

Tout le monde se souvient de l'affaire du géant du lait italien Parmalat qui, il y a deux ans, avait donné lieu à une information judiciaire suite à la prise de contrôle par son concurrent français Lactalis. Une affaire d'ailleurs de nouveau sous le feu des projecteurs. Un cas non isolé entre la France et l'Italie. Car si les deux pays sont réciproquement 2ème partenaire commercial l'un de l'autre, ils sont aussi concurrents. Mais à qui sait être visionnaire, la concurrence créée des opportunités. D'autant quand il existe une réelle volonté pour attirer les investissements étrangers. Telle est la mission de l'Agence Française des Investissements Internationaux qui a enregistré en 2012, 63 projets en provenance de l'Italie. Votre rédaction fait le point sur ces entreprises italiennes qui investissent en France.
Les investissements internationaux, une chance pour la France
En 2012, la France a attiré 41 milliards d'euros d'investissements étrangers, la plaçant à la 5è place mondiale et à la 2è place européenne derrière la Grande Bretagne. Aujourd'hui, 43% du capital des entreprises du CAC 40 sont détenus par des étrangers.
Depuis 10 ans, l'AFII accompagne les investissements étrangers en France, organise des événements pour faire connaître les produits de l'attractivité et contribue à l'amélioration de la compétitivité grâce à la remontée d'informations au gouvernement. Ainsi, elle a accompagné 3.500 projets d'investissements étrangers en France sur les cinq dernières années.
Une volonté renforcée en 2012 par la publication du "Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi" présenté par le Premier Ministre français, Jean Marc Ayrault. Au total 35 mesures pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises notamment sur un plan fiscal, avec par exemple la diminution des charges via le crédit d'impôt, la création de la Banque Publique d'Investissement (BPI) ou bien encore l'engagement d'une stabilité fiscale jusqu'en 2017. Enfin, pour renforcer le dispositif, une marque France sera créée en juin 2013. Et si vous n'êtes pas encore convaincus de l'attractivité de la France, regardez la vidéo ci-dessous. Vous comprendrez pourquoi la France peut séduire des investisseurs étrangers !
Plus d'un projet d'investissement italien en France par semaine
Les entreprises italiennes en France sont déjà bien représentées puisqu'elles seraient près 1.400. Elles embaucheraient à elles seules 110.000 personnes. Certaines affichent une présence historique comme Autogrill, Enel, Italcimenti, Barilla, etc. D'autres ont poursuivi ou commencé leur implantation en France beaucoup plus récemment. En témoignent les 63 projets d'investissements enregistrés en 2012 par l'AFII et qui représenteraient plus de 2.000 emplois. "Plus d'un projet par semaine" précise Hervé Pottier, le Directeur du bureau italien.
Si un quart des projets concerne des implantations en Ile de France, 22% concerne la région Rhône Alpes et plus surprenant, autant la Picardie. Les projets viennent pour près de la moitié de l'Italie du nord (29% de la Lombardie et 14% du Piémont) mais le sud investit également. Les secteurs d'activité concernés reflètent le tissu économique de l'Italie puisque en 2011, 13% des projets viennent du secteur des machines d'équipement et 10% de la métallurgie. "Je salue ces résultats exceptionnels" s'est exprimé Alain Le Roy, Ambassadeur de France en Italie en ouverture de la 5è conférence de presse de l'AFII, jeudi dernier à Milan.
Alain Le Roy, Ambassadeur de France en Italie et Hervé Pottier, Directeur AFII Italie
Ces résultats exceptionnels sont certes le fruit de relations historiques très serrées entre les deux pays, mais aussi d'une véritable stratégie. Preuve en est le projet de Conseil des Affaires annoncé le 3 décembre à Lyon dernier lors du sommet France Italie entre François Hollande et Giorgio di Napolitano. Présidé par Jean-Laurent Bonnafé, Administrateur Directeur Général de BNP Parisbas et Gabriele Galateri, Président de Generali, ce conseil devrait se réunir aussi souvent que nécessaire et avant chaque Sommet italo-français pour préparer un rapport contenant des propositions en vue d'améliorer les relations économiques entre les deux pays.
Toutefois, à celles et ceux qui verraient ces chiffres d'un mauvais ?il, bien que Campari ait acheté Pernod Ricard ou que les lunettes Alain Mikli soient passées aux mains du groupe Luxottica, seulement 8% des projets sont des acquisitions. Le reste se répartit de façon relativement homogène entre créations et ouvertures de filiale. Il faut dire que pour les entreprises italiennes, la France marque souvent le premier pas de l'internationalisation.
|
Le laboratoire pharmaceutique italien Chiesi, présent depuis plus de 20 ans en France poursuit ses investissements
|
Sophie Her (Lepetitjournal.com de Milan) ? mardi 16 avril 2013
Retrouvez nos articles de la rubrique "Economie" ?
Recevez gratuitement tous les matins l'actu des français et francophones de Milan !























































