La cérémonie marquant la 17ième remise du Prix à l'Esprit d'Entreprise, organisée mercredi dernier à la Résidence de France à Madrid, s'est déroulée sous le signe de la solidarité et de l'empathie envers les victimes de la DANA qui a frappé l'est de l'Espagne. Les nombreux assistants, venus accompagner l'institution qui célèbre cette année ses 130 ans d'existence, ont témoigné de leur émotion face à la tragédie. Les entreprises membres sont à l'origine de plusieurs initiatives solidaires et l'ensemble de l'écosystème, particulièrement impliqué.
Face aux catastrophes, l'Histoire récente témoigne à quel point l'entreprise constitue un refuge et un élément essentiel de la résilience, assurant envers et contre l'adversité, la continuité dans les services rendus, l'emploi et le lien social, faisant preuve d'adaptation et de réactivité. La crise du Covid est encore dans tous les esprits et l'univers entrepreneurial aura à bien des égards fait preuve d'exemplarité, illustrant, on a parfois tendance à l'oublier, l'engagement social qui caractérise aussi tout projet entrepreneurial.
En 2021, la remise du Prix à l'Esprit d'entreprise avait été marquée par l'éruption du volcan de La Palma et en 2024, la manifestation restera dans les mémoires comme un hommage aux victimes de la terrible DANA qui a balayé la région de Valence début novembre. En introduction de la cérémonie, une minute de silence était respectée par l'ensemble des participants, "en solidarité envers le peuple espagnol".
Le ministre-conseiller de l'Ambassade de France en Espagne, Aymeric Chuzeville, a fait valoir lors de son allocution l'engagement conjoint de nos deux pays dans la lutte contre le changement climatique et la prévention des risques. "En tant que pays européens défenseurs de l’accord de Paris sur le climat, la France et l’Espagne doivent continuer à répondre ensemble, avec détermination et dans un esprit de solidarité. Dans le cadre européen comme celui du Traité d'amitié et de coopération que nous avons signé ensemble à Barcelone l'année dernière, je suis convaincu que nos deux pays peuvent renforcer davantage leur coopération pour prévenir les risques liés au changement climatique", a-t-il exprimé. Aymeric Chuzeville n'a par ailleurs pas manqué d'évoquer le rôle des entreprises, "à l'avant-garde de la réalisation de ces objectifs". Et de compléter : "La Chambre de Commerce Franco-Espagnole joue depuis plus d'un siècle un rôle très important pour continuer à développer les relations économiques entre la France et l'Espagne et promouvoir le dynamisme commercial dont nous avons besoin, pour travailler ensemble et relever les défis de nos sociétés."
"En 130 ans, nous avons été témoins de profonds changements dans la société et dans la manière dont nous exerçons nos activités. Nous sommes passés de simples transactions à des réseaux mondiaux complexes d’échanges et de collaboration. L'éthique, la durabilité et la responsabilité sociale sont devenues des piliers fondamentaux de nos opérations. Aujourd’hui plus que jamais, nous comprenons que le succès d’une entreprise ne se mesure pas seulement en termes économiques, mais également par son impact positif sur la société et l’environnement", a pour sa part tenu à souligner le Président de La Chambre, Sébastien Guigues.
Ancrée dans l'année anniversaire des 130 ans de La Chambre, la 17e édition du Prix à l'Esprit d'entreprise aura vu trois secteurs mis à l'honneur par les organisateurs : le secteur de l'automobile, avec les entreprises Stellantis, Renault, Forvia Faurecia, Valeo, et Michelin qui a reçu la Menina Franco-Espagnole en représentation du secteur; celui de la grande distribution, avec Al Campo, Décathlon, Leroy Merlin et Carrefour qui a reçu la Menina en représentation de la grande distribution et pour finir celui du luxe, avec les entreprises Hermés, Cartier, Chanel, l’Oréal Luxe et LVMH qui a reçu la Menina, oeuvre de l’artiste espagnol Felipao. Des secteurs hautement symboliques, qui "ont clairement parié sur l'Espagne", comme l'a exprimé la CEO de La Chambre Sara Bieger. Des secteurs qui illustrent aussi une présence entrepreneuriale française historique et la densité des échanges entre nos deux pays, concrètement 95 milliards d'euros en 2023, au-delà même des niveaux antérieurs à la pandémie. La France est le premier client et le troisième fournisseur de l'Espagne, le deuxième investisseur et le premier employeur étranger dans le pays, avec plus de 500.000 emplois à son actif.