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Une réouverture risquée pour la Scala, mais des idées pour performer

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Écrit par Hugo Messina
Publié le 25 mai 2020, mis à jour le 25 mai 2020

En cas de réouverture, l’opéra milanais perdrait 50.000 euros par jour selon les récents calculs. Des projets ont été mis en place entre temps pour assurer la continuité artistique de l’institution.

C’est l'un des hauts lieux de la culture italienne et de l’art à l’échelle mondiale. C’est aussi une place forte du tourisme à Milan. La Scala, fameux opéra construit en 1778 par Giuseppe Piermarini, a également fait les frais de l’actuelle crise sanitaire. Déjà plus de 20 millions d’euros de pertes, dues à sa fermeture exceptionnelle pendant le confinement, depuis le 25 février, d’après le directeur du lieu dans une interview sur Rai News 24.
Si ces chiffres inquiètent le nouveau directeur français de la salle, Dominique Meyer, entré en fonction en 2020, ils pourraient se cumuler avec un gros manque à gagner en cas de réouverture. Pas moins de 50.000 euros par jour s’envoleraient des caisses du théâtre lyrique.

La raison principale se trouve dans un décret du 17 mai, approuvé par le gouvernement italien, prévoyant une ligne de conduite spécifique pour que les lieux de spectacles soient de nouveau accessibles. Les directives nationales autorisent une reprise d’activité dès le 15 juin pour ces endroits, mais y imposent des conditions sanitaires strictes.

À l’échelle de la Scala, ces mesures se traduiraient par un accès restreint à 200 individus, contre une capacité d’accueil de 2.800 spectateurs, sur sept étages en temps normal. De plus, il faudra combiner cela avec une distanciation d’un mètre entre chaque siège (latéralement et sur le devant et l’arrière). Pour un théâtre comme la Scala, c’est un véritable défi, qui relève de la mission impossible. Cette limitation à 200 personnes doit comprendre spectateurs, artistes, et employés. Rapidement, les représentations ne seraient donc plus rentables, car les spectateurs trop peu nombreux.

Certaines œuvres sont donc mises en péril pour cette année, comme celles de Gioacchino Rossini ou Richard Strauss, qui devaient conclure la saison. D’autres, à l’image de « Bohème » de Franco Zeffirelli, atteindraient même le nombre maximal rien qu’en comptabilisant figurants et artistes. Il en va de même pour la « 9ème symphonie » de Beethoven, impossible à jouer car les musiciens de l’orchestre à eux seuls dépassent le plafond autorisé.
Seule la représentation de « Messa da Requiem » de Verdi devrait se tenir, pour rendre hommage aux victimes de l’épidémie. Celle-ci se tiendrait cependant au Dôme, où l’espace est plus grand.

Le directeur lui-même a des craintes pour l’avenir de l’établissement, tant il sera complexe de trouver un équilibre entre coûts et recettes. Dominique Meyer estime d’ailleurs que la prochaine année sera dure, car il n’y aura plus ce confort financier pour l’opéra, qui engendrera moins de recettes et devra payer de nombreux coûts.
Ce jeudi, il réunira le Conseil d’Administration du théâtre pour décider du sort de la Scala. Le futur et la viabilité de l’opéra le plus connu au monde sont donc mis en danger.

De belles initiatives pour combler ce manque

Pourtant, depuis le début du confinement en Italie, une programmation sur les réseaux sociaux a été développée par la Scala. Dans le but de donner plus de visibilité au monde de l’art, la mythique salle de spectacle s’est appropriée les nouvelles technologies. Sur Facebook, Instagram, ou YouTube, les artistes ne manquent pas d’idées pour divertir un public très demandeur.
 À titre d’exemple, on retrouve sur YouTube  « Prima la musica », des podcasts de 30 minutes, sur le monde de la musique classique et lyrique. Un nouvel épisode sera disponible tous les samedis et mercredis à 9 heures et vous pouvez déjà écouter le dernier sur la chaîne de la Scala.
Sur Facebook, le format est une rencontre avec des professionnels, expliquant les métiers de l’opéra. Dans la même veine, le directeur réalise des interviews de grands noms dans « Conversazioni Sul Teatro ». Le prochain est prévu avec Juan Diego Florez, ténor mondialement reconnu.
De plus petits contenus sont accessibles également, comme des anecdotes, informations, ou histoires pour approfondir dans le domaine de l’opéra. Sur Instagram, un programme est dédié à l’explication de certains pas de danse. Sur RaiPlay, 30 titres ont été partagés, regroupant opéras et ballets, et plus de 250.000 images d’archives partagées sur Google Arts&Culture.
Depuis samedi, le calendrier s’est élargi. L’agenda des spectacles de la Scala prévoit ainsi 9 nouvelles dates, dans lesquelles seront conviés le directeur musical, Riccardo Chailly, le directeur, Dominique Meyer, et une pléiade d’invités prestigieux (danseurs étoiles, chefs d’orchestre…).

 

Hugo Messina
Publié le 25 mai 2020, mis à jour le 25 mai 2020

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