Le déficit public italien s'est réduit davantage que prévu en 2024, à 3,4 % de PIB, contre 7,2 % il y a seulement un an, selon les chiffres dévoilés lundi dernier par l’Institut italien des statistiques (Istat). Autre point positif : la croissance a été revue à la hausse.


L’Italie fait mieux que prévu. Son déficit public a baissé à 3,4 % de produit intérieur brut (PIB), a annoncé lundi dernier l'Institut national des statistiques (Istat), alors qu’il était encore de 7,2% il y a un an, soit plus du double. Un meilleur ratio que celui sur lequel tablait le gouvernement de Giorgia Meloni (3,8%) et que les prévisions de la Commission européenne qui l'estimaient à 4,3 %.
Les comptes de l’Etat italien se seraient redressés grâce notamment à l’abandon du « Superbonus, un avantage fiscal lancé par le gouvernement précédent qui visait à inciter à la rénovation des bâtiments et à l’amélioration de l’efficacité énergétique.
Par ailleurs, les recettes fiscales ont été plus importantes (elles ont augmenté de +3,7 %). Parallèlement, les dépenses ont diminué de 3,6%, alors qu’elles avaient augmenté de 4,8% en 2023.
Reste que le ratio de la dette publique a augmenté à 135,3 % du PIB en 2024, alors qu’il se situait à 134,6 % en 2023. L’augmentation est toutefois plus faible que les prévisions du gouvernement.
Le gouvernement compte faire mieux encore. L’objectif de l’exécutif est de ramener le déficit public à 3,3 % du PIB en 2025 puis à 2,8 % dès 2026, soit en dessous du plafond de 3 % fixé par le Pacte de stabilité de la zone euro.
D’autant que l'Italie est visée depuis l'été dernier — comme sept autres pays dont la France — par une procédure européenne pour déficit excessif. Elle doit donc prendre des mesures pour respecter les règles budgétaires de l'UE et réduire sa dette publique colossale de près de 3.000 milliards d'euros, sous peine d'amende.
Croissance revue à la hausse, mais en demi-teinte
La croissance du PIB italien a augmenté de 0,7% en 2024, a également annoncé l’Istat lundi dernier. S’il s’agit d’une croissance limitée, elle est néanmoins légèrement supérieure aux prévisions de l’Institut données fin janvier, qui tablait sur une progression de 0,5%. Reste que le gouvernement Meloni s’attendait à une croissance supérieure, de 1%.
La croissance italienne a alors stagné par rapport à l’année dernière, dès lors qu’elle n’affichait une hausse que de 0,7% en 2023. L’économie italienne souffre notamment des deux années de récession de l’Allemagne, son principal partenaire commercial.
Pour 2025, le gouvernement de Giorgia Meloni prévoit une croissance de 1,2% et de 1,1% pour 2026. Mais de nombreuses certitudes, à l’instar de la menacent menace d’une hausse des droits de douane américains, pèsent sur les prévisions de croissance en Italie comme dans le reste de l’Europe.
