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Du divorce à l’avortement : les référendums qui ont changé l’Italie

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@Niccolò Caranti, Wikimedia commons
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 9 juin 2022, mis à jour le 9 juin 2022

Alors que les Italiens sont appelés à se prononcer sur la réforme de la justice ce dimanche 12 juin, retour sur les principaux référendums qui depuis 1946, ont marqué l’évolution de l’Italie.

 

Dimanche, les Italiens sont appelés à voter pour cinq référendums portant sur une réforme de la justice. Ils viennent s’ajouter aux 73 référendums en 76 ans d’histoire républicaine italienne : 67 abrogatifs, un institutionnel, un consultatif et quatre constitutionnels. Parmi eux, certains se distinguent pour leur importance, le choix des Italiens ayant changé leur pays.

1946 : de la Monarchie à la République

Le premier référendum de la République est évidemment celui par lequel, le 2 juin 1946, les Italiens ont choisi de mettre fin à la Monarchie : 54,3% en faveur de la République, 45,7% pour la Monarchie. Et pour la première fois, les femmes ont pu voter dans le cadre d’une consultation politique nationale. Il s’agit du référendum qui a obtenu la plus grande affluence : 89,1% de participation.

1974: le choix du divorce

Il s’agit de l’un des référendums abrogatifs des plus importants pour la société italienne. 87,7% des Italiens se sont déplacés pour aller voter : 59% se sont déclarés contraires à l’abolition du divorce (qui avait été introduit en 1970), alors que 41% étaient pour.

1978 : Le « oui » à l’avortement

Le 17 mai 1981, les Italiens sont appelés à voter lors des deux référendums abrogatifs destinés à changer la loi sur l’avortement. D'un côté, il y avait la proposition du Parti radical, de l'autre celle du Mouvement pour la vie.
Tous deux ont demandé l'abrogation de certaines dispositions de la loi 194 sur l'avortement, mais dans deux directions opposées : le premier souhaitait rendre le recours à l’IVG plus libre, le second voulait en restreindre la licéité.
Aux urnes, les Italiens ont néanmoins rejeté les deux questions. Ils ont choisi de préserver la loi qui permettait l'interruption volontaire de grossesse dans un établissement public, dans les 90 premiers jours de gestation. Le recours à l’IVG aux quatrièmes et cinquièmes mois étant uniquement admis pour des raisons thérapeutiques. Le référendum a en outre permis aux médecins l'objection de conscience, encore aujourd’hui largement répandue dans la Péninsule.

1987 : Stop au nucléaire en Italie

Le 8 novembre 1987, pour la première victoire fois,  le « oui » l’emporte au référendum. Cinq questions avaient été soulevées pour un même vote, parmi lesquelles celle sur le nucléaire (l'accident de Tchernobyl s'était produit l'année précédente). Depuis ce référendum, l'Italie n'a toujours pas de centrales nucléaires sur son territoire aujourd'hui.

2005 : l’opposition à la procréation assistée

Les 12 et 13 juin 2005, quatre questions distinctes ont été votées sur la procréation médicalement assistée (loi 40/04). Le quorum n'a pas été atteint, mais 80% des votants demandent l'annulation des interdictions de la fécondation assistée et de la recherche sur les cellules souches embryonnaires.
Au cours des années suivantes, les tribunaux en ont annulé trois sur quatre. Aujourd'hui en Italie, il est donc possible de pratiquer la fécondation hétérologue, la fécondation de plus de trois gamètes et l'accès à la procréation médicalement assistée est autorisée pour les couples fertiles atteints de pathologies génétiques.

 

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