Réseau consulaire, entrepreneurs français à l’étranger, retour en France des expatriés, tels sont les thèmes abordés par Franck Barthelemy, candidat aux Sénatoriales 2023 sous une liste sans étiquette.
Je me présente aujourd’hui au suffrage des grands électeurs avec une expérience de 9 ans d’élu local !
Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines Sénatoriales ?
Je suis élu local depuis 2014. D’abord Conseiller Consulaire. Grâce à mes 5 colistiers, pour ma première élection au suffrage universel direct dans une circonscription qui comprend 4 pays et au moins autant de communautés particulières et différentes, l’Inde, le Sri Lanka, le Bangladesh et le Népal, je suis arrivé en tête et j’ai gagné 1 siège sur 3. Ensuite, Conseiller des Français de l’étranger. Je me présente à nouveau en 2021 avec un bilan et toujours d’excellents colistiers, je gagne 2 sièges sur 3. La même année, je rentre à l’AFE (je gagne 2 sièges sur 9) et au conseil d’administration de la CFE (je gagne 3 sièges sur 21). Je me présente aujourd’hui au suffrage des grands électeurs avec une expérience de 9 ans d’élu local ! Je n’ai surement pas tout vu et pas tout fait mais je crois que je peux dire sans hésiter que j’ai une bonne connaissance des dossiers, souvent de problèmes, des Français de l’étranger. J’ai tissé un beau réseau d’élus locaux, comme moi, de parlementaires, de membres de l’administration consulaire. J’ai envie de faire des acquis de cette expérience locale un tremplin pour traiter de sujets qui concerneraient tous les Français de l’étranger et en tant que parlementaire, des sujets qui concerneraient tous les Français.
Notre liste ressemble finalement beaucoup aux Français que je représenterai en entrant au Sénat
Sous quelle étiquette vous présentez-vous ?
Avec Zaida Slaiman, Guillaume Nassif, Hanieh Delecroix, Julien Provenzano, Juliette Ghatradyal, Karim Noui et Laurence Guerrieri, nous nous présentons sans étiquette. Nous formons une liste simple composée d’élus, de Français qui vivent à l’étranger et en France. Notre liste ressemble finalement beaucoup aux Français que je représenterai en entrant au Sénat.
Vous sentez-vous proche des Français vivant à l’étranger ?
Proche est un euphémisme. Je suis un Français de l’étranger. Diplômé en juin 1993 de l’EDHEC, j’étais à Bombay en juillet pour mon premier emploi. Je fais des aller-retours entre l’Inde, la France et quelques autres pays avant de m’installer à Bangalore en 2004. J’y suis venu pour un projet en tant qu’ « expat » ; j’y suis resté en tant que Français vivant à l’étranger.
Je souhaiterais que les entrepreneurs Français de l’étranger aient accès au crédit et à la garantie de l’état pour financer leur développement.
Les Français expatriés peuvent se sentir, à tort ou à raison, parfois oubliés par l’État français. Quel est votre sentiment ?
Je crois que la France, comparée à d’autres pays, fait beaucoup pour les Français vivant à l’étranger. Je ne citerai qu’un exemple, l’enseignement. Le budget de l’AEFE et des bourses scolaires est colossal, un peu plus de 550 millions d’Euros. Bien sûr, lorsqu’on vit à plusieurs milliers de kilomètres de Paris, hors d’Europe, en Asie par exemple, on aimerait être davantage soutenu. Par exemple, en tant qu’élu local, je souhaiterais des budgets plus importants pour les aides sociales, les sociétés de bienfaisance, les associations, la culture. Je souhaiterais que les entrepreneurs Français de l’étranger aient accès au crédit et à la garantie de l’état pour financer leur développement. Je souhaiterais que notre réseau consulaire soit plus dense, qu’on oublie le concept de PPD et qu’on propose plus de services pour nos compatriotes. Je suis bien conscient que tout cela a un cout et qu’il convient de se donner des priorités. Pour moi, les 2 priorités hautes du moment sont la protection sociale des Français vivant à l’étranger et l’accompagnement des EFE dans leur développement. J’ai fait des propositions qui vont dans ce sens.
Pour ne pas perdre en influence, la France doit s’appuyer sur ses communautés
Quels sont les principaux défis des Français de l’étranger ?
Au cours de discussions avec mes colistiers et des Français de ma circonscription, je constate que le retour en France est parfois un défi pour la famille. Par exemple, pour les femmes « accompagnantes » dont le couple a explosé pendant l’expatriation. Pour les enfants qui peuvent souffrir d’une expatriation (ou d’une succession d’expatriations) mal préparée, peut-être simplement mal vécue et ne trouvent aucun soutien psychologique. Pour les personnes victimes de violence, isolées lorsqu’il n’y a plus/pas de cellule d’aide aux victimes dans les consulats. Je ferai des propositions sur ces sujets.
J’observe aussi que nos compatriotes vivant à l’étranger vieillissent. Ils se retrouvent souvent seuls. Pendant des années, les « petites » retraites ont suffi à couvrir des frais de vie moins cher dans les pays de résidence qu’en France. Avec l’âge et l’inflation, particulièrement des frais médicaux mais pas seulement, beaucoup ne s’en sortent plus. S’ajoutent parfois les problèmes liés à la gestion de la retraite (certificats de vie, droits, etc.). Ce qu’il reste des services sociaux dans les consulats aident autant qu’ils peuvent. Une fois élu, j’organiserai avec les élus et les Français vivant à l’étranger qui le souhaiteront, une série de concertations en ligne afin de trouver et proposer des solutions pratiques.
J’entends souvent aussi le mécontentement de nombreux Français vivant à l’étranger sur la fiscalité. Résidence de repli, CSG-CRDS, investissements en France, dons en France. Je comprends que nos compatriotes ont fait le choix de vivre à l’étranger, d’y créer de la valeur pour leur pays hôte mais aussi pour la France. Je comprends qu’on nous rétorque souvent « vous êtes responsables de vos choix de vie ». Mais je ne crois pas que nous devrions être pénalisés pour ces choix, particulièrement quand on garde ou qu’on souhaite acquérir un pied à terre en France en cas de rapatriement d’urgence ou quand on veut investir en France. Il est dommage de se priver de cette « bonne volonté » de vouloir conserver des liens avec notre pays d’origine. Je ferai des propositions sur ce sujet.
Plus largement, je constate qu’il y a de moins de Français vivant à l’étranger de façon permanente. Les communautés rapetissent. Pour ne pas perdre en influence, la France doit s’appuyer sur ses communautés. Elles ont du talent. Elles sont bien implantées. Nous y trouvons souvent des experts dans le domaine digital qui ont quitté la France pour aller travailler et vivre à l’étranger. Reconnectons ces experts afin d’affirmer notre force intellectuelle, notre influence sur un secteur d’avenir. Notre souveraineté dans un secteur clé du 21eme siècle n’en sera que renforcée.
Le sénateur représentant les Français établis hors de France est pour moi un influenceur
Comment voyez-vous le rôle de sénateur ?
Le sénateur représentant les Français établis hors de France est pour moi un influenceur. Il est sur le terrain, régulièrement, le plus souvent possible. Il va à la rencontre des communautés. Il est à leur écoute. Il cherche bien sur des idées pour améliorer la vie des Français vivant à l’étranger. Il cherche aussi des idées pour améliorer la vie des Français qui vivent en France. Il est le parlementaire le mieux placé pour tirer parti de l’intelligence collective des communautés. Qu’est ce qui marche mieux ailleurs ? Comment l’intégrer en France ? Le sénateur est un passeur d’idées. Je le serai ! Il est aussi un législateur et un contrôleur du travail du gouvernement. Je ne l’oublie pas.
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