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Hélène Degryse : « Ma candidature se nourrit de mon parcours personnel et local  »

Hélène Degryse, candidate aux Sénatoriales 2023, se présente pour défendre les intérêts des Français de l'étranger avec une approche pragmatique et indépendante. Son parcours personnel et son engagement associatif la motivent à représenter au mieux ces communautés.

Hélène Degryse Sénatoriales 2023Hélène Degryse Sénatoriales 2023
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 6 septembre 2023, mis à jour le 8 septembre 2023

Ma motivation vient ensuite d’un parcours d’engagements, associatif tout d’abord, puis électif depuis de nombreuses années.

 

Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines Sénatoriales ? 

Ma motivation vient d’abord d’un parcours de vie. Celles et ceux qui me suivent dans cette aventure, Hugues LE CARDINAL, Francine WATKINS, Olivier BERTIN, Elise LEGER, Stanislas ORAND, Cylia ROUSSET et Ruben MOHEDANO, vivent à l’étranger depuis de nombreuses années, sont souvent binationaux et parfaitement intégrés localement. 

Je me suis installée aux Pays-Bas alors que je n’étais pas encore diplômée, j’ai franchi, à l’instar de tant de nos compatriotes, un à un les obstacles de l’intégration dans un pays non francophone, très différent de la France à bien des niveaux et avant l’avènement des réseaux sociaux. 

J’ai appris une langue différente, trouvé un logement, bâti une carrière, fondé une famille, connu le chômage, la crise COVID, le départ des clients. Ceci est juste normal et courant et rien ne pourra remplacer cette expérience de vie.

C’est le terrain qui nourrit mon engagement et celui des gens qui m’entourent. C’est la vie qui fait que je sais de quoi parlent les plus de 2 millions de compatriotes établis hors de France.

Ma motivation vient ensuite d’un parcours d’engagements, associatif tout d’abord, puis électif depuis de nombreuses années.

Elue présidente de l’Assemblée des Français de l’étranger grâce à la majorité présidentielle, aux indépendants et aux élus de gauche, je note que seul le collectif compte et est porteur de résultats.

En tant que présidente de l’AFE, j’essaie d’apporter dynamisme et action à une assemblée que la réforme de 2013 a marginalisée par l’absence de moyen.

Ma candidature se nourrit de mon parcours personnel et local : avec la volonté de porter la voix des élus de terrain au Sénat hors des schémas sclérosants habituels.

Pour avoir un vrai bilan et des actions qui portent au-delà des effets d’annonce, il faut travailler ensemble, de manière transversale et échanger avec les autres sénateurs et les députés. 

Créer le dialogue au service des Français de l’étranger est ma plus grande motivation.

En vivant depuis si longtemps hors de France, on ne peut que noter que le système des partis a fait son temps et qu’il faut changer de paradigme face aux nombreux défis actuels afin d’avancer.

 

C’est une liste qui peut se dire indépendante de tout soutien officiel de parti, d’écurie sénatoriale, de clan

 

Sous quelle étiquette vous présentez-vous ?

Notre liste « Les Pieds sur Terre : pragmatiques, utiles et indépendants » n’a qu’une étiquette, celle de l’authenticité du terrain et de la liberté d’action. 

C’est une liste qui peut se dire indépendante de tout soutien officiel de parti, d’écurie sénatoriale, de clan ; elle n’existe que par et pour les élus des Français de l’étranger et les communautés qu’ils représentent. 

 

Vous sentez-vous proche des Français vivant à l’étranger ? 

Je suis Française de l’étranger au quotidien et proche des communautés que je côtoie tous les jours aux Pays-Bas, au Benelux ou dans le monde, horizon que je connais encore mieux depuis mon élection à la présidence de l’AFE. 

Je reçois quotidiennement des demandes d’élus ou de compatriotes du monde entier qui cherchent des solutions concrètes à des problèmes tout aussi concrets : retraites, emploi, solidarité, entrepreneuriat, mais aussi enseignement, sécurité, santé et handicap les thèmes sont aussi variés que complexes. 

 

Il faut d’un côté renforcer l’humain avec une gestion des ressources humaines renouvelée et flexible et de l’autre penser l’avenir.

 

Les Français expatriés peuvent se sentir, à tort ou à raison, parfois oubliés par l’Etat français. Quel est votre sentiment ? 

C’est une constatation qui se base sur du vécu, il faut donc la prendre au sérieux. 

Beaucoup de Français ne contactent les consulats que lors du renouvellement de leurs papiers et ces derniers temps, il est difficile, voire impossible d’obtenir des rendez-vous. 

Cette situation nourrit une défiance envers la France et une anxiété de nos communautés incertaines de pouvoir voyager. 

Toutefois, en comparant ce que nos pays de résidence font pour leurs communautés expatriées, force est de constater que la France soutient, même imparfaitement, les Français établis hors de France. 

Aides STAFE, aides sociales, aides Covid, service social, tout cela n’existe que dans les rêves de beaucoup d’expatriés d’autres nations. 

Ne sombrons toutefois ni dans l’angélisme ni dans le fatalisme sur lequel certains ont plaisir à surfer en période électorale.

Le monde a beaucoup évolué et la rapidité d’autres puissances montre que la France perd du terrain. Le système de bourses scolaires mis en place sous le président Hollande montre ses limites ce qui est regrettable. La mixité sociale ne peut plus, dans l’état actuel des choses, exister dans la plupart des établissements français à l’étranger. 

La scolarité est trop chère, et beaucoup se tournent par dépit, vers d’autres enseignements et systèmes.

N’oublions par ailleurs pas que la majorité des enfants français de l’étranger sont scolarisés hors du réseau AEFE. Pour ces familles (et j’en sais quelque chose) faire vivre au quotidien le français est un défi, souvent très solitaire. Il faut pérenniser le FLAM et inventer d’autres systèmes pour faire vivre le français dans les foyers mixtes.

De la même manière, on note que des populations, en raison de l’éloignement des postes consulaires renoncent à leur nationalité française. Quel gâchis ! Il faudrait renforcer les prérogatives de nos consuls honoraires et accélérer la dématérialisation sans oublier l’humain. 

 

Il faut d’un côté renforcer l’humain avec une gestion des ressources humaines renouvelée et flexible et de l’autre penser l’avenir.

 

Quels sont les principaux défis des Français de l’étranger ? 

Le premier défi je pense est de réfléchir aux services consulaires du futur. 

Une partie de nos communautés est vieillissante et cela signifie des défis nouveaux à traiter dès maintenant (retraite, précarité, isolement, santé mais aussi abus de faiblesse qui adviennent de plus en plus) et une autre partie de nos communautés est très jeune et ne consulte ni mail ni site Web. 

Il faut d’un côté renforcer l’humain avec une gestion des ressources humaines renouvelée et flexible et de l’autre penser l’avenir.

Nous proposons ainsi de mettre en place une app (qui pourrait s’appeler France consulaire, à l’image de la réponse téléphonique mise en place dans de nombreux pays ces derniers mois) et qui serait l’app de référence de tous les Français de l’étranger. 

Cette app proposerait à la fois des informations générales et civiques mais aussi culturelles. Elle proposerait aussi un espace de connexion avec les données des passeports (avec une notification quand il faut le renouveler et un lien pour prendre rendez-vous). 

Cette app pourrait également, avec l’identité numérique, travailler sur le vote internet du futur mais aussi comprendre des fonctionnalités de sécurité en cas de catastrophe naturelle ou de violences intraconjugales.

La France a pu mettre en place une telle app (TousAntiCovid) pour tous les résidents français lors de la crise Covid, il serait logique d’y réfléchir dès maintenant.

Par ailleurs on ne saurait oublier l’actualité mondiale : les conflits, notamment en Afrique et les catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique (mégafeux au Canada). 

Dans ces situations, le conseiller des Français de l’étranger doit être un atout précieux car il connait le terrain et les compatriotes ; mais son statut doit évoluer. 

Mieux faire travailler administration et élus nous rendrait plus efficaces dans nos actions.

 

Créer le dialogue au service des Français de l’étranger est ma plus grande motivation

 

Comment voyez-vous le rôle de sénateur ? 

Les Pieds sur Terre n’est pas un nom de liste choisi par hasard. C’est à la fois un rappel de notre vocation première d’élu de terrain et une annonce de notre rôle à venir. 

Si je suis élue, je m’engage à être pragmatique, active, utile et au service de toutes et tous, non pas juste à un camp ou un clan. 

Siéger au Sénat est une lourde responsabilité qui nécessite réflexion. Ce n’est pas un dû ni un plan de carrière. C’est un engagement qui exige de rendre des comptes en toute transparence. Siéger au Sénat c’est être force de proposition. Siéger au Sénat, c’est se rendre totalement disponible et à l’écoute de toutes et de tous.

Il faut encore une fois de la transparence par rapport aux groupes d’amitié auxquels j’adhérerai et aux conflits d’intérêts sur lesquels certains peuvent fermer les yeux.

En effet, l’emprise présumée de puissances étrangères est un sujet de trop grande importance pour ne pas garantir la plus grande clarté et intégrité dans le mandat.

Siéger au Sénat, c’est aussi garder « les pieds sur terre », conserver un ancrage local mais aussi se rendre sur le terrain pour vous servir et vous défendre et rendre des comptes et ce, pendant toute la durée du mandat et motivée par des problématiques réelles de terrain. En effet, les attentes en Amérique du Sud ne sont pas les mêmes qu’en Asie ou en Afrique. 

Pour tout cela, je m’appuierai sur les élus des Français de l’étranger, leurs compétences, leurs connaissances du terrain, leurs expériences, leur expertise et mettrai en place avec eux, des outils simples et efficaces pour une coopération fructueuse.

 

 

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