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Dix femmes qui ont fait l’histoire de l’Italie

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Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 7 mars 2023, mis à jour le 15 octobre 2024

Hommage aux femmes italiennes, à ces personnages historiques féminins qui ont marqué des pans moins connus de l’Histoire, celle faite par les femmes. Protagonistes de la littérature, de la politique, de la science, de l’entreprenariat, ou militantes, portraits de dix femmes pionnières en Italie, qui avec leur « première fois » ont changé la société.


Margherita Hack, première femme en Italie à diriger un Observatoire

Née le 12 juin 1922 à Florence, et morte le 29 juin 2013 à Trieste, Margherita Hack a marqué le monde de l’astronomie non seulement en Italie mais aussi dans le monde entier. Astrophysicienne, elle a dirigé l’observatoire astronomique de Trieste de 1964 à 1987, le conduisant à une renommée internationale. Elle a également travaillé dans de nombreux observatoires américains et européens, en plus d’avoir été membre des groupes de travail de l'ESA et de la NASA. L'astéroïde (8558) Hack, découvert en 1995, a été baptisé en son honneur. Elle a reçu de nombreuses récompenses au cours de sa carrière, dont le prix Galilée en 2009.

Lina Merlin, première femme élue au Sénat italien

Née le 15 octobre 1887 à Pozzonove (Vénétie), Lina Merlin est morte en 1979 à Padoue après une vie engagée dans la politique. Après des études de langue et de littérature françaises suivies à Grenoble, Lina Merlin rentre en Italie. Elle devient la première femme élue au Sénat en 1948 avec Rita Montagnana. Elle a notamment donné son nom à la loi Merlin qui abolit les maisons closes en Italie, adoptée le 20 février 1958 après 10ans de débat.
Partisane, Lina Merlin a également activement participé à la Résistance.

Francesca Serio, première femme militante contre la mafia

Née le 13 août 1903 en Sicile, Francesca Serio meurt le 16 juillet 1992 à Sciara (Sicile), où elle a tenté de faire justice aux victimes de la mafia sicilienne, à commencer par son fils Salvatore Carnevale, assassiné en 1955. Syndicaliste socialiste, il combattait activement pour améliorer les conditions de travail et le salaire des journaliers du secteur agricole. Mamma Carnevale, comme elle était surnommée, est devenue un symbole de la lutte anti-mafia. Elle a en effet intenté le premier procès dans lequel le mot mafia est utilisé dans les chefs d’accusation. Mais en cassation, les accusés ont été acquittés pour manque de preuves, en 1965.
Touché par le courage de cette mère célibataire, l’écrivain Carlo Levi a décrit sa ténacité dans son livre Le parole sono pietre (1955).

Luisa Spagnoli, première femme entrepreneure du Made in Italy

Luisa Spagnoli n’est pas que le nom de la fameuse chaîne de prêt-à-porter italien. Née à Pérouse le 30 octobre 1877, cette femme est l’une des figures féminines les plus influentes du début du 20ème siècle italien, une période durant laquelle l’entreprenariat était absolument masculin.
Avant la marque de mode Luisa Spagnoli, l’entrepreneure a donné naissance à un autre symbole du made in Italy : le Bacio Perugina, ce petit chocolat au cœur de noisette vendu dans le monde entier. L’histoire débute au début des années 1900, lorsque Luisa relève une droguerie située dans le cœur de Pérouse, et la transforme en l’une des confiseries les plus gourmandes de la ville. En 1907, avec son mari et deux associés, elle ouvre la Perugina, une petite entreprise de chocolat, constituée de 15 employés. Avec la première guerre mondiale, elle est seule aux commandes de l’entreprise, aidée par ses deux fils. Or une fois la guerre finie, la Perugina est une manufacture comptant plus de 100 employés.
En plus d’avoir inventé le fameux « Bacio » Perugina, Luisa Spagnoli a introduit la crèche d’entreprise et soutenu le droit à l’allaitement dans son usine, où elle avait fait par ailleurs construire une piscine pour ses employés. L’usine n’est pas Perugina, mais celle de sa nouvelle activité lancée à l’issue de la Première guerre mondiale : un élevage de lapins angora. « L’Angora Spagnoli » devient rapidement réputé et sert pour la création d’accessoires de prêt-à-porter.
Décédée d’un cancer de la gorge à l’âge de 58 ans, en 1935, Luisa Spagnoli ne verra toutefois pas le vrai décollage de l’entreprise qui débuta environ 4 ans après, sous la direction de son fils Mario.

Franca Viola, première femme à refuser le mariage réparateur

Née le 9 janvier 1948 à Alcamo en Sicile, Franca Viola est devenue célèbre dans une Italie des années 1960, fortement ancrée dans la tradition. La jeune femme de l’époque a refusé un « mariage réparateur » avec son bourreau (un neveu d’un chef mafieu) qui l’avait enlevée et violée.
Franca Viola représente la première femme italienne à refuser publiquement d'épouser son violeur, mais surtout à porter l'affaire devant justice. Et ce malgré les intimidations mafieuses. Elle devient ainsi un symbole du progrès culturel et de l'émancipation des femmes dans l'Italie d'après-guerre


Tina Modotti, photographe et militante révolutionnaire, première femme à exposer au MoMa de New York

Tina Modotti est née le 17 août 1896 à Udine (Frioul-Vénétie Julienne), et est morte le 6 janvier 1942 à Mexico.
Tina Modotti, photographe, activiste et actrice italienne, a laissé une marque indélébile dans l'histoire de la photographie contemporaine. Ses célèbres clichés, qui composent les collections des plus importants musées du monde, sont le symbole d'une femme émancipée et moderne, dont l'art photographique est inextricablement lié à son engagement social.
Très pauvre et forcée d'émigrer, Tina aurait pu poursuivre une carrière d'actrice, et exploiter sa rare beauté pour obtenir facilement un confort financier, mais son choix de liberté l'a plutôt amenée à étudier et approfondir ses compétences artistiques innées. Tina a exprimé son idée de liberté à travers la photographie et l'engagement citoyen, notamment au Mexique, pays qui l'avait accueillie et dont elle est devenue une icône, mais qui a rapidement dépassé les frontières des Amériques, pour être reconnue sur la scène artistique mondiale. .
Au cours de sa courte vie, avec son camarade Vittorio Vidali, elle a milité en première ligne pour une humanité plus libre et plus juste, pour porter secours aux victimes civiles de conflits tels que la guerre d'Espagne.
Elle n’a jamais pu rentrer dans sa patrie bien-aimée, l’Italie, en raison de ses activités antifascistes et d'une mort prématurée à l'âge de 46 ans, à laquelle des artistes tels que Picasso, Rafael Alberti et Pablo Neruda qui lui ont dédié un célèbre poème.

Rita Levi Montalcini, première femme lauréate du prix Nobel de Médecine

Près de cent ans de vie dédiés à la science et à la recherche. Née en 1909 et morte à Rome en 2012 : Rita Levi Montalcini a connu une riche carrière construite au prix de nombreux sacrifices. En 1986, ses travaux sur la découverte et l'identification du facteur de croissance des fibres nerveuses, ou NGF, lui ont valu la plus haute reconnaissance mondiale : elle est la première femme a être récompensée du prix Nobel de Médecine dans un monde encore réservé aux hommes.
Figure importante du féminisme, elle a créé plusieurs écoles dédiées aux femmes en Afrique.

Samantha Cristoforetti, première italienne dans l’espace

Ingénieure, pilote de chasse, astronaute italienne et mère d’une petite fille, Samantha Cristoforetti (née le 26 avril 1977), est la première femme à avoir apporté le drapeau italien durant sa mission ISS entre 2014 et 2015, pendant 199 jours dans l’espace à des années lumières de la Terre. Un record européen, et féminin !
Mais dans une déclaration surprise début mars, l’ESA (Agence spatiale européenne) a annoncé que l’astronaute italienne Samantha Cristoforetti ne serait plus le commandant de la Station spatiale internationale, comme cela avait été annoncé en mai dernier. Elle aurait dû être la première européenne à la diriger.

Grazia Deledda, première femme italienne à recevoir le prix Nobel

La première femme italienne à recevoir le prix Nobel, en 1926, fut Grazia Deledda, écrivaine sarde. Il s’agit de la deuxième femme à recevoir le prix Nobel de littérature. Née à Nuoro en 1871 et morte à Rome en 1963, elle a parlé toute sa vie de sa terre, dure, sauvage et mystérieuse. La plupart se déroulent en effet dans la partie la plus profonde de la Sardaigne, où elle décrit un univers rigide et pétri de traditions À ce jour, après presque un siècle, elle est la seule écrivaine italienne à avoir reçu la plus haute reconnaissance de la littérature mondiale.

Maria Montessori

Educatrice, pédagogue, philosophe, médecin, pédopsychiatre et scientifique italienne, Maria Montessori a mis les enfants au cœur de son univers. Et pour cela, elle figure parmi les personnages italiens les plus connus dans le monde. La méthode pédagogique qui porte son nom est appliquée depuis des décennies dans les écoles maternelles, primaires, secondaires et supérieures du monde entier. A une époque où seuls les hommes étaient diplômés en médecine, cette femme, née à Chiaravalle en 1870 et morte à Noordwijk (en Hollande), en 1952, fut parmi les premières à lever le tabou.

 

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