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Cartes redistribuées par les consulaires : nouvelle donne pour les sénatoriales ?

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Estimation de la répartition des élus d'après les déclarations des différents partis
Écrit par Adèle Hourdin
Publié le 7 juin 2021, mis à jour le 9 juin 2021

Les listes soutenues par La République en Marche et Europe Ecologie les Verts sont venues bousculer les équilibres à droite et à gauche chez les Français de l’étranger. Une tendance qui laisse présager un changement pour les élections sénatoriales de septembre.

Les cartes sont rebattues à gauche et à droite par une poussée d’Europe Ecologie - Les Verts et la République en Marche lors des élections consulaires. Après un vote à l’urne les 29 et 30 mai ainsi qu’un vote en ligne qui a pris fin le 26 mai, les Français de l’étranger ont élu leurs 431 conseillers des Français de l’étranger et leurs 68 délégués consulaires. Seuls les votes dans les circonscriptions de l’Inde et de Madagascar ont dû être reportés du fait de la situation sanitaire.

Les résultats en témoignent, les partis Europe Ecologie les Verts (EELV) et la République en Marche (LaREM) ont su séduire sur une scène jusqu’alors largement occupée par les Républicains.

 

Percée des écologistes et de la gauche chez les Français de l’étranger

Les listes trans-partisanes de gauche ont remporté 150 élus à travers le monde. Un résultat qui diffère peu par rapport à 2014 mais qui est marqué par un ajustement des partis au sein du bloc.

« On assiste à une poussée de la gauche écologiste, au détriment du PS et de FdM sans toutefois renverser la table » estime Alexandre Chateau-Ducos, responsable des Français hors de France pour Europe Écologie - Les Verts (EELV).

 

Cécilia Gondard
Cécilia Gondard, première secrétaire fédérale de la fédération du Parti Socialiste pour les Français de l’étranger

 

Le Parti Socialiste remporte une cinquantaine de grands électeurs et « maintient une bonne position », estime Cécilia Gondard, première secrétaire fédérale de la fédération du Parti Socialiste pour les Français de l’étranger. Avec une soixantaine de candidats élus, c’est le parti Europe Ecologie-Les Verts qui remporte le plus d’élus de gauche, confirmant la tendance à une montée des écologistes lors des élections nationales. « Cette élection marque l'ancrage de l'écologie dans le paysage politique », s’est félicitée Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d’EELV, dans un entretien au Figaro.

De son côté, la France Insoumise revendique 41 conseillères et conseillers des Français de l’étranger, ainsi que 8 délégués consulaires. « Une réussite électorale », pour l’organisatrice du groupe fonctionnel de la France Insoumise pour l'organisation des élections consulaires, Florence Poznanski. « Avec ces nouveaux élus, notre programme triple sa représentativité auprès des Français de l’étranger », explique-t-elle.

 

Roland lescure
Roland Lescure, député LaREM des Français de l'étranger

 

Une première élection réussie pour la majorité présidentielle

Très peu présente dans les conseils consulaires sortants du fait de la jeunesse du mouvement sur la scène politique, La République en Marche (LaREM) peut se targuer de l’élection de 101 délégués et conseillers des Français de l’étranger. « La majorité présidentielle connait une dynamique impressionnante. Elle devient une force politique incontournable à l’étranger » a constaté Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’État chargé du Tourisme, des Français de l'étranger et de la Francophonie, dans un entretien avec lepetitjournal.com.

Le Président de la République, Emmanuel Macron, est venu féliciter les conseillers LaREM élus lors d’une conférence virtuelle. Une visite très appréciée par les participants qui rappelle la forte implication du parti dans ces élections. Les députés des Français de l’étranger LaREM, Roland Lescure et Anne Genetet, se sont, eux aussi, félicités de « l’inscription dans la durée du mouvement présidentiel partout dans le monde ».

 

 

« Dans le contexte de crise, nous avons réinventé notre action pour soutenir nos communautés pendant la pandémie », a affirmé le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne. Constat drastiquement opposé pour le sénateur Républicain Christophe-André Frassa au Figaro, pour qui le parti d’Emmanuel Macron « subit la sanction de la gestion de la crise sanitaire ». La conséquence, selon lui, de la fermeture des frontières aux Français souhaitant rentrer en France sans motif impérieux, au printemps dernier.

Au sein de la majorité, le MoDEM constate que ses candidats ont été « confortés dans leur statut » et recense « une douzaine d’élus parmi ses adhérents directs », dont six sortants.

 

Pas de place pour le Rassemblement National à l’étranger

Pas de vague pour le Rassemblement National : trois élus contre un seul en 2014. « C’est évidemment insuffisant » juge Eric Miné, responsable de ces élections pour le parti de Marine Le Pen. Il espère bien « muscler [son] influence » auprès des Français de l’étranger.

Ce résultat est « une satisfaction de tous » pour Alexandre Chateau-Ducos (EELV) qui estime que la ligne du RN « ne correspond en rien aux Français ayant fait le choix de partager avec l'autre, avec le citoyen national dans le pays dans lequel il vit ».

 

Sénatoriales, la majorité LR menacée ?

Les conseillers des Français de l’étranger et les délégués consulaires font partie du collège électoral chargé d’élire les sénateurs des Français de l’étranger. Lors de la prochaine élection, qui aura lieu en septembre 2021, six postes de sénateurs des Français de l’étranger seront renouvelés : ceux d’Olivier Cadic (UDI), Christophe-André Frassa (LR), Jacky Deromedi (LR), Robert Del Picchia (rattaché LR), Richard Yung (LaREM) et Claudine Lepage (PS). Cette dernière a déjà indiqué ne pas briguer un second mandat.

 

Christophe Frassa, Sénateur les Républicains
Christophe-André Frassa, sénateur LR des Français établis hors de France

 

Les Républicains revendiquent « une centaine d’élus » selon les informations données par le sénateur Christophe-André Frassa au Figaro. Un bon chiffre pour la droite qui, habituée des bons résultats auprès des Français de l’étranger, accuse néanmoins des pertes en faveur de la République en Marche. « LaREM n'a pas grignoté sur l'électorat de gauche mais plutôt sur la droite traditionnelle des Français de l’étranger, plutôt conservateurs modérés. » analyse Alexandre Chateau-Ducos (EELV). « Elle s'est implantée dans les grands centres urbains de la même façon qu'en France, à Singapour, à Londres, au Luxembourg, à New-York … ».

 

La bataille pour les sénatoriales est lancée

Cette élection représente « une première échéance qui lance des opérations avec des élections sénatoriales en septembre » a rappelé Roland Lescure. La République en Marche espère bien gagner quelques sièges de plus lors de ces sénatoriales, la première depuis la création du mouvement, par le biais des Français de l’étranger.

A gauche, les résultats conférés par l’union des partis sont encourageants. Avec les 150 grands électeurs obtenus grâce à cette élection, ils entendent bien « aller tous ensemble, sereinement, aux élections sénatoriales et décrocher au moins deux sièges de sénateurs », selon Cécilia Gondard (PS).

Aucun parti n’a encore officialisé de candidats, alors que Ségolène Royal a d’ores et déjà annoncé qu’elle voulait prendre la suite de Claudine Lepage (PS). Elle mènera une « candidature citoyenne » et justifie son choix par le fait que « les Français de l’étranger nous disent qu’ils ont besoin d’être entendus en dehors des clivages partisans ». Du côté d’EELV, le nom d’Eva Joly reviendrait régulièrement, selon le Figaro.

Les quelque 150 élus issus de listes citoyennes non-affiliées à des partis politiques représentent une poids électoral qui aura son mot à dire lors des élections. Parmi ces élus, le groupe Alliance Solidaire des Français de l’Etranger (ASFE) de la Sénatrice Evelyne Renaud-Garabedian en revendique 60. Bien que la sénatrice soit affiliée au groupe Les Républicains au Sénat, l’ASFE se présente comme indépendante. Cette force politique pourrait faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

 

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