne l’évalue à environ 250 millions d'euros. Quoi qu’il en soit, ce geste de Draghi n’est pas suffisant pour les deux principales organisations syndicales, qui iront battre le pavé.
Une grève remise en question
La commission chargée de réguler l’application de la loi sur les grèves a émis un avis défavorable. En effet, elle reproche aux syndicats de ne pas avoir respecté le “préavis nécessaire” concernant les services publics essentiels. La commission a donc demandé le report de cette grève, mais n’a pas obtenu gain de cause auprès des syndicats ; ces derniers ont affirmé maintenir la grève générale. Dans un communiqué, ils assurent qu’ils procéderont “en veillant à ce que la grève du 16 décembre se déroule dans le plein respect des règles régissant le droit de grève dans les services publics essentiels”.
Le secrétaire général de la Gauche italienne, Nicola Fratoianni, a manifesté le soutien de son parti aux syndicats grévistes. D’après lui, la loi de finances de Mario Draghi ne “répond pas aux urgences les plus graves du pays”, à commencer par les inégalités croissantes.
Les organisations de santé exclues
Même les grèves sont touchées par le contexte sanitaire difficile. En effet, la grève de ce jeudi sera moins générale que prévu, puisqu’elle exclut le secteur de la santé, actuellement mis sous tension après la cinquième vague qui s’abat sur le continent. Cela n'empêchera pas ce mouvement social de perturber ce jeudi de décembre… et le Gouvernement.