Le programme de mentoring issu du Club Inspiring women, créé par la Chambre française de commerce et d’industrie en Italie, a été officiellement lancé lundi dernier. 10 couples mentor-mentee ont été constitués pour renforcer le leadership au féminin.
Avec 30,8 % de femmes présentes dans les conseils d’administration des sociétés italiennes, la Péninsule est à la 4ème place mondiale, selon une étude du Crédit Suisse Research Institute de 2015. C’est quatre fois plus qu’en 2010. Pour autant, cette augmentation reste théorique. Elle résulte de l’effet de la loi Golfo-Mosca qui en 2012, a imposé de réserver au moins un tiers des sièges dans les conseils d’administration et collèges syndicaux au genre le moins représenté.
La France faisait légèrement mieux, avec 34 % de femmes membres des conseils d’administration selon la même étude de 2015. Fin 2016, elles étaient 38 % selon l’Observatoire de la gouvernance des sociétés cotées, soit presque autant que l’objectif des 40 %, imposé par la loi de 2011 Copé-Zimmerman.
"Les lois ne suffisent pas, il faut changer les mentalités", a soutenu Anne-Manuelle Gaillet, vice-présidente de la CCI France Italie, lors du lancement du programme de mentoring lundi dernier, visant à renforcer le leadership au féminin. « Il faut faire connaître les qualités du management au féminin qui mélangées à celui masculin, donne d’excellents résultats ».
C’est justement pour aider à changer les mentalités et à aider les femmes à renforcer leur leadership et à prouver leurs compétences en entreprise que la chambre de commerce France Italie a soigneusement constitué dix couples mentor-mentee. Et comme la synergie homme-femme est indispensable aussi dans le monde du travail, plusieurs couples sont mixtes.
L’appel à candidature, lancé en avril dernier, a remporté un franc succès. 30 candidatures de mentors ont été reçues, pour un peu plus de 10 mentee intéressés. Contre toute attente, ce sont donc les mentors qui se révélés les plus enthousiastes à l’idée de guider un mentee, transmettre ses connaissances et son expérience, en vue de guider un jeune talent dans le monde du travail, l’aidant ainsi à affirmer son leadership.
Et pour cause, l’échange n’est pas unilatéral. Si les avantages du coaching pour le mentee sont évidents, ceux du mentor sont tout aussi importants. Le processus de développement apporté par le mentoring confère « une croissance mutuelle ouvrant la porte à de nouvelles perspectives, renforçant la motivation et l’esprit d’ouverture », assure Isabelle Alpi, présidente de l’European Mentoring and Coaching Council en Italie.
Ressources humaines, services administratifs, responsables de relations externes…les profils des mentee sélectionnés pour cette première cession de mentoring, qui se déroulera pendant un an, se veulent variés. Comme les secteurs d’activité intéressés : assurance, aéronautique, agroalimentaire, service publique et professions libérales.
Face au succès rencontré, un nouveau programme de mentoring devrait être lancé dès janvier 2018 par la Chambre.