Services consulaires, qualité de l’enseignement français à l’étranger, projets associatifs, valorisation de la francophonie, tels sont les thèmes abordés par Sophie Lartilleux-Suberville, candidate aux sénatoriales 2023 avec la liste « Démocrates et progressistes, Ensemble ! », soutenue par le MoDem.
Sophie Lartilleux-Suberville, conseillère des Français de l’étranger (FDE) à San Francisco, est en lice pour un siège de sénatrice des Français de l’étranger avec la liste« Démocrates et progressistes, Ensemble ! », soutenue par le MoDem. Les Sénatoriales 2023, qui auront lieu le 24 septembre, remettent en jeu six des douze sièges des sénateurs établis hors de France. Présentation de la candidate Sophie Lartilleux-Suberville.
Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines Sénatoriales ?
Avec mes colistiers, nous souhaitons ouvrir une nouvelle étape de notre engagement pour nos concitoyens vivant à l’étranger et mettre au service des Français de l’étranger (FDE) notre riche expérience acquise, et dans le milieu associatif et entrepreneurial, et en tant qu’élus de régions très diverses dans le monde. Les FDE ont la chance d’avoir des sièges qui leur sont dédiés au Parlement, or ce n’est pas le cas pour les citoyens de nombreux pays. J’estime qu’il faut saisir cette opportunité en permettant à des personnes qui connaissent nos problématiques et qui ont l’expérience du terrain, de les représenter et conduire une action politique positive et concrète.
Les FDE ont la chance d’avoir des sièges qui leur sont dédiés au Parlement, or ce n’est pas le cas pour les citoyens de nombreux pays
Sous quelle étiquette vous présentez-vous ?
Nous avons construit la liste “Démocrates et progressistes, Ensemble !”, la seule qui rassemble les différents courants de la majorité présidentielle et la diversité des régions du monde. Nous sommes une liste d’union et de rassemblement soutenue par le MoDem. Avec Jean-Hervé Fraslin nous construisons des propositions concrètes en dialoguant avec les autres élus qui nous soutiennent, afin de répondre aux attentes et aux problématiques globales mais aussi régionales. Les Français sont certes très présents en Union Européenne mais leurs problématiques sont bien différentes des Français qui vivent en dehors de l’UE qu’ils soient en Amérique, en Afrique, au Moyen Orient ou en Asie-Océanie.
Quels sont les principaux défis des Français de l’étranger ?
La richesse des communautés françaises à l’étranger, c’est la diversité des défis auxquels elles font face. Cela va des enjeux sécuritaires, économiques, aux questions de fiscalité, en passant – bien sûr – par l’enseignement, la culture ou encore la francophonie.
Nous identifions quatre enjeux prioritaires, qui se partagent entre ce qui doit être mieux apporté aux FDE et ce que les FDE peuvent apporter.
Tout d’abord, un problème chronique qui remonte fréquemment et à travers le monde est celui des délais d’accès aux services consulaires. J’ai travaillé dans un consulat, je connais donc les difficultés qui y existent. La France se pique d'être à la pointe de l’innovation technologique. Que nos consulats soient un de ces étendards ! Des progrès ont certes été réalisés ces dernières années : la dématérialisation et la digitalisation des services à travers France Consulaire sont en cours mais ces progrès sont trop lents et il faut accélérer la transition. Nous proposerons la création d’un Observatoire permanent et interactif de la qualité et de l’efficacité des services consulaires pour accompagner l’administration dans sa nécessaire adaptation.
Les élus, bien intégrés dans leur pays de résidence, peuvent renforcer l’efficacité des services y compris en matière de veille pour la sécurité de nos ressortissants
Je pense aussi aux Français qui vivent dans des pays avec de fortes tensions politiques ou environnementales et qui y restent pour leur entreprise, leur famille, leur attachement à leur pays de résidence. La solidarité de la France peut mieux se déployer pour les soutenir dans ce choix de vie. Avec un partenariat associant davantage l’administration et les élus consulaires, nous leur fournirons un soutien plus proche du terrain. Les élus, bien intégrés dans leur pays de résidence, peuvent renforcer l’efficacité des services y compris en matière de veille pour la sécurité de nos ressortissants.
Deuxièmement, dans le domaine de l’enseignement, nous serons vigilants à la qualité et à l’accessibilité du réseau homologué (AEFE), à une répartition plus équitable de l’aide publique actuellement concentrée sur un trop petit nombre d’établissements mais aussi au soutien à des formes complémentaires d’accès à l’enseignement et à la culture française avec l’extension aux jeunes Français de l’étranger du “Pass Culture” puis à la création d’un “Pass Éducation en langue française” : FLAM, CNED, Sections françaises dans des établissements locaux, etc.
Troisièmement, les contributions des nombreuses associations françaises de l’étranger sont d'une richesse incroyable. Le défi est de mieux les valoriser, de privilégier le travail en réseau et de les accompagner davantage. Nous avons préparé un dispositif au service des FDE porteurs de projets associatifs.
Enfin, la valorisation de la francophonie en tant que langue est un défi tout à fait d’actualité : le 4 août nous célébrons les 29 ans de la loi Toubon sur la langue française. La Francophonie doit devenir plus concrète avec l’implication des citoyens francophones, partout dans le monde. Dans le contexte actuel de mondialisation, de numérisation, d’accès large à l’intelligence artificielle, il faut faire en sorte que la langue française reste une langue de référence numérique, une langue de la diplomatie, une langue de l’olympisme et du sport en général, une langue d’innovation, de partage des cultures et une langue de conquête économique. Il ne faut pas oublier également que le monde francophone représente un bassin économique et d’emploi à valoriser en soutenant par exemple les initiatives du réseau des entrepreneurs francophones. Nous travaillerons pour que les élus consulaires soient davantage impliqués dans les actions locales pour la Francophonie, en mobilisant les citoyens francophones de diverses nationalités. Nous saisirons l’opportunité du prochain sommet de la Francophonie que la France accueillera à Villers-Cotterêts en octobre 2024 pour lancer cette initiative.
Élue, je mettrai les intérêts des Français à l’étranger sur le devant de la scène
Comment voyez-vous le rôle de sénateur ?
Élue, je mettrai les intérêts des Français à l’étranger sur le devant de la scène. Nous sommes plus de trois millions de Français à l’étranger selon l’INSEE. Nous constituons un atout incontestable et précieux pour la France. J’anticipe ce rôle comme courroie de transmission et d’influence des FDE auprès des audiences et instances hexagonales autant que représentation officielle et de projection de la France auprès des autorités étrangères.
Être sénatrice, c’est pour moi travailler avec intégrité et éthique sur le terrain, dans le monde entier, mais aussi avec les autres sénateurs et députés dans l’intérêt général de tous nos concitoyens, de toute la Nation.
Être sénatrice des Français de l’étranger, c’est aussi avoir un lien privilégié avec ceux qui connaissent le terrain et dont l’expertise est indissociable du mandat : les Conseillères et Conseillers des Français de l'étranger, et parmi eux les élus à l'AFE, mais aussi les Déléguées et Délégués consulaires. Étant élue depuis 2014, je mesure le chemin qui reste à parcourir pour que ces élus locaux soient reconnus à leur juste valeur tout comme le sont les élus locaux en France métropolitaine. En partenariat avec ces élus et l’AFE, j’œuvrerai notamment pour que les Conseils consulaires et l’AFE exercent pleinement leurs prérogatives prévues par la Loi dans tous les domaines concernant la vie quotidienne des Français établis hors de France.
Notre société française fait face à des défis tels que le grand âge, avec des débats éthiques sur la fin de vie
Enfin, j’ai la chance d’avoir des colistiers représentant le monde entier et issus d’horizons différents, qui sont soudés et travaillent en équipe, et non pas colistiers de circonstance. Je mesure ici la chance de les avoir à mes côtés pour m’appuyer sur leurs compétences et leur connaissance fine de territoires variés. Avec eux, nous serons en permanence à l’écoute des besoins des Conseillers et Délégués pour répondre à tous, sans esprit partisan, mais avec rapidité et efficacité.
Au Sénat, j’aimerais intégrer la commission des affaires sociales. En effet, notre société française fait face à des défis tels que le grand âge, avec des débats éthiques sur la fin de vie. Les Français de l’étranger y sont également confrontés et nous devons réfléchir dans un contexte éclaté à travers le monde avec des régimes législatifs et de protection sociale très inégaux, à ces problématiques d’accompagnement médical, de couverture sociale, d’assurance maladie et de leurs coûts via la CFE par exemple. C’est aussi, bien sûr, toutes les questions liées à la famille : le congé parental mais aussi la mobilité internationale des familles et les naissances nomades, les divorces et la garde des enfants, ainsi que toutes les questions liées au handicap, à la protection et à l’entraide au retour en France, tout comme à l’étranger.
Le 24 septembre 2023, le Sénat renouvelle la moitié de ses sénateurs et sénatrices. Pour l'occasion, lepetitjournal.com va à la rencontre de tous les candidats.
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