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Les Impressionnistes du Musée de Philadelphie au Palazzo Reale

Claude Monet - La Zuiderkerk di Amsterdam, palazzo reale milanClaude Monet - La Zuiderkerk di Amsterdam, palazzo reale milan
Claude Monet - La Zuiderkerk di Amsterdam, ca. 1874 / Philadelphia Museum of Art, Acquistato con il W. P. Wilstach Fund, 1921
Écrit par Monica La Rivière
Publié le 23 mars 2018, mis à jour le 23 mars 2018

Un grand amour partagé pour l’art de l’élite industrielle américaine est à l’origine d’une des plus extraordinaires collections d’œuvres impressionnistes aux États-Unis et dans le monde, dont nous pouvons jouir d’un aperçu au Palazzo Reale de Milan.


L’exposition a été inaugurée le jour de la fête des droits de la femme, en l’honneur de celles qui ont conseillé à leur mari, leur frère ou leur père l’achat de tableaux d’artistes européens de leur époque, puis leur legs au Philadelphia Museum of Art: 50 chefs-d’œuvre de 33 artistes, datant de la période allant de 1872 avec Manet et se terminant en 1961 avec Picasso. Jusqu’au 2 septembre 2018.

Un amour contagieux pour l’art

C’est à l’élite industrielle de Philadelphie que l’on doit l’introduction de l’impressionnisme européen en Amérique, mais avant tout à l’artiste mondaine Mary Cassatt, qui a su provoquer l’étincelle auprès de ses compatriotes. Son enthousiasme contagieux, en revenant d’un séjour d’étude à Paris auprès de Degas autour des années 1870, gagne d’abord son frère Alexander, homme d’affaire important de la ville. Ainsi, lors d’un voyage en Europe avec sa soeur et sa femme, celui-ci fait l’acquisition de toiles de Manet, Monet, Degas et Pissarro. Posséder une collection d’art à l’avant-garde devient vite un signe de progrès au sein de l’élite bourgeoise de l’East-Coast américaine et l’achat d’œuvres impressionnistes est bien vite imité.

 

Mary Cassat impressionniste musée palazzo reale milan
Mary Cassatt
Femme au collier de perles dans une loge (1879), Philadelphia Museum of Art, legs de Charlotte Dorrance Wright (1978)
 


Encouragés par Mary Cassatt, c’est au tour de Graham Thomson, collègue d’Alexander à la Pennsylvania Railroad et de sa fille Anne, d’acquérir en Europe 12 toiles de Monet ainsi que celles d’autres impressionnistes auprès du marchand d’art Paul Durand-Ruel. Confiant en ce nouveau marché, Durand-Ruel organise à New-York en 1888 une première exposition impressionniste qui connaît un tel succès qu’il ouvre en peu de temps sa filiale sur place. Et de là, les premières grandes collections américaines sur l’avant-garde européenne qui ont été par la suite vendues ou cédées au Musée de Philadelphia, qui en devient l’écrin : celles de Samuel Stockton White III, ex-culturiste qui sert même de modèle à Rodin, de Henry P. McIlhenny, d’Albert Eugene Gallatin, de Louise (pianiste) et Walter (poète et artiste) Arensberg et enfin de Louis E. Stern.

47 toiles et 3 sculptures en prêt

Cela serait trop ambitieux de dire que la collection du Philadelphia Museum of Art a déménagé au Palazzo Reale mais du moins la ville de Milan profite des travaux d’agrandissement du prestigieux musée par l’architecte Frank O. Gehry pour accueillir une bonne partie de ses œuvres. L’exposition Impressionismo e Avanguardie : capolavori dal Philadelphia Museum of Art est le fruit d’une collaboration réussie entre le secteur de la Culture de la Ville de Milan et l’organisme privé MondoMostreSkira, branche de la maison d’édition de livres d’art Skira.

Le parcours débute en salle 1 avec la collection Cassatt dont une oeuvre de l’artiste Mary Cassatt, Femme avec collier de perles dans une loge (1879), nous confirme son talent. En salle 2 une série de paysages peints en plein air de Monet, Sisley , Pissarro , Cézanne, et des fauves Vlaminck, Soutine et Dufy ainsi que des scènes citadines comme les grands Boulevards (1875) de Renoir, Place du Tertre à Montmartre (1912) d’Utrillo et La classe de danse de 1880 de Degas tandis qu’en salle 3, des portraits peints par Manet, Berthe Morisot,  Renoir,  Cézanne, Picasso,  Metzinger,  Gleizes,  Bonnard,  Matisse. La salle 4 est dédiée à Gauguin et Van Gogh, la salle 5 à la collection White, la salle 6 à « L’École de Paris » qui regroupait aussi les artistes étrangers qui débarquèrent à Paris comme les cubistes Picasso, Braque et Gris, mais aussi Chagall, Soutine et Brancusi qui ont fait de Montmartre, Montparnasse et le Quartier Latin leur quartier général. Dans la salle 7, on admire la collection Stern, la salle 8 la collection Arensberg et enfin salle 9, les Surréalistes Dali, Tanguy et Mirò.

Kandisky expo palazzo Reale
Vasily Kandinsky
Le cercle dans le cercle (1923), Philadelphia Museum of Art, Collection Louise et Walter Arensberg (1950)
 

Signalons enfin les trois sculptures exposées, L’athlète (1901-1904) de Rodin qui rappelle Le Penseur, Le Bouffon (1905) de  Picasso, Le Baiser (1916) de Brancusi et les œuvres Soir de carnaval (1886) de Rousseau, Cercles dans un cercle (1923) de Kandinsky, Carnaval au village (1926) de Klee, Symbole agnostique (1932) de Dalí, Pierrot avec rose (1936) de Rouault, Durant la nuit (1943) de Chagall.

 

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