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Boursiers Excellence-Major de l’AEFE : talent, audace et réussite

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Écrit par Justine Hugues
Publié le 19 juin 2018, mis à jour le 3 décembre 2020

Le programme des bourses Excellence-Major a permis à 4000 étudiants, sélectionnés parmi les meilleurs bacheliers étrangers, de poursuivre des études supérieures de haut niveau en France. Mercredi 15 avril, une centaine d’entre eux, en fin de cursus, étaient solennellement applaudis au quai d’Orsay. 

 

Pas de chapeau à pompon de diplômé mais une sobre écharpe blanche autour du cou. Les boursiers Excellence-Major posent fièrement devant l’objectif, entourés, pour l’occasion, du ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, Jean-Yves Le Drian, et de son secrétaire d’Etat, Jean-Baptiste Lemoyne. « Vous pouvez être fiers de votre audace, de vos efforts et de votre réussite », clame le premier. Et pour cause ! Les polytechniciens, normaliens, diplômés de Science Po qui déambulent dans le salon d’honneur du quai d’Orsay ont de quoi rendre verts de jalousie bien des étudiants. 

La bourse Excellence-Major, attribuée aux élèves étrangers sur critères académiques pour une durée de 5 ans, récompense un parcours scolaire d’excellence dans un des lycées du réseau de l’AEFE. « Ces étudiants symbolisent la diversité, le dynamisme et le talent des élèves qui fréquentent nos lycées français à l’étranger et marquent de la plus belle façon notre ambition de par le monde : un enseignement de qualité et ouvert sur son environnement international », se réjouit Christophe Bouchard, son directeur.

 

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Christophe Bouchard, directeur de l'AEFE, félicite les boursiers et le personnel du réseau

 

Un brin de flattement d’égo et beaucoup de rencontres et retrouvailles entre étudiants embarqués dans la même aventure. « Il y a un côté réconfortant à ces rencontres. J’ai l’impression qu’on se comprend car on est tous dans une double culture et on vit des choses assez similaires », affirme Nafissa, tangéroise boursière en école d’ingénieurs à Toulouse. 

 

 

« Avoir une bourse a été décisif pour pouvoir faire mes études en France »

 

«  Si j’étais restée en Equateur, j’aurais fait de la danse. Avoir une bourse a été décisif pour pouvoir faire mes études en France », confesse Daniela, équatorienne sur le point de commencer une thèse en cosmologie.   « Depuis que j’ai commencé les enseignements scientifiques au lycée français, je me suis tout de suite intéressé à l’énergie nucléaire », raconte Camilo, étudiant costaricien en physique nucléaire à Paris Sud.  « La France est très reconnue dans le développement de technologies nucléaires, et en plus j’ai eu la bourse : deux raisons pour lesquelles que je me suis installé ici ». 

 

La fait d’avoir développé un intérêt, voire un goût prononcé pour l’Hexagone, au cours de leur scolarisation dans un lycée français, est aussi largement cité par les boursiers. «  J’ai un peu hésité avec la Belgique et le Canada, mais naturellement mon choix s’est porté vers la France. Au lycée, on se construit une culture en partie française : on lit des auteurs français, on regarde la télé française », explique Lafissa. « Je suis littéralement tombée amoureuse de la France au lycée », se souvient Priscilla, mexicaine fraichement diplômée de Sciences Po. 

 

Si le soutien financier est unanimement salué, l’accompagnement administratif des boursiers n’est pas en reste. « Les Français eux-mêmes galèrent pour avoir un logement, alors que si nous le souhaitons, nous avons des places réservées dans une cité universitaire à notre arrivée » indique Daniela. Ce suivi est déployé par l’AEFE ainsi que les établissements d’accueil des boursiers. « Nous mettons beaucoup à l’œuvre pour les aider à naviguer dans le système français et bénéficier de tous leurs droits », expose Sophie Rivière-Dufour, chargée d’affaires internationales à Sciences Po.  

 

 

« Ça m’a ouvert les yeux » 

 

« Ça m’a ouvert les yeux à plein de choses et permis de murir, voir une autre culture et vivre des choses que je n’aurais pas pu vivre dans mon pays d’origine », admet Daniela. « J’ai pu être indépendant financièrement et vis à vis de mes parents et j’ai énormément voyagé. Chaque fois que je retourne au Costa Rica, je note la différence et mes amis me disent que j’ai changé, que j’ai vu le monde », complète Camilo. 

 

Comme beaucoup de ses collègues boursiers, Priscilla n’a jamais mis un pied en France lorsqu’elle s’y installe pour cinq ans. « J’avais peur d’être mal accueillie, on entend des stéréotypes partout », se remémore-t-elle. « Mais cela a dépassé mes attentes : j’ai rencontré des gens merveilleux, j’ai découvert l’Afrique grâce à la France et étudié des sujets bien moins développés au Mexique » poursuit-elle. 

 

Un attachement aussi rapide que fort à l’Hexagone ; celui de toute une vie d’après Jean-Yves Le Drian. « Où que vous soyez, quoi que vous fassiez, je suis certain que vous conserverez toujours le souvenir de vos études en France. C’est un amour de jeunesse, de ceux qui ne s’oublient jamais ». 

 

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Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères s'est voulu rassurant sur l'avenir de l'AEFE

 

 

Pas encore diplômés, déjà recrutés

 

A études ambitieuses, avenir professionnel radieux. Entre thèses, stages et embauches, la vie active des boursiers en France démarre sur les chapeaux de roue. Tandis que Priscilla vient d’être recrutée par un cabinet de conseil qui se dédie à la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la corruption, François, guinéen passé par les bancs de l’X il y a quelques années, a monté son entreprise dans la physique des plasmas. Une expérience qu’il souhaiterait mettre à la disposition de ses concitoyens en créant des classes préparatoires scientifiques à Conakry, avec le soutien du lycée du Parc à Lyon et de l’ambassade de Guinée en France. « Il est temps de recréer un enseignement d’élite.  Il faut 300 personnes pour transformer le destin de 10 millions de personnes », ambitionne-t-il. 

 

Conscients du rôle joué par leurs études dans leur insertion professionnelle, les boursiers attribuent également le mérite de leur réussite à leur formation initiale dans le réseau de l’AEFE. «  L’éducation au lycée français était super ! Pendant toute ma scolarité, j’ai eu des profs enthousiastes, qui étaient passionnés pas leur métier »,  évoque Camilo. 

 

 

« La présence des boursiers est extrêmement bénéfique à la vie de l’établissement » 

 

Sciences Po compte une grande partie de la cohorte des boursiers Excellence-Major parmi ses effectifs. « Nous sommes très attachés à une diversité internationale de regards, perspectives et cultures », déclare Sophie Rivière-Dufour. «  Chacun de ces étudiants, qui a un parcours unique et très riche, apporte sa petite pierre à l’édifice. Cela permet de créer des dynamiques dans les salles de classe et les projets des étudiants, laquelle est extrêmement bénéfique à la vie de l’établissement ». 

 

Jean-Yves Le Drian va plus loin en affirmant que les boursiers sont une chance pour la France, à l’heure où la concurrence entre les Etats est exacerbée dans tous les domaines, dont l’accueil et la formation des talents. « Le chemin de l’excellence est aussi celui de la performance et de l’influence françaises. Dans un environnement instable où l’on observe partout et quasiment tous les jours des tendances au repli, vous représentez l’espoir d’un monde ouvert, où le multilinguisme favorise la compréhension de l’autre », magnifie-t-il. 

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