Convaincu que la Lombardie ne mérite pas d’être relégué en zone rouge, le président de la région Attilio Fontana a confirmé avoir déposé un recours au tribunal administratif et demande au gouvernement la révision des paramètres.
Il y a de l’huile sur le feu entre la région Lombardie et le gouvernement italien. Le président de la région Attilio Fontana confirme avoir déposé un recours devant le Tar du Latium (Tribunal administratif) contre les nouvelles limitations imposées par le Dpcm (décret du président du Conseil des ministres) du 14 janvier. Le texte relègue la région en zone rouge, définie comme « injustement pénalisante pour notre région », selon le président de la Lombardie, et bottant le territoire dans son troisième confinement depuis mars 2020.
Il demande en même temps au ministre de la Santé Roberto Speranza la révision des paramètres qui classent les régions dans les différentes zones. « Les critères ne font pas référence à l’incidence des contagions sur la population de la région », regrette Attilio Fontana. Selon lui, le paramètre principal, c’est-à-dire l’indice de contagion Rt, est structurellement en retard et donc inadapté, alors que le degré d’incidence est un paramètre qui colle davantage à la situation du moment.
En l’occurrence, l’indice de contagion pris en compte lors du dernier bilan épidémiologique se basait sur la semaine du 23 au 30 décembre, souligne la région Lombardie. Et d’ajouter : « Certaines régions ont une incidence de 360 (cas sur 100.000 habitants) tout en étant classées en zone orange, alors que la Lombardie qui a une incidence de 130 cas pour 100.000 habitants est en zone rouge. »
Si le Tribunal administratif accueille la requête de la Lombardie, les classifications de toutes les régions devraient être modifiées.
Douloureux impact économique
Au contraire, si la Lombardie reste en zone rouge jusqu’au 31 janvier comme actuellement prévu, l’impact économique s’annonce très lourd pour la région la plus riche d’Italie. La Confcommercio (confédération des entreprises) évalue des pertes s’élevant à 1,2 milliards d’euros sur le secteur tertiaire, dont une perte de 339 millions pour les 16.000 magasins d’habillements de la région, qui misaient par ailleurs sur les soldes pour compenser les pertes de fin d’année. Pour Milan, un lockdown jusqu’à la fin du mois brûlerait 484 millions d’euros dans le tertiaire, dont 113 millions pour les 5.675 magasins d’habillement.
Ces pertes viennent s’ajouter aux deux précédents confinements. La zone rouge instituée du 5 novembre au 3 décembre a coûté 3,8 milliards (soit 9% du chiffre d’affaires annuel), alors que le stop du 10 mars au 18 mai à brûlé 8,2 milliards d’euros (4% du chiffre d’affaires).
S'il réfute critiquer l’évaluation scientifique, le secrétaire général de la Confcommercio de Milan Marco Barbieri, remet en cause la méthode : « Les entreprises ne sont pas des interrupteurs qu’on éteint et rallume, elles ont besoin de certitudes dans les règles et de programmation », déclare-t-il.
La situation épidémiologique lombarde
Selon le bilan de mardi soir 19 janvier, la Lombardie a testé 930 nouveaux positifs au Covid-19, sur 24.129 tests effectués au cours des dernières 24 heures. Le rapport entre le nombre de tests et les nouveaux cas tombe à 3,8%. La veille, on comptait 1.189 nouveaux cas sur 16.338 tests, soit un taux de positivité de 7,2%. 57 morts ont été dénombrés, et 46 la veille, portant le total à 26.339 décès dans la région depuis le début de la pandémie. Enfin, le nombre d’hospitalisation en thérapie intensive a diminué au cours des 48 dernières heures (-24 personnes mardi et -3 personnes lundi).