A l’occasion de la journée mondiale de la santé le 7 avril, nos rédactions reviennent sur des fléaux de santé publique en 2025. Obésité, maladies, santé mentale, vulnérabilité, cancers… Des préoccupations qui nécessitent sensibilisation et actions de tous.
L’obésité, un fléau et “pilier central de la santé publique”
L’obésité est une maladie progressive et chronique qui touche tous les âges et tous les sexes. Elle est associée à plus de 250 autres pathologies, dont le diabète ou les maladies cardiaques. Rien qu’en Europe, 1 enfant sur 4 et 60 % des adultes sont en surpoids ou obèses. Sans une action forte et immédiate des gouvernements, une épidémie mondiale inédite de surpoids et d'obésité touchera six adultes sur dix et un enfant et adolescent sur trois d'ici 2050, plombant les systèmes de santé.
Face à l'épidémie mondiale d'obésité, une étude plaide pour une action urgente
Au Royaume-Uni par exemple, 9,2 % des enfants en classe de maternelle souffrent d’obésité, tandis que 23,7 % des enfants de 5 ans ont des caries dentaires dues à une consommation excessive de sucre. Le professeur Sir Stephen Powis, directeur médical national du NHS, alerte : “Un enfant sur huit en bas âge ou en école primaire est obèse, alors nous devons travailler avec l’ensemble de la société pour empêcher que les gens deviennent en surpoids dès le départ.” Pour lutter contre ce fléau, le gouvernement britannique décide d’interdire la publicité des aliments "moins sains" à partir de 2025, visant à limiter l'obésité infantile. D’autres pays prennent le sujet très au sérieux, comme Singapour qui, à partir de 2025, met en place un plan personnalisé de santé pour tous les élèves des trois premières années d’école primaire pour mener une vie plus saine. En Pologne, la consommation de sucre a considérablement augmenté ces dernières années, faisant réagir à coups de campagnes d’éducation et d’information.
Un enfant de moins de 5 ans sur deux meurt de malnutrition
En 2022, 2,5 milliards d'adultes étaient en surpoids, dont 890 millions qui souffraient d'obésité, tandis que 390 millions souffraient d'insuffisance pondérale dans le monde. 149 millions d'enfants de moins de cinq ans souffraient d'un retard de croissance et 45 millions d'émaciation. Chaque année, 17 millions d'enfants nés de mères souffrant de malnutrition présentent un poids insuffisant à la naissance.
Le Sommet Nutrition pour la croissance des 27 et 28 mars 2025 a mobilisé 27,55 milliards de dollars pour lutter contre la malnutrition et atteindre les objectifs de développement durable. L'Union européenne s'est engagée à hauteur de 6,5 milliards d'euros, dont 3,4 milliards de la Commission européenne, tandis que la Banque mondiale et la Banque africaine de développement investiront respectivement 5 et 9,5 milliards de dollars d’ici 2030. La France, pays organisateur, a annoncé un investissement de 750 millions d’euros d’ici 2030 et des actions nationales pour améliorer l’alimentation. Une déclaration de la jeunesse a également marqué le sommet, plaidant pour une plus grande implication des jeunes dans les politiques nutritionnelles.
Le vieillissement de la population, et demain ?
C’est l’OMS qui le dit : entre 2015 et 2050, la proportion des 60 ans et plus dans la population mondiale va presque doubler, passant de 12 % à 22 %. Autre chiffre impressionnant, en 2020, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus a dépassé celui des enfants de moins de cinq ans. Les défis en 2025 sont majeurs pour les pays du monde entier : comment préparer son système social et de santé face à une telle mutation démographique ?
En Espagne par exemple, les seniors l’ont bien compris : il faut continuer à être actif. Pour la première fin 2024, les plus de 55 ans dépassent les 5 millions de personnes en activité en Espagne, soit 21% de la population active totale, contre 13% il y a dix ans. En 2003, ils n'étaient “que” 1,9 million de personnes actives de plus de 55 ans. L'inclusion des seniors sur le marché du travail devient donc un enjeu stratégique pour l'économie, les plus de 55 ans se positionnant comme une force de travail au poids croissant.
Les seniors actifs ont doublé en 20 ans et dépassent pour la 1e fois les 5 millions
Côté santé, même si les seniors veillent sur leur santé comme un trésor, celle-ci n’est pas qu’une question de kilomètres parcourus et de plats légers. Trois quarts des seniors espagnols doivent composer avec une maladie chronique, les plus fréquentes étant l’hypertension (35 %), un taux de cholestérol élevé (30 %) et l’arthrite ou l’arthrose (26 %). Pour 15 % d’entre eux, les choses se compliquent encore avec des pathologies lourdes comme les maladies pulmonaires, les AVC ou les cancers, qui assombrissent le tableau.
Se battre toujours plus pour ses seins sains en 2025
Chaque année, rien qu’en France, un peu plus de 61.000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués. En 2022, l’OMS annonçait que le cancer du sein avait provoqué 670.000 décès sur la planète… En 2025, le combat est plus que jamais universel : l'OMS vise à réduire la mortalité de 2,5 % par an, ce qui permettrait d'éviter 25 % des décès chez les femmes de moins de 70 ans d'ici 2030, et 40 % d'ici 2040. Si vous vivez le douloureux diagnostic d’un cancer du sein, rappelez-vous : “gardez en tête que vous allez y arriver. Il n’y a pas de plan B, donc suivez le plan A “, témoigne Cindy, une expatriée française en rémission sur lepetitjournal.com.
Vivre le cancer d’un enfant en expatriation, l'histoire d’une cause universelle
Plus largement, le cancer se répand sur le monde et les générations. Selon les dernières estimations du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), près de 20 millions de nouveaux cas de cancer auraient été diagnostiqués dans le monde en 2022 et 9,7 millions de personnes sont décédées d’un cancer. Le CIRC estime par ailleurs que d'ici 2050, l'incidence du cancer dans le monde devrait augmenter de 77 %. Les pays se lancent inlassablement dans la recherche et les traitements innovants, à l’instar de l’Espagne contre les cancers du sang. En 2025, avec un budget de 4,2 millions d’euros, l’Andalousie mise sur les thérapies 'CAR-T' pour révolutionner la prise en charge des tumeurs hématologiques…
Oui, la santé mentale se détériore à travers le monde
Selon le Mind Health Report, la proportion d’individus « en difficulté » progresse dans le monde : elle était de 15% en 2023, soit +3 points par rapport à 2022. Et la tendance ne va pas en s’améliorant. En 2025, le même rapport annonce que 44% des jeunes adultes déclarent avoir des problèmes de santé mentale, et 32% de la population éprouve actuellement des troubles mentaux. Dans l’œil du cyclone depuis 2023, les jeunes générations, âgées de 18 à 24 ans, souffrent de dépression, d’anxiété ou de stress. Pourquoi ? Parmi les 17.000 répondants de l’étude, 76% des déclarent être affectées par l’’instabilité financière et l'insécurité de l'emploi (53%), l'incertitude quant à l'avenir dans un monde en rapide évolution (53%), l'exposition constante aux nouvelles négatives dans les médias (45%), l'agitation socio-politique (42%) et la solitude ou l'isolement social (40%). En 2024, L'Espagne était en tête de liste des pays dont la population est la plus stressée au monde…
Santé mentale en expatriation : quand la thérapie en ligne peut briser l'isolement
Être informé sur son état de santé mentale, en parler, consulter des professionnels et travailler sur son bien être sont essentiels. Des programmes nationaux sont mis en place par certains pays à l’instar de la Pologne et son Programme National de Protection de la Santé Mentale 2023-2030. De son côté, la Suède a lancé une stratégie nationale pour la santé mentale et la prévention du suicide, couvrant la période 2025-2034. L’intention est de créer une société où personne ne se sent obligé de recourir au suicide.
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