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Damien Regnard : “Je veux continuer de servir les Français de l'étranger”

Gestion de la pandémie, débancarisation, sécurité sociale, fiscalité, et les difficultés quotidiennes rencontrées par les Français de l’étranger, Damien Regnard revient sur ses années passées entre ses missions à travers les continents et le Sénat et dévoile ici ses projets à un an des échéances sénatoriales. Il affirme : “ mon souhait est de poursuivre et de m’appuyer sur une liste sera constituée de personnes œuvrant au quotidien sur le terrain.”

Damien Regnard revient sur ses années passées entre ses missions à travers les continents et le Sénat et dévoile ici ses projets à un an des échéances sénatorialesDamien Regnard revient sur ses années passées entre ses missions à travers les continents et le Sénat et dévoile ici ses projets à un an des échéances sénatoriales
Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 26 octobre 2022, mis à jour le 25 août 2023

 

 

Portrait de Damien Regnard

 

Le sénateur des Français établis hors de France, Damien Regnard (Les Républicains), est le premier à annoncer sa candidature à sa réélection lors des prochaines Sénatoriales, en septembre 2023. L’élu, expatrié aux États-Unis avec sa famille depuis 26 ans, revient sur les défis qui attendent les Français de l’étranger, et dévoile ses ambitions.

 

Pourquoi vouloir aujourd’hui annoncer votre candidature aux sénatoriales ?

Je suis candidat car je veux continuer de servir les Français de l'étranger. Oui, j'ai envie de poursuivre ma mission au Sénat, aux côtés de Gérard Larcher, pour faire entendre la voix de nos compatriotes, faire remonter leurs préoccupations en m'appuyant sur nos élus Conseillers des Français de l'étranger. Je veux continuer de travailler avec mon équipe sur les thématiques qui me tiennent particulièrement à cœur : les enlèvements d'enfants, la débancarisation qui touche nos concitoyens et nos entrepreneurs, l’accès aux soins pour tous ou encore les questions de fiscalité.

Enfin, je veux continuer de porter des propositions de loi concrètes qui améliorent la vie au quotidien. Par exemple, ma proposition de loi visant à renforcer les droits des personnes en situation de handicap de nationalité française résidant hors de France, en travaillant en étroite collaboration avec les élus et les administrations concernées. En protégeant les plus faibles, les plus fragiles, notre pays s’honorerait.

 

Que retenez-vous de votre dernier mandat ?

Un sentiment d'abandon de nos compatriotes établis à l'étranger, qui ne sont pas, comme nous nous en doutions fortement, une priorité pour le gouvernement ! Nous avons vécu très durement la période du Covid-19 qui a mis en lumière l'absence totale de concertation avec nos élus qui sont pourtant autant de sentinelles à l'étranger, capables, mieux que quiconque, de faire remonter des informations pertinentes aux autorités françaises.

 

L’exemple le plus flagrant a été celui des motifs impérieux. Nous aurions pu éviter cette aberration, par un travail en amont avec les parlementaires et les conseillers des Français de l’étranger.

 

Sur d’autres sujets qui demandent un travail de longue haleine, j’ai été particulièrement heureux de voir que l'amendement que j'avais écrit pour les femmes victimes de violence s’est officiellement concrétisé cette année. Dans le rapport consacré aux Français à l’étranger, il existe maintenant un paragraphe complet sur le sujet.

Je faisais partie de ceux qui ont plaidé pour que les Français de l'étranger puissent disposer d'interlocuteurs spécifiques au sein de nos administrations et je me réjouis aussi de voir que les choses avancent dans la bonne direction à ce sujet.

 

Le sujet de la débancarisation est-il toujours au point mort ?

Concernant la débancarisation, le président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré à Abidjan fin décembre 2019 que la situation vécue par nos compatriotes à l'étranger était inadmissible. Il avait demandé au ministre des Finances de faire le nécessaire pour mettre un terme à cette situation. Je constate qu'aujourd'hui, la situation n’est toujours pas réglée. Je suis sollicité régulièrement par nos compatriotes qui en sont victimes. Ce n'est pas acceptable et je refuse de baisser les bras devant cette situation qui pénalise les Français de l'étranger.

Depuis des mois, je réfléchis, avec mes équipes, mais aussi des experts que j’ai auditionnés, à la manière la plus efficace de rendre ce sujet prioritaire pour nos gouvernants. Il faut arrêter les effets de communication et rappeler qu’il y a, derrière cette problématique, des situations de vie compliquées. Je proposerai, d’ici quelques semaines, des premières pistes, en m’appuyant sur les décisions très claires du Défenseur des droits.

 

Quel est votre regard concernant la réforme du corps diplomatique ?

Cette réforme est passée dans l’entre-deux-tours, discrètement, lors d’un week-end. Je déplore encore une fois, en tant que parlementaire, le manque de concertation avec le Parlement. C’est d’ailleurs pour cela que le Sénat et la commission des Affaires étrangères s’en sont saisis. Le rapport qui a été publié est clair : il demande une concertation.

Au mois de juillet dernier, j’ai donc interpellé la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, lors d’une question au gouvernement, au Sénat. J’ai expliqué à nos compatriotes, dans les médias, ma position et les conséquences d’une telle réforme sur le fonctionnement de nos ambassades. Il y a eu cet été une grève pour ouvrir un dialogue. Nous sommes mi-octobre et nous l’attendons toujours. Catherine Colonna connait parfaitement ce ministère puisqu'elle en est issue. J’espère qu’elle aura la sagesse d’expliquer au président qu’il faut revoir sa copie. Les diplomates sont engagés, formés et ont acquis une expertise. Nous ne pouvons pas travailler dans l’improvisation.

C'est de l'image, du rayonnement et de la crédibilité de la France dont il est question.

 

Quels sont les combats que vous souhaitez mener aujourd’hui ?

Je veux que les Français de l’étranger soient véritablement traités comme des Français de métropole ou d’outre-mer. Ni plus, ni moins. Qu'il s'agisse de fiscalité, de santé, de sécurité ou encore d'éducation : 3 millions ½ de Français établis hors de France, ça compte !

Ils doivent être soutenus, comme ce fut le cas pendant la pandémie pour le réseau des établissements des Français à l’étranger qui était menacé. Face à cela, nous avons réussi à obtenir de l’aide et un soutien nécessaire. Cela a été extrêmement difficile et c’est d’ailleurs à peu près la seule aide que nous ayons obtenue. Le réseau reste aujourd’hui fragilisé et il faut être vigilant.

 

Mais qu'en est-il des Instituts français, des Alliances françaises ou des entreprises françaises à l’étranger ? Pourquoi les avoir abandonnés ?

 

Il faut donc nous battre aujourd’hui pour sauver les Français en difficulté à l'étranger. Nous devons aussi supprimer définitivement ce délai de carence de trois mois que subissent les Français de l’étranger à leur retour en France pour leur couverture sociale.

 

Par exemple, je travaille aussi avec les notaires de France sur les questions de succession ou d’actes notariés à réaliser à l’étranger. Je souhaite que nous ayons une personne spécifique pour nous orienter en cas de besoin et pour simplifier les démarches grâce à la dématérialisation.

 

Enfin, je travaille sur un phénomène inquiétant : les enlèvements d’enfants français, en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. Tout en respectant la souveraineté des Etats, nous devons réfléchir à la façon la plus appropriée pour réagir face à ces situations très difficiles qui touchent nos concitoyens.

 

Vous le voyez, ces dossiers sont passionnants et concrets ! Ils donnent du sens à mon engagement et me donnent envie de poursuivre cette mission.

 

Portrait de Laurence Huret

 

Pouvez-vous nous parler de votre liste aux Sénatoriales et du choix de Laurence Huret comme colistière ?

Ma liste sera constituée de personnes œuvrant au quotidien sur le terrain. Bien sûr, siégeant moi-même dans la majorité sénatoriale de Gérard Larcher, je rassemblerai des personnes de la droite et du centre.

J’ai connu Laurence Huret il y a près de 20 ans. Que ce soit au sein de l'Union des Français de l'Etranger ou à l'Assemblée des Français de l'étranger, nous avons travaillé efficacement ensemble sur de nombreux dossiers. Elle est toujours prête à aider et dégage une énergie positive.

Laurence est une femme de convictions. Parallèlement à sa carrière professionnelle et sa vie de mère de famille, elle a toujours accompli ses mandats avec dévouement. Elle est particulièrement engagée dans la 11e circonscription des Français de l'étranger. Elle incarne un modèle de réussite des Français établis hors de France. Nous nous sommes retrouvés naturellement autour d’échanges et de réflexions à propos du commerce extérieur et sur les entreprises françaises à l’étranger. Nous sommes basés à deux extrêmes géographiques, moi en Amérique, elle en Asie, mais avons tous deux des attaches très fortes en France et une réelle envie de servir notre pays.

Avec Laurence, nous partageons la même façon de faire de la politique : avec pragmatisme, une volonté d’être le plus efficace possible mais aussi avec cœur car il ne faut jamais oublier que derrière chaque dossier, ce sont les situations douloureuses que vivent nos compatriotes.

C’est aussi toute la philosophie de la liste que je suis en train de construire. Je souhaite une équipe pleine d’humanité, loin des petits calculs, qui transmet un message collectif et positif. Je suis donc très heureux de pouvoir compter sur Laurence comme numéro 2, je ne pouvais pas rêver mieux !

 

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