Inauguration du tunnel de Tende, ouverture du deuxième tube du Fréjus, doublement du tunnel du Mont-Blanc… Les transports étaient au centre des discussions du 2e comité de coopération frontalière, vendredi dernier à Nice, réunissant les ministres français et italien des Affaires étrangères.


La question des transports entre la France et l’Italie reste primordiale pour les deux pays. Les ministres français et italien des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot et Antonio Tajani, étaient réunis vendredi à Nice pour la deuxième réunion du comité de coopération frontalière France Italie, fruit du traité du Quirinal signé en 2021 entre les deux pays. La première s’était tenue à Turin, en octobre 2023.
Depuis Turin, "beaucoup a été accompli en matière de transport, de santé, avec des projets facilitant l’accès à la santé de nos concitoyens qui habitent proche de la frontière", a salué Jean-Noël Barrot.
"Ce qu’il reste à faire, en matière de transport, c’est la réouverture des tunnels", a-t-il rappelé.
"Assurer la connectivité signifie promouvoir le développement et la compétitivité de nos territoires", a déclaré, quant à lui, le ministre italien Antonio Tajani, rappelant combien la coopération politique et technique entre l'Italie et la France est essentielle pour permettre la pleine fonctionnalité des tunnels du Mont Blanc, de Fréjus et de Tenda.
A cet égard, les deux ministres ont confirmé l'objectif d'inaugurer le tunnel de Tende en juin prochain, avec plus de deux ans de retard. Très attendu tant dans la vallée de la Roya côté français que dans la province de Coni (Piémont) côté italien, le doublement du tunnel de Tende a subi de nombreux retards depuis 2013, date où ce projet avait été lancé en vue de faciliter le quotidien des nombreux travailleurs transfrontaliers. En cause, des interruptions soudaines pour des raisons techniques, administratives mais aussi judiciaires qui lui ont valu le surnom de «chantier de la honte».
Ils ont aussi annoncé le lancement d'un « comité technique » qui rassemblera des ingénieurs français, italiens et probablement aussi suisses pour examiner la proposition italienne de creuser un deuxième tube au tunnel du Mont-Blanc, parallèle au tunnel existant : faisabilité pratique, coût, impact environnemental...
Autre objectif annoncé : l’inauguration du deuxième tube du tunnel du Fréjus, axe majeur de transport au niveau européen, reliant la France et l’Italie entre Modane (Savoie) et Bardonnèche (Piémont). L’ouverture était initialement prévue au premier trimestre 2024.
Doublement du tunnel du Mont-Blanc
Les ministres français et italien des Affaires étrangères ont surtout annoncé le lancement d’un «comité technique» pour examiner la proposition italienne de creuser un deuxième tube au tunnel du Mont-Blanc, parallèle au tunnel existant. Ce comité devrait réunir des ingénieurs français, italiens et probablement suisses également, avec au programme, l’analyse de la faisabilité pratique, du coût et de l’impact environnemental d’un tel projet.
Coopération frontalière France Italie : les autres questions sur la table
Outre la question des transports, des représentants de dizaines de collectivités des deux côtés de la frontière ont discuté toute la journée afin de trouver des moyens de fluidifier la coopération, d'améliorer le quotidien en matière d'accès à la santé ou encore pour parler d'éducation notamment avec un projet d'école italienne à Menton et de renforcement de collaborations dans le domaine universitaire.
Concernant la politique migratoire, les ministres ont rappelé leur volonté d'une politique européenne concertée pour contrôler les frontières tout en renforçant la coopération avec les pays d'origine. En 2024, la pression s'est atténuée à la frontière franco-italienne, en grande partie du fait de la baisse de 60 % des arrivées sur les côtes italiennes par rapport à 2023. Pour autant, les contrôles restent renforcés.
