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Protocole et couacs de la rentrée scolaire en Italie

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Après plus de 6 mois de fermeture, les écoles italiennes rouvriront leurs portes le 14 septembre pour la plupart
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 30 août 2020, mis à jour le 30 août 2020

Après plus de 6 mois de fermeture, les écoles italiennes vont rouvrir leurs portes en septembre. Entre inquiétude, incertitudes et carence d’enseignants, les règles de conduite ont été définies.

Les établissements scolaires sont fermés depuis le 5 mars en Italie, fin février même en Lombardie et Vénétie. A l’approche de la rentrée, les 8,3 millions d’élèves italiens sont de nouveau au centre de l’attention. Le pays a mobilisé de nombreuses ressources, mais la rentrée s’annonce compliquée. Les incertitudes demeurent alors que la cloche va bientôt sonner.

Le gouvernement a fixé la date de réouverture officielle des écoles italiennes au 14 septembre (le 7 septembre pour les crèches et écoles maternelles milanaises), mais les régions peuvent décider de la décaler. C’est déjà le cas des Pouilles, de la Calabre et de la Sardaigne où les élèves sont attendus le 24 septembre. Trois autres régions – Basilicate, les Abruzzes et la Campanie – n’excluent pas non plus un renvoi.

Le 26 août, les règles du retour ont finalement été précisées. La conférence réunissant l’Etat et les régions (Conferenza Stato-Regioni) a approuvé le document de l’Institut supérieur de la santé, contenant les lignes de conduite et les conditions de sécurité en cas de contagion, pour cette nouvelle année scolaire marquée par la menace du Covid.
Des règles parfois difficiles à appliquer, à l’instar de la distanciation d’un mètre entre les élèves, rendue obligatoire. La mesure a impliqué la nécessité d’investir dans 2,5 millions de pupitres individuels. Reste que leur livraison dans les délais est peu probable, et pourrait aboutir d’ici au mois d’octobre. Le nouvel aménagement des classes risque en outre d’être difficile selon les espaces à disposition dans les établissements.

Le port du masque dès 6 ans fait débat

Lorsque la distance ne pourra pas être appliquée, le port du masque devrait être obligatoire pour les enfants à partir de 6 ans, en classe comme dans la cour de récréation, selon les recommandations du comité technico-scientifique (CTS). La question faisant débat, elle reste encore, à deux semaines de la rentrée, à être définitivement tranchée.

Pour éviter un afflux trop important des élèves en même temps, les écoles peuvent déterminer des horaires décalés pour réduire les rassemblements. Aussi, il revient aux établissements de décider et d’organiser, si besoin, les heures de rentrée et de sortie. Le CTS a ainsi recommandé de retarder l’entrée des écoles supérieures pour réduire la pression sur les moyens de transport durant les heures de pointe. Les écoles primaires et les collèges devraient quant à eux commencer entre 7h45 et 9h.
Pour la cantine, l’accès au réfectoire se fera par rotation afin de pouvoir assurer la distanciation, et si nécessaire les repas seront livrés dans les salles de classe. Autre solution pour affronter le problème de superficie : la ville de Milan a à ce jour acheté 50 préfabriqués afin d’agrandir les espaces de 10 écoles communales.

Au même titre que la cantine, les récréations se dérouleront selon un système de rotation des classes. Elles pourront avoir lieu dans la cour pour les plus chanceux, les couloirs, mais aussi les classes elles-mêmes.
En ce qui concerne le contrôle des températures, le comité technico-scientifique a insisté pour qu’il soit opéré par les parents chaque matin et non par l’école. Si la température dépasse les 37,5°, l’enfant doit rester à la maison. Préventives, plusieurs villes comme Milan, Bologne et Rome ont malgré tout préféré doter au moins les crèches et écoles maternelles de thermoscanner, afin de relever la température tant des enfants que de leurs accompagnateurs.

En cas de contagion d’un élève, la décision de mise en quarantaine de toute ou seulement partie de la classe reviendra à l’Asl compétente. Mais comme l’a rappelé le président du Conseil Giuseppe Conte, « un confinement général n’est pas à l’ordre du jour ». Aussi, un établissement ne pourrait devoir fermer ses portes que s’il fait face à un véritable foyer de cas de Covid.

 

170.000 enseignants manquent à l’appel

Au-delà des problèmes de la gestion des éventuelles contagions, l’inconnue de la livraison des bureaux d’écoliers dans les délais, la nouvelle organisation et la probable insuffisance des espaces à affronter, un nouveau nuage vient assombrir la rentrée scolaire italienne.
A deux semaines de la rentrée, quelque 170.000 de postes d’enseignants restent toujours vacants. Cela alors que le gouvernement a autorisé le ministère de l’Education à embaucher 85.000 professeurs en contrat à durée indéterminée. A cette carence s’ajoute la révolte des « travailleurs fragiles », ces enseignants qui, selon la presse italienne, auraient déjà demandé de ne pas retourner travailler dès lors qu’ils sont plus exposés au risque de contagion, comme leur permet la loi. Il s’agit de professeurs âgés de plus de 55 ans (ils représentent environ 45% du corps enseignant en Italie) si la médecine du travail décide qu’une « surveillance sanitaire exceptionnelle » doit leur être mise en place, ceux souffrant de maladies chroniques ou d’autres pathologies pour lesquelles le Covid pourrait avoir de graves conséquences.
Seule certitude, cette rentrée scolaire sera inédite.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 30 août 2020, mis à jour le 30 août 2020

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