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RENCONTRE - Francine, guide à la Scala

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

La Scala, lieu de culture et de rêve, est un lieu incontournable dans une visite touristique à Milan. C'est un site mythique de la ville, que beaucoup souhaitent fréquenter au moins une fois dans leur vie. A la Scala de Milan, Francine, française vivant à Milan depuis plus de 10 ans, connaît le bâtiment par c?ur. La raison en est simple. Elle est responsable des visites guidées. Lepetitjournal.com l'a rencontrée. Suivez le guide?

Francine, comment êtes vous arrivée à la Scala, racontez-nous votre parcours?
La première fois que je suis venue à Milan, c'était dans le cadre d'un échange Erasmus. D'origine parisienne, je suis venue ici, j'y ai passé quelques mois puis je suis rentrée en France. Puis rédigeant un mémoire sur le thème de l'évolution de la mise en scène, je suis revenue à Milan, j'ai fréquenté la bibliothèque de la Scala, et n'en suis plus repartie.

(photo lepetitjournal.com)

Comment devient-on guide de la sScala ?
Il y a d'une part la passion pour l'opéra et aussi un concours de chances. Quand je suis revenue pour faire mon doctorat, j'ai rencontré les bonnes personnes et j'ai pu travailler à mi-temps au centre culturel français car je suis professeur de FLE, et à mi-temps à la bibliothèque de la Scala. Ensuite, j'ai eu la chance d'être interprète à l'arrivée du surintendant Stephane Lissner. Puis, la Scala cherchait une personne pour s'occuper des visites, et voilà?

Que découvre-t-on lors des visites ?
On découvre le bâtiment sou un autre angle de vision : son histoire, le parterre, les loges, dont la royale, le poulailler, les salons? Et l'on apprend toute l'Histoire de la Scala. Par exemple, ses différentes mésaventures lors des bombardements de 1943 ou d'autres incendies? des anecdotes des temps anciens où les nobles de Milan ayant une loge venaient passer leur journée ici, pour se faire voir, amenant avec eux leur cuisinier? ou encore les secrets du poulailler, là-haut, tout en haut, où les places sont les moins chères mais où les vrais connaisseurs d'opéras sont présents. Parfois ici il y a des soirs où l'ambiance est pire qu'au stade Meazza avec de véritables et passionnantes discussions sur les performances des artistes. Il y a des gens qui viennent à toutes les représentations d'une même ?uvre.
On se rend compte également de la stratification sociale : l'entrée principale couverte de dorures, les entrées des poulaillers? on découvre les loges, les décors, l'envers du décor? et comment on les stocke?

Qui sont les visiteurs ?
Dans les visites, il y a beaucoup d'individuels qui me contactent directement. Les groupes, par exemple, de japonais se contentent de la visite du musée, qui inclut dans son tour un accès à la salle, aux galeries et au salon de l'entrée principale.

Parlez-nous de l'entreprise ?Scala'...

Pour vous donner quelques chiffres, on est en tout près de 900 employés, avec une masse artistique de plus de 300 personnes, plus les fabricants de décors, les ateliers, les bureaux?il y a même une personne chargée de l'entretien des ampoules dont celles du lustre central, qui compte plus de 383 ampoules. Il y a 2.030 places disponibles pour chaque représentation. Cette année, suite aux coupes budgétaires du gouvernement, il y a beaucoup de mouvements de grèves.

Vous rencontrez les plus grands artistes du moment?
Oui c'est formidable. C'est une grande chance. Il y a des artistes que j'ai déjà vu il y a quelques années et qui reviennent? Et puis ça permet des opportunités : par exemple en tant que professeur de FLE, on vient de me demander d'accompagner un groupe d'artistes italiens devant réaliser une performance en langue française. Je devrai les aider à maitriser la prononciation de leur texte. C'est très motivant.

Comment se prépare la nouvelle saison ?
On a attendu la première avec anxiété et nous sommes contents car le programme 2010-2011 est riche.

D'où vient votre passion pour l'opéra ?
Je dirais que c'est un coup de foudre, que j'ai eu en écoutant un air de Manon chanté par la Callas. J'ai adoré, j'ai appris l'italien. En fait si je suis là, c'est sûrement grâce à Maria Callas.

Propos recueillis par Nathalie Lasserre (www.lepetitjournal.com/milan.html) jeudi 23 décembre 2010

lepetitjournal.com Milan
Publié le 23 décembre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012
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