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Christophe Monnier (Business France) : « Le V.I.E est une solution anti-crise »

Christophe Monnier, directeur VIE de Business FranceChristophe Monnier, directeur VIE de Business France
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 14 juillet 2021, mis à jour le 14 juillet 2021

Est-ce que le Volontariat International en Entreprise est la solution à la reprise de l’export ? Christophe Monnier, Directeur du programme V.I.E chez Business France, nous présente les avantages d’un dispositif de plus en plus abordable et qui a prouvé sa résilience face à la crise.

 

 

Le programme VIE a fait part d'une bonne résilience

 

Est-ce que la pandémie a un impact sur le dispositif V.I.E ?

La pandémie a eu un impact sur les V.I.E puisqu’il s’agit d’un dispositif de mobilité internationale et qu'en ce moment, elle reste fortement entravée. Ceci étant dit, le programme V.I.E a fait part d'une bonne résilience puisque l'immense majorité des V.I.E qui étaient en poste au début de la pandémie sont restés dans leur pays d’affectation et sont allés jusqu'au bout de leur mission. Certains, au plus fort de la pandémie, sont rentrés en France. Mais à la faveur de la réouverture des frontières, à l'automne dernier, ils ont pu repartir pour terminer leur mission. Il a fallu s’adapter à de nouvelles conditions, comme partout, il y a eu des confinements, du télétravail, mais globalement, le dispositif a fonctionné.

 

7.200 V.I.E sont en poste dans plus d'une centaine de pays

 

Qu’en est-il des départs en V.I.E ?

Pour ce qui est des nouveaux départs de V.I.E, nous avons eu une interruption totale en avril 2020, lorsque le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères nous a donné un no go pour les affectations des jeunes, du jamais vu depuis la création du programme, il y a vingt ans. Dès l'été dernier, les départs ont pu reprendre progressivement vers l'Europe et vers les pays qui étaient moins affectés par le virus. La situation a évolué tout au long de l’année en fonction des situations sanitaires des différents pays. Les Etats-Unis sont, par exemple, toujours fermés. Le nombre des départs a donc diminué d’un tiers. Mais nous pouvons aussi considérer les choses positivement en se disant que nous avons maintenu les deux tiers des départs de V.I.E par rapport au niveau d'avant crise. Depuis le début de cette année 2021, 5.000 jeunes sont partis à l'étranger. A l'heure où je vous parle, 7.200 V.I.E sont en poste dans plus d'une centaine de pays.

 

 

Le V.I.E reste un excellent moyen pour les jeunes de rebondir en cette période de crise

 

Est-ce qu’il est intéressant pour les jeunes de chercher un V.I.E actuellement ?

Nous sommes revenus au niveau d'avant crise pour ce qui est du nombre d’offres de V.I.E. Nous avons en permanence 2.000 offres qui sont en ligne sur le site Mon Volontariat international. La répartition géographique a cependant changé. 80% des offres concernent l'Union européenne et les pays voisins, contre 60% auparavant. Les Etats-Unis représentaient à, eux seuls, 10% du volume total des V.I.E.

 

Le V.I.E reste un excellent moyen pour les jeunes de rebondir en cette période de crise. Il faut en profiter pour accumuler une expérience riche à l’étranger et revenir avec cette case en plus sur son CV. Ne négligez pas les destinations proches en Europe. Certes, cela peut être moins exotique que certains pays, mais nous avons pu constater pendant cette crise que notre marché export principal reste l'Union européenne, et que les contraintes de déplacement y ont été moins fortes que vers les pays tiers.. Je dirais aux jeunes de miser sur l'Allemagne et le Bénélux, où les offres de mission sont nombreuses mais aussi de découvrir l’Europe centrale ou nordique. Allez y ! Le V.I.E est un dispositif d’Etat, parfaitement sécurisé, avec une couverture sociale et médicale complète. Les jeunes Volontaires sont suivis tout au long de leur mission par l’équipe Business France et sont placés sous la responsabilité de l’Ambassadeur dans leur pays d’accueil.

 

 

En quoi le V.I.E est une solution à la relance de l’export ?

Les entreprises nous l’ont confirmé, notamment les PME qui avaient une activité à l’international.  Les V.I.E ont été un facteur de stabilité et de résilience. Les voyages d'affaires étant interrompus, leurs jeunes Volontaires ont pu localement faire le lien commercial avec leurs partenaires.

 

La dernière étude d’impact menée par Ipsos pour Business France a également révélé que sept entreprises sur dix ont développé leur chiffres d’affaires grâce aux V.I.E. Ce pourcentage n’a pas diminué par rapport au niveau d'avant crise. Ce qui est remarquable en comparaison avec d’autres dispositifs qui ont subi un impact pendant la crise.

 

Le plan de relance met également en avant un verdissement de l'économie. Nous pensons que le fait d'avoir une présence locale en permanence, évite notamment de multiplier les allers-retours en avion. Nous positionnons le V.I.E comme une solution solution pour la relance export, qui peut également intégrer cette ambition environnementale.

 

 

Parlez-nous du dispositif de chèque relance V.I.E…

Le Plan de relance de l’export est doté de 247 millions d’euros, qui permettent notamment de financer ce qu’on appelle le chèque relance V.I.E. Cela permet à toute entreprise d'obtenir un chèque de 5.000 euros au début de la mission du jeune pour l'aider à la financer. Une entreprise a le droit d’obtenir jusqu'à deux chèques. Le dispositif est même ouvert aux grandes entreprises. La condition est que les grandes entreprises embauchent des jeunes issus de formations courtes jusqu'à bac+3 ou issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville.

 

Un jeune sur deux est embauché par l'entreprise dans laquelle il a réalisé son VIE

 

Justement, les V.I.E représentent également une manière de promouvoir la diversité en entreprise ?

Le V.I.E est un dispositif qui permet aux entreprises de détecter leurs futurs talents et leurs futurs collaborateurs. Un jeune sur deux est embauché par l'entreprise dans laquelle il a réalisé son V.I.E.

A la demande du gouvernement, nous avons positionné le V.I.E comme un des outils permettant aux entreprises de diversifier leurs profils. Parmi notre base de 100.000 candidats, 4% des jeunes sont issus de quartiers prioritaires de la politique de la ville et 4% sont diplômés de formations courtes (jusqu’à Bac + 3). Nous essayons de valoriser ces candidats auprès des entreprises.. Nous avons également tourné des films de success stories pour donner envie à ces jeunes et aux entreprises de se lancer dans l’aventure.

 

 

Vous venez de récompenser des entreprises ayant accueilli des V.I.E​​​​​​​, qu’est-ce qui détermine leur réussite ?

Quelle que soit la taille de l’entreprise, le principal facteur de réussite est l’engagement de son dirigeant et sa détermination à développer l’internationalisation de son entreprise. Le V.I.E est un outil RH au service de cette internationalisation. On pense à tort que le dispositif V.I.E se limite aux entreprises qui ont une structure ou une filiale locale bien implantée. Le V.I.E est aussi un outil de prospection commerciale. Le jeune peut être envoyé à l'étranger dans des structures d’hébergement : des chambres de commerce ou des structures privées de bureaux partagés. Le dispositif permet de développer de nouveaux marchés et de nouvelles destinations export.

 

La formule, qui était déjà très abordable, l’est encore davantage avec le Plan de relance

 

 

Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui souhaite recourir au dispositif V.I.E ?

Le dispositif V.I.E est très simple. Business France gère toute la partie administrative et les entreprises peuvent se concentrer sur les aspects opérationnels. La formule est sécurisée, ce qui est un vrai avantage en cette période de crise. Business France prend en chargela protection sociale et médicale pour tous les V.I.E et le cas échéant, leur rapatriement.

 

La formule, qui était déjà très abordable, l’est encore davantage avec le Plan de relance. Les indemnités versées aux V.I.E ne donnent pas lieu à une imposition dans le pays d'affectation du volontaire et sont exonérées d'impôt en France.. Les PME et ETI bénéficient, en plus, d'aides publiques pour prendre en charge l’indemnité reçue par les jeunes. Les 5.000 euros d’aides prévues dans le cadre du plan de relancesont cumulables avec les aides régionales. Les régions sont en charge de l'accompagnement aux entreprises et de leur développement économique, notamment à l’international. Dans ce cadre, elles ont toutes mis en place des dispositifs de financement et de soutien aux V.I.E, et prennent en charge jusqu’à50% du coût de la mission. Toutes ces aides permettent aujourd’hui de baisser de deux tiers le coût d’un V.I.E. Il faut en profiter maintenant !

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