Artiste et réalisatrice française vivant à Milan, Anne de Carbuccia emploie son art pour protéger la planète. Ses œuvres explorent comment, grâce à l’intelligence et à la technologie, notre espèce peut devenir une force positive pour notre planète. A travers ses films, des expositions et un projet pédagogique, elle sensibilise le public aux conséquences de la crise climatique et les dangers de l’Anthropocène.


Ces quinze dernières années, Anne de Carbuccia, artiste environnementale reconnue, a illustré et répertorié à travers son art les menaces que fait peser l’Homme sur la Planète. D’origine franco-américaine et milanaise d’adoption depuis plus de 20 ans - où se trouve sa superbe galerie dans le quartier de Lambrate -, Anne de Carbuccia a parcouru le monde entier jusqu'aux coins les plus reculés du globe pour répertorier, avec une vision artistique, les sites, la sécheresse, les océans de plastique, les espèces et les cultures en voie de disparition.
L’art comme langage universel
Sa mission : sensibiliser l’opinion publique mais aussi inspirer des actions individuelles et collectives à travers ses photos artistiques exposées dans les musées et institutions d’Europe et des Etats-Unis. Elle a aussi réalisé des programmes éducatifs (accessibles librement) et un premier court-métrage, One Ocean, présenté en 2018 à la 75è édition de La Mostra de Venise (disponible en six langues).
C’est aussi au cinéma, avec un long-métrage, que l’artiste a choisi de porter sa mission, pour toucher un plus large public. Dans son film documentaire Earth Protectors, sorti en avril 2023, Anne de Carbuccia décrit la nécessité de nous adapter, en tant qu’espèce, à l’Anthropocène : la nouvelle ère géologique dans laquelle l’impact de l’Homme prend le pas sur les cycles naturels, avec à la clé incendies, inondations, pollution, ouragans et un virus mortel qui a paralysé le monde.
« Je voulais réaliser un film facilement regardable et compréhensible par tout le monde, tout en gardant ma dimension artistique et émotionnelle, en filmant de belles images, en faisant réfléchir les gens sur nos racines, nos cultures : qui nous sommes et d'où nous venons », explique l’artiste.

Un voyage émotionnel traversant plusieurs continents
Lors de ses expéditions à travers le monde pour créer ses installations artistiques, Anne rencontre une nouvelle génération de femmes et d’hommes qui œuvrent pour sauvegarder notre Planète. Son récit, inspiré de leur engagement et de leurs succès, retrace les histoires et la diversité de ces jeunes qu’elle appelle les « Protecteurs de la Terre ».
Anne aborde aussi les tensions sociales liées à cette période de transformation, des réfugiés climatiques au mouvement environnemental des jeunes. Elle compose, avec les histoires des Protecteurs de la Terre un patchwork de récits frappants, d’interviews et de splendides images.
Soutenu par aucun sponsor, le film a été entièrement produit par la Fondation One Planet One Future, créée par Anne de Carbuccia en 2016 et ayant son siège à New York et à Milan. La Fondation est financée à travers des donations et la vente des œuvres d’art réalisées par l’artiste. Elle permet également de soutenir les communautés et les ONG évoquées dans le long-métrage.

Une nouvelle série documentaire
Pour aller encore plus loin, Anne de Carbuccia vient de finir une série documentaire qui s’apprête à sortir dans le monde entier sur Amazon Prime. Intitulée Choose Earth, cette série de cinq épisodes est basée sur les mêmes personnages du film ainsi que de nouveaux protagonistes. L’objectif : « documenter notre époque d'un point de vue anthropologique et ainsi constituer un hommage à notre héritage culturel ».
« Chaque épisode est lié à un archétype que je considère important pour l’avenir. Je cherche à montrer l'importance du changement sociétal pour évoluer vers un Anthropocène positif », précise l’artiste-réalisatrice, qui dédie cette série aux gens qui la regarderont en 2050.
Art mixte
L’artiste multiplie les projets. Parmi eux, une série d'art mixte intitulée Stay Wild, à partir d’images qu’elle a capturées de par le monde, et sur lesquelles elle coud des messages*, actuellement exposée à Forte dei Marmi (Toscane). Ou encore, Sacred Bodies : « un projet photographique qui porte une réflexion sur nos corps physiques dans la nature », explique Anne de Carbuccia, et qui aboutira sur un livre..
Anne de Carbuccia n’exerce pas que l’art de sauver la planète, elle embrasse aussi des causes sociétales plus larges. Sur tous les fronts, et tous les supports, elle travaille en ce moment, aussi, à la réalisation de statues visant à éveiller les consciences sur le danger de la fake news qui se propage notamment avec le développement de l’intelligence artificielle. « Je pense que l’IA est un outil merveilleux, mais je dénonce son risque si elle mal utilisée », précise-t-elle. Un projet de grande ampleur, qui pourrait être exposé publiquement, sur des places. A suivre.
*La série Stay Wild est exposée à Forte dei Marmi (Toscane) au Studio Michele Bonan - Via Stagio Stagi 58/60. A voir jusqu’à mi-septembre 2025.
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