Des Histoires paralympiques et de superhumains au Panthéon de Paris

 

 

Sous l’imposant dôme du Panthéon de Paris, le centre des monuments nationaux propose une exposition autour de l’Histoire - ou plutôt des histoires - du paralympisme du 11 juin au 29 septembre 2024. Une exposition d’une grande justesse, dans un environnement en phase avec un combat pour l’émancipation et l’égalité.

 

Le paralympisme, plusieurs origines, plusieurs mouvements 

Sylvain Ferez et Anne Marcellini sont commissaires de l'exposition Des histoires paralympiques : “Oui au pluriel, car le mouvement que nous présentons est le produit de forces différentes qui s’agrègent, il est difficile de trouver une seule origine au paralympisme que nous connaissons aujourd’hui.” racontent-ils en parcourant l’exposition constituée d’archives, d’affiches, de photos et de matériels sportifs des para sports au cours de l’Histoire. 

 

 

 

 

En 2012, aux Jeux de Londres, l’inclusion est plus que jamais mise en avant par les médias avec le slogan “rencontrer les superhumains”. 

 

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le neurochirurgien Ludwig Guttmann prend l’initiative de soigner ses blessés paralysés des jambes en créant des conditions de mouvement pour faciliter la récupération et la réintégration sociale. Ce sont les jeux de Stoke Mandeville, qui accueillent, chaque année, de plus en plus de monde de l’étranger. Réservée aux sportifs en fauteuil roulant, la compétition s’ouvre progressivement aux personnes amputées, aveugles ou malvoyantes. Dès les années 80, les pratiques sportives à visée médicale et rééducatives sont redéfinies autour de la performance et du calendrier des Jeux Olympiques. A partir de 1989, les classifications se diversifient et on distingue déficience et capacité. Pour le dire autrement, le handicap devient un désavantage social et non une déficience. En 2012, aux Jeux de Londres, l’inclusion est plus que jamais mise en avant par les médias avec le slogan “rencontrer les superhumains”. 

Aujourd’hui, 4.400 athlètes participent aux Jeux Paralympiques. Trois grands noms sont mis à l’honneur dans l’exposition : Léa Ferney, championne classe 11 (avec déficience intellectuelle) de tennis de table, Arnaud Assoumani, champion T46-T47 (mouvement d’un bras limité ou absence de membre) en saut en longueur et triple saut, et Babacar Niang, champion B1 (cécité totale) en cécifoot. 

 

 

 

Le handicap, ou dépasser les curseurs de la norme 

Pour Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux, les histoires des sportifs paralympiques résonnent particulièrement dans son quotidien : “l’accessibilité des personnes est un défi que nous partageons au quotidien et qui nous tient très à cœur”. Avant de se confier : “personnellement, j’ai toujours été interpellée par l’importance donnée à la norme. Alors que nous avons chacun nos différences et nos limites. Mais, chacun, nous pouvons déplacer les curseurs !” 

 

Je pense particulièrement à Louis Braille qui repose ici, au Panthéon. Il est un précurseur de l’émancipation.

 

 

 

L’accessibilité de l’exposition et ses contenus à tous les publics est donc un enjeu majeur. Ainsi, la scénographie est pensée pour tous : hauteur du mobilier, inclination des écrans, espaces de circulation, écriture en braille, vidéos en langue des signes et écoute des contenus en audio. Tout est sous-titré en français et en anglais : “la thématique fait sens par rapport au monument où nous sommes (...). Je pense particulièrement à Louis Braille qui repose ici, au Panthéon. Il est un précurseur de l’émancipation.” souligne Anne Marcellini.