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Migrants, impôts, représentation: c'était soir de Grand Débat à Rome

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Écrit par Morgane Rubetti
Publié le 12 mars 2019, mis à jour le 12 mars 2019

Alors que doit s’achever le 15 mars le Grand Débat national, les Français établis en Italie se sont réunis lundi soir afin de débattre eux aussi autour des quatre grands thèmes choisis par le gouvernement.

Catherine est venue chargée d’arguments. Elle tend au reste du groupe un résumé de ce qu’elle souhaite défendre ce soir. Comme elle, environ 80 Français installés à Rome ont choisi de participer lundi soir au Grand Débat qui doit s’achever le 15 mars.

Dans une salle attenante à l’Eglise Saint-Louis des Français, sept tables rondes ont été installées pour débattre autour des principaux thèmes instaurés par le gouvernement français : la fiscalité, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté, et l’organisation de l’Etat et des services publics. Catherine, elle, ne fait plus confiance à ses représentants politiques. «Notre député, Meyer Habib, représente également les Français établis en Grèce, en Turquie, en Israël ou encore dans les territoires palestiniens», rappelle-t-elle aux personnes qui l’entourent. Tous acquiescent.

La huitième circonscription des Français établis hors de France est trop large selon eux, d’autant plus que «les enjeux en Israël et en Palestine sont bien différents de ceux en Italie», relève l’un des participants. Trente minutes sont passées, il est temps de tirer une conclusion : un nouveau découpage des circonscriptions semble être une bonne idée afin que l’Italie puisse rejoindre d’autres pays européens aux problématiques similaires. Les débats sont animés dans cette pièce décorée d’œuvres d’art.

Immigration et intégration

Certains sujets sont plus polémiques. Au milieu de la salle, un groupe discute d’immigration et d’intégration. «Il faut réformer l’article 3 du règlement de Dublin qui impose que la demande d’asile du migrant soit établie dans le premier pays d’arrivée et qui ne prend donc pas en compte la situation familiale de la personne», propose une jeune professeure. «L’idéal serait donc de créer une agence d’accueil européenne et non propre au pays d’arrivée», poursuit-elle.

Pendant ce temps, d’autres discutent fiscalité. Les participants pointent du doigt le mauvais fonctionnement du site internet des impôts et en profitent pour lancer un message aux conseillers consulaires présents dans la salle : «nous aimerions avoir accès à une aide du consulat sur les questions de fiscalité, droit du travail et succession en Italie comme en France». Se mettre au rythme de l’environnement

A l’extrémité de la pièce, le groupe qui débat sur le thème de la transition écologique est partagé. Il y a ceux qui sont optimistes et ont constaté un réel changement des mentalités, et ceux qui déplorent le manque de moyens à disposition des citoyens. La solution : créer une sorte de banque européenne destinée à la transition écologique.

Écologie et politique

Tous ont également fait le constat d’une mauvaise articulation entre le temps politique et le temps écologique. «Ralentissons nos rythmes. Consommons moins et mieux», propose une jeune femme nommée rapporteuse du groupe. Ce à quoi tout le monde répond par des applaudissements. Lorsque la soirée de débat s’achève, Guillaume est rassuré.

Installé à Rome depuis 10 ans, il pensait que le grand débat était une fausse solution proposée par le gouvernement. Finalement, «il y a eu une bonne dynamique ce soir. Nous avons entendu de bonnes idées et il y a surtout une forte volonté de changer les choses», déclare-t-il. Pour l’occasion, Guillaume a revêtu son gilet jaune. Pour lui, ce tissu symbolise «la fierté d’être Français». «Partout où il y a un espace de liberté de la parole, il faut l’utiliser et les politiciens doivent l’accepter.»

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Publié le 12 mars 2019, mis à jour le 12 mars 2019

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