Le gouvernement italien a adopté jeudi un décret relançant le projet de construction d’un pont reliant la Sicile au reste de la Botte. Les travaux de ce projet controversé pourraient commencer à la mi-2024, avec un investissement de plusieurs milliards d’euros.
La Sicile sera-t-elle bientôt reliée à la Péninsule italienne et au reste de l’Europe ? Le gouvernement de Giorgia Meloni a adopté jeudi dernier un décret relançant le projet controversé de la construction d’un pont entre Messine (Sicile) et Reggio de Calabre (sud de la Péninsule), dans la partie la plus étroite du détroit de Messine. La coalition de droite considère le projet comme nécessaire pour favoriser l’économie dans le sud et renforcer l’influence de l’Italie dans la région. Pour le ministre des Infrastructures et des Transports Matteo Salvini, le pont « représentera le fleuron de l’ingénierie italienne » et une « importante attraction touristique » dès lors qu’il s’agira du pont suspendu (soutenu par des câbles) le plus long de monde. Long de 3,2 kilomètres, il dépasserait en effet l’Akashi Kaikyo Bridge au Japon (1.991 m) ou encore le Xihoumen Bridge en Chine (1.650 m).
Des doutes sur la viabilité structurelle
Mais le projet est pourtant controversé, notamment pour son impact environnemental, son coût – plusieurs milliards d’euros -, et surtout sa viabilité structurelle. Et pour cause, la région où émergerait le pont se trouve dans une zone sismique.
Des inquiétudes qui expliquent qu’un pont reliant la Sicile au continent n’ait pas encore vu le jour. L’idée remonte pourtant à l’époque de l’empire romain, mais plus concrètement en 2011, avec les derniers plans existants. Matteo Salvini alors assuré que ces derniers seraient « adapté aux nouvelles normes techniques, de sécurité et environnementales ».
Il #PonteStretto di #Messina? un'opera faraonica dagli insostenibili costi economici, sociali ed ambientalihttps://t.co/F2bxceLJpj
— wwfitalia (@WWFitalia) March 16, 2023
L'idée est donc de repartir de l’ancien projet avec deux pylônes (d’une hauteur de 400 mètres), un en Sicile et un en Calabre, et sans appuis au milieu.
L’ouvrage prévoit une liaison routière et ferroviaire, avec six voies de circulation sur la route et deux voies ferroviaires pour permettre le passage de 200 trains par jour.
La construction pourrait débuter à la mi-2024. Les détracteurs du projet estiment quant à eux qu’il faudrait mieux investir dans la rénovation des réseaux routiers et ferroviaires de Calabre et de Sicile, en mauvais état.
Actuellement, pour rejoindre la Sicile, il est nécessaire de prendre un ferry ou en avion.