Partir travailler à l’étranger dans une administration française est possible grâce au VIA, le Volontariat International en Administration. Ce service civique, ouvert aux jeunes de 18 à 28 ans, propose des missions dans 135 pays du monde.
« Aujourd’hui, 1200 V.I.A sont en poste » selon Business France, l’organisme à l’origine de ces volontariats internationaux. De 18 à 25 ans, avec un niveau allant de BTS à doctorat, les jeunes Français peuvent effectuer des missions dans des administrations françaises à l’étranger. De nombreux domaines sont représentés : animation culturelle, enseignement, veille économique, commerciale ou scientifique, informatique, sciences politiques, droit, économie, recherche… Ces postes sont pourvus au sein de structures telles que des ambassades, des Instituts Français, des Alliances Françaises, des instituts de recherche…
Des postes à responsabilités
« En tant que jeune diplômé, je n’aurais jamais eu les mêmes responsabilités ni la même rémunération en restant en France » raconte Mathieu*, actuellement en VIA. Sur cette question, tous les jeunes VIA interrogés sont unanimes : le poste qu’ils occupent ne leur aurait jamais été proposé en France à leur niveau. Une opportunité non négligeable pour une carrière dans l’administration. Marie*, qui travaille dans le secteur culturel qu’elle juge très difficile en France, a fait le choix du V.I.A : « avec uniquement un an d'expérience professionnelle, je n'aurai pas pu prétendre à un poste de ce niveau là, avec autant de responsabilités et d’autonomie ».
Selon Business France : « Le V.I.A est une formule qui favorise l’entrée des jeunes sur le marché du travail et il constitue un atout de taille sur un CV »
En contrepartie de tous ces avantages, les volontaires dépeignent une grosse charge de travail qui pèse sur eux et beaucoup de stress. Il est nécessaire de savoir s’adapter rapidement.
Le V.I.A est un tremplin pour accéder à l’emploi et un accélérateur de carrière à l’international. Pour un recruteur, c’est la garantie d’avoir à faire à un candidat autonome et responsable. Pour les jeunes diplômés qui souhaitent intégrer la fonction publique en France comme à l’étranger, le V.I.A permet une bonne immersion au sein des structures de l’Etat, afin de mieux appréhender leur fonctionnement.
Christophe Monnier, Directeur du programme VIE/VIA chez Business France
Des conditions confortables pour un VIA
Partir en VIA permet de s’assurer des conditions d’expatriation confortables. Ce volontariat est loin d’être du bénévolat. Toutes les missions sont rémunérées, bien qu’elles dépendent de l’organisme d’accueil. Certaines payent le loyer de leurs volontaires en plus du salaire, d’autres offrent des salaires conséquents permettant des conditions de vie confortables.
Marie, qui effectue son VIA dans un pays de la région des Grands Lacs en Afrique Subsaharienne témoigne : « Je vis en collocation avec d’autres expatriés dans une grande maison dans un quartier aisé. J’ai un jardin et une chambre qui fait la taille de mon ancien appartement parisien ».
Des conditions confortables qui peuvent même parfois s’apparenter à du luxe. Luisa, en VIA à Miami vit dans une gated community : « Ce sont des immeubles avec piscine, salle de sport, sauna, jacuzzi… C’est plutôt la règle ici quand on vit dans des buildings ».
Malgré de bonnes conditions, Marie explique tout de même vivre dans un pays considéré comme « dangereux ». Ce sont des conditions de vie particulières : « Je sais que la situation est instable politiquement et qu’à tout moment les choses peuvent dégénérer ». Certaines règles doivent être respectées pour sa sécurité comme ne pas circuler la nuit à pied, avoir deux gardes pour garder sa maison, avoir des barbelés autour, mais tout ça n’atteint pas le moral de la jeune Française qui affirme : « en parallèle, la vie y est douce, joyeuse et riche de découvertes ». Tous les jeunes envoyés en VIA sont placés sous la responsabilité de l’Ambassade de France dans le pays concerné. Business France a déclaré accorder « une attention particulière aux V.I.A qui se trouvent dans des pays où la situation sécuritaire peut être difficile »
Des candidatures VIA qui restent compliquées
Le dispositif des V.I.A est minoritaire par rapport à celui des V.I.E, son équivalent en entreprise. « Je sais qu’il est difficile d’être recruté » témoigne Mathieu, « les candidats sont nombreux et ont souvent un excellent profil de type Sciences Po ou grandes écoles ». Lui qui vient de l’université souhaite témoigner du fait qu’il est possible d’être pris en VIA sans avoir suivi la voie royale. Il conseille tout de même d’avoir déjà vécu des expériences à l’étranger et de savoir parler plusieurs langues.
Luisa a passé quelques années sur la plateforme avant d’obtenir son poste à Miami. Son conseil : « Même si vous ne recevez pas de réponses, il faut continuer à postuler ».
* Les prénoms ont été modifiés, les volontaires étant très peu dans certaines régions du monde.