Accès à l’enseignement français à l’étranger, présence auprès des pouvoirs publics, réforme de la représentation des Français établis hors de France, tels sont les thèmes abordés par Olivia Richard, candidate aux Sénatoriales 2023 sous la liste « Libres et Indépendants 2023 ».
J’ai passé près de 22 ans au Sénat auprès de parlementaires représentant les Français établis hors de France
Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines Sénatoriales ?
La liste de candidature que je conduis, « Libres et Indépendants 2023 », s’inscrit dans la continuité des précédentes élections sénatoriales. J’étais en effet en seconde position sur la liste présentée par Olivier Cadic, sénateur largement réélu en 2021.
Pour ces nouvelles échéances électorales, nous avons présenté notre équipe tôt dans la campagne, démontrant cohésion et solidité. Nous avons déroulé un programme tout au long de l’été dans des numéros spéciaux de l’Hebdo des Indépendants, « spécial sénatoriales ».
J’ai passé près de 22 ans au Sénat auprès de parlementaires représentant les Français établis hors de France, à soutenir les élus des Français de l’étranger, dont la dénomination a souvent changé. L’évolution du mandat, la construction de la représentation locale est trop lente. Mon expérience et mes compétences en la matière me permettront de travailler à une réforme indispensable. Simplifier, renforcer : il est indispensable que des élus au suffrage universel direct sortent d’un rôle purement consultatif. La fusée à double étage que sont les élections à l’AFE organisées à la suite des consulaires ne répond à aucune logique institutionnelle.
Notre ambition est de renforcer l’élan créé en 2021, pour permettre aux élus des Français de l’étranger de compter sur une équipe renforcée au Sénat et sur le terrain
Sous quelle étiquette vous présentez-vous ?
Libre et indépendante, à l’image des élus qui composent ma liste et de celles et ceux qui nous ont apporté leur soutien.
Notre ambition est de renforcer l’élan créé en 2021, pour permettre aux élus des Français de l’étranger de compter sur une équipe renforcée au Sénat et sur le terrain, à leurs côtés. Notre objectif est d’assurer un soutien sans faille et un relai fiable pour les élus et leurs projets. Indépendants, nous pouvons travailler avec chaque élu qui nous sollicite, dans une démarche pragmatique au service de tous.
Je connais bien mieux les obstacles qui se dressent sur les routes de nos compatriotes à l’étranger que les problèmes franco-français
Vous sentez-vous proche des Français vivant à l’étranger ?
Je vis, dors, respire et mange « Français de l’étranger » depuis mes 24 ans. C’est une grande famille et je suis fière d’en faire partie. Je connais bien mieux les obstacles qui se dressent sur les routes de nos compatriotes à l’étranger que les problèmes franco-français. Travailler au quotidien depuis si longtemps avec les conseillers des Français de l’étranger m’a permis d’acquérir des compétences sur les problèmes qui surgissent dans le monde entier. Je fais miennes ces difficultés et tâche d’apporter des solutions concrètes aux innombrables questions qui me sont adressées. Compétences, disponibilité, constance et sérieux sont des conditions sine qua non à l’exercice d’un mandat de sénateur des Français de l’étranger. Je sais l’importance de maintenir un lien quotidien entre nous.
Le rôle des élus est primordial pour alerter sur les Français de l’étranger
Les Français expatriés peuvent se sentir, à tort ou à raison, parfois oubliés par l’Etat français. Quel est votre sentiment ?
On l’a vu notamment pendant la crise sanitaire, le rôle des élus est primordial pour alerter sur les Français de l’étranger, qu’il s’agisse des parlementaires ou des élus locaux qui travaillent en symbiose. Il faut sans relâche alerter, expliquer et défendre des situations peu ou pas connues. Cela exige d’être en lien constant avec le terrain.
Pour une République inclusive, il faut une présence permanente auprès des pouvoirs publics. Avec Olivier Cadic, nous fonctionnerons en parfaite complémentarité afin que la voix des élus des Français de l’étranger soit toujours entendue.
Outre les situations de crise, il faut constamment rappeler la chance inouïe que représentent les Français à l’étranger pour notre pays. Il faudrait pouvoir quantifier l’apport des entrepreneurs français à l’économie française. Tout autant, il est indispensable d’identifier les cibles des politiques publiques pour ajuster en fonction des réalités locales… Avec constance et en dehors de toute posture, je veux résolument faire entendre notre voix dans l’hémicycle.
Des réflexions doivent être conduites en dehors de tout dogme, pour permettre l’accès le plus large possible à l’enseignement français à l’étranger
Quels sont les principaux défis des Français de l’étranger ? Comment voyez-vous le rôle de sénateur ?
Le premier chantier est évidemment l’école. Des réflexions doivent être conduites en dehors de tout dogme, pour permettre l’accès le plus large possible à l’enseignement français à l’étranger. Chaque pays a ses difficultés propres. C’est donc en collaboration avec les élus qu’il convient de travailler. Les moyens budgétaires contraints doivent amener à réfléchir autrement. Olivier Cadic a proposé des pistes qui méritent d’être discutées en dehors de tout a priori politique. Des solutions existent !
Autre point fondamental : l’apprentissage de la langue nationale, qui doit absolument être soutenu et développé. Combien d’enfants français ne parlent pas notre langue !
Ensuite, il faut aller vers une « normalisation » de la vie quotidienne des Français à l’étranger : lorsqu’une mesure est prise en France, par exemple s’agissant de la nouvelle procédure d’obtention d’un certificat de nationalité française, les pouvoirs publics doivent avoir le réflexe d’une traduction de la mesure ou de ses conséquences pour les Français à l’étranger. Les familles installées durablement à l’étranger ont été pénalisées par la nouvelle procédure. L’AFE n’a même pas été consultée sur ce décret, c’est plus que regrettable. Nous devons assurer une veille lorsque des réformes sont lancées afin de ne pas être les victimes collatérales d’une mesure mal calibrée.
La réforme de la représentation des Français établis hors de France sera mon principal objectif car c’est mon cœur de compétence. Il n’est pas envisageable de maintenir des élus au suffrage universel direct dans un rôle purement consultatif. C’est contraire à la tradition républicaine. Comme en France à travers les différentes lois de décentralisation qui ont confié davantage de compétences aux élus locaux, il faut faire le pari de la confiance aux élus.
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