44 ans après l’entrée en vigueur de la loi 194, autorisant le droit à l’avortement en Italie, une enquête présentée à la chambre des députés, en dénonce l’application limitée.
La loi 194, garantissant le droit à l’avortement en Italie, est en entrée en vigueur le 22 mai 1978, et fête donc ses 44 ans. Pour autant, plus de quatre décennies plus tard, interrompre volontairement une grossesse peut relever de la chasse au trésor selon les régions de la Péninsule.
Une enquête menée par deux chercheuses, et rendue publique la semaine dernière par l’Association Cosconi à la Chambre des députés, révèle que sur les 194 hôpitaux de l’ensemble de la Botte, 31 structures boycottent le droit d’avorter au motif que 100% du personnel (gynécologues, anesthésistes, infirmiers) y est objecteur de conscience.
L’association dénonce en outre le manque de données spécifiques ou obsolètes sur les structures sanitaires qui pratiquent l’IVG, rendant « peu clair où il est possible d’avorter sur le territoire ». Notamment, le dernier rapport annuel du ministère de la Santé relatif à l’application de la loi 194, a été publié en septembre 2021 mais porte sur des chiffres de 2019.
Combien de médecins non objecteurs pratiquent l’IVG en Italie ?
Et selon ce rapport, environ 67% des gynécologues exerce l’objection de conscience, alors que 33% se déclare non objecteur. Toutefois, parmi eux, tous n’effectuent pas l’interruption volontaire de grossesse. « Par exemple, selon notre enquête, à l’hôpital romain Sant’Eugenio, sur 21 gynécologues, 10 sont non objecteurs mais seul deux d’entre eux pratiquent l’IVG », regrette l’association Cosconi.
Aussi, l’association demande aux ministres de la Santé et de la Justice que les données sur l’application de la loi 194 soient ouvertes et mises à jour régulièrement.
Le pape François n’a pas tardé à s’exprimer sur ce sujet, en commençant par remercier les 40.000 personnes qui se sont rassemblées ce samedi 21 mai, à Rome, lors d’une manifestation « pro-life ». Il a réaffirmé l’attachement de l’Église à l’objection de conscience, une prérogative selon lui essentielle à une époque où l’on penserait « que la vie est un bien à notre totale disposition ».