

Pour aider les personnes dans le besoin, Marion Pizzato, milanaise d’adoption, a importé à Milan le principe des « Boîtes de Noël » de son Alsace natale. En quelques jours, l’initiative solidaire est devenue virale sur la toile et à l’échelle nationale.
Offrir un sourire, un geste, un cadeau de Noël solidaire. Le principe est simple. Il suffit de se procurer une boîte et la remplir de cinq éléments : quelque chose de chaud, une gourmandise, un objet de loisir, un produit de beauté, et un billet.
Le 23 novembre, sur un coup de tête pratiquement, Marion Pizzato, résidente à Milan depuis de nombreuses années où elle a fondé son agence de Relocation Dream Milano, a mis sur pied une initiative venue de son Alsace natale. « La pandémie a changé nos habitudes mais pas notre désir de se sentir utiles », explique la française. « Je voulais organiser quelque chose de spécial pour mes enfants, pour leur faire comprendre combien nous sommes chanceux et la joie que nous pouvons procurer avec de petits gestes ». Elle a ainsi repris l’idée d’une de ses amies qui vit en Alsace, où sont déjà préparées les Boîtes de Noël.
La première étape est de choisir le destinataire - un homme, une femme ou un enfant- puis de sélectionner les produits, mais surtout réfléchir aux mots à écrire « car ils valent parfois plus que les objets », précise Marion. Une écharpe, des gants, des crayons de couleurs, un sudoku, une crème ou un gel douche, le choix des produits est simple, peu onéreux et vaste, à condition qu’ils soient neufs ou en très bon état. « Rien n’est inutile pour ceux qui vivent dans le besoin », rappelle Marion Pizzato. Une fois la boîte complète, joliment emballée et les indications sur l’heureux destinataire inconnu mentionnées, il faut l’apporter auprès de l’un des points de récolte de son choix participant à l’initiative.

L’engouement des milanais et l’emballement médiatique
Elle crée aussitôt la page Facebook Scatole di Natale, sans savoir ce qui l’attend. En 10 jours seulement, la page dépasse les 11.000 abonnés, l’initiative est relayée à grande échelle sur les chat whatsapp.
L’efficacité du bouche-à-oreille virale permet à Marion de mettre en place un réseau diffus sur l’ensemble de Milan. De nombreuses personnes proposent de participer et d’aider. « Je recevais des centaines de messages whatsapp par jour et j’ai toujours 6.000 messages sur Facebook en attente », raconte Marion.
A tel point que l’organisatrice a été contrainte de limiter le nombre de référents à Milan. Ces ambassadeurs se chargent d’organiser des points de récolte pour ces Boîtes solidaires dans chaque quartier. Et une quinzaine d’associations a aussi immédiatement adhéré au projet. Elles se chargeront de retirer les paquets – à deux dates, les 4 et 11 décembre - et les distribueront aux familles dans le besoin, qu’elles connaissent bien.
Il y a 10 jours encore, Marion pensait utiliser un petit local à disposition dans sa résidence pour stocker les boîtes reçues. Alors que les dons se sont multipliés par milliers en quelques jours, elle a dû rapidement réviser son projet ! Dès le 4 décembre, quelque 2.000 premières boîtes partiront pour Amatrice dans le centre de l’Italie, dans les zones qui avaient été sinistrées par le violent tremblement de terre de 2016. Grâce au soutien de l’agence Sedici media, elles seront déposées devant les portes des habitations des enfants défavorisés le 24 décembre au soir, tel un don du Père Noël.
« Je n’aurais jamais pensé à une telle réponse de la part des milanais », raconte Marion avec émotion, mais aussi surprise par la couverture médiatique engendrée : des dizaines d’articles dans les quotidiens, magazines, des interviews à la télévision (de la Rai à Sky) et à la radio. « Cela montre que dans une telle période, on a encore plus besoin de faire du bien », ajoute-t-elle.
N’ayant pas pu satisfaire les demandes de volontaires situés aux quatre coins de la Botte, de Turin jusqu’en Sardaigne, Marion Pizzato espère réitérer l’initiative l’année prochaine, à plus grande échelle.
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