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Droits des femmes au travail : bien loin de l'égalité

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Crédits: Pixabay
Écrit par Alhéna Domela
Publié le 7 mars 2019, mis à jour le 7 mars 2019

Professionnellement,  2,7 milliards de femmes se heurtent toujours à des obstacles juridiques qui limitent leurs options par rapport aux hommes, d’après une nouvelle étude de la Banque mondiale. Si des réformes se mettent en place vers plus d’égalité homme-femme, les progrès sont encore très inégaux en fonction des pays.

 Les progrès sont là, mais ils sont encore trop lents, car 2,7 milliards de femmes se heurtent toujours à des obstacles juridiques qui limitent leurs options par rapport aux hommes », explique Kristalina Georgieva, présidente par intérim de la Banque mondiale. Telle est la conclusion de la dernière étude de la Banque mondiale sur les droits des femmes au travail en 10 ans de réformes. Le rapport Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2019 : une décennie de réformes utilise huit indicateurs pour évaluer l’égalité entre les sexes comme l’accès à l’emploi, les salaires ou la retraite. Son calcul révèle que sur 187 pays analysés, seuls 6 (France, Belgique, Suède, Danemark, Lettonie, Luxembourg) accordent les mêmes droits aux femmes et aux hommes. Malgré une progression présente sur l’ensemble des territoires, celle-ci reste encore insuffisante pour atteindre le principe d’égalité. « Nous devons absolument démanteler les barrières qui empêchent les femmes d’aller de l’avant et ce nouveau rapport devrait nous permettre de prouver que les réformes sont possibles, et d’accélérer le changement », ajoute Kristalina Georgieva.

Des progrès inégaux selon les régions du monde

De 2009 à 2019, plus de 130 pays ont mis en place 274 réformes juridiques et réglementaires pour permettre une meilleure inclusion économique des femmes. Par exemple, la Chine s’est dotée d’un congé de paternité rémunéré et le Mexique protège désormais les femmes enceintes du licenciement. Ces chiffres, synonymes de bonnes nouvelles pour les droits de la femme dans le milieu professionnel, en cachent d’autres : 56 économies ont choisi de ne faire aucune loi ni réforme dans ce domaine. Les progrès sont en effet très inégaux en fonction des régions du monde. L’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne apparaissent comme les meilleurs éléments avec la plus forte progression moyenne et le record de réformes tandis que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord détiennent le score moyen le plus faible quant à l’égalité des sexes. Durant ces dix dernières années, des thèmes ont fait l’objet de nombreuses réformes comme le harcèlement sexuel au travail. La mise en place de protections juridiques dans une trentaine de pays permettrait de protéger deux milliards de femmes supplémentaires par rapport à 2009.

Féminisation des conseils d’administration ?

En France, depuis janvier 2017, la loi Copé-Zimmermann oblige les grandes entreprises à respecter un quota de 40% de femmes dans leur conseil d’administration. Cette loi a porté ses fruits puisqu’au 1er janvier 2018, les entreprises du CAC40 domiciliées en France avaient quasiment toutes atteint cet objectif. Mais certaines d’entre elles n’ont pas hésité à s’expatrier pour éviter ces quotas, comme le révèle l’observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises. Les plus grandes entreprises privées françaises où les quotas sont les moins respectés sont d’ailleurs juridiquement domiciliées à l’étranger car ils sont plus faibles, voire inexistants. Cette faille, parmi tant d’autres, continue de pénaliser le principe d’égalité. A ce jour, les femmes dans le monde ne bénéficient que des ¾ des droits reconnus aux hommes.