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La Traversée des Alpes: ces Italiens qui ont choisi la France

Italiens en France Traversée des Alpes Cecilia GarroniItaliens en France Traversée des Alpes Cecilia Garroni
Écrit par Vincent Rochette
Publié le 14 février 2019, mis à jour le 15 février 2019

Cecilia Garroni Parisi est une photographe romaine.  Le 29 janvier dernier, cela a fait 20 qu’elle s’est établie à Paris.  Son projet, La Traversée des Alpes, trace le portrait en photos et en textes de 50 Italiens qui sont établis en France, une façon d’aller au-delà des stéréotypes et comprendre vraiment ce qu’est l’expatriation. 

« J’avais envie de voir d’autres histoires de gens qui comme moi, ont quitté l’Italie pour la France.  Une façon de faire un parallèle avec la mienne.  Toute histoire est devenue très intéressante.  Il y a des gens qui me disaient : « mon histoire n’a rien de spéciale» alors que c’était le contraire.  Le fait de bouger et de déménager dans un autre pays pose des questions d’identité importantes sur ses origines et sa place dans sa nouvelle société.  Ce sont ces questionnements qu’on en commun toutes ces personnes », explique Cecilia qui était venue vivre 4 mois en France pour un stage en 1999.  Elle n’est jamais repartie.

« Le changement est un parcours très long.  Quand on arrive, on remet tout à zéro, c’est comme si on recommençait une nouvelle vie.  C’est seulement au bout de deux ans que l’on commence à être intégré, que l’on commence à comprendre la société.  Dans le cas de France et de l’Italie, la langue n’est pas si différente que ça.  Beaucoup de mots se ressemblent, mais les codes  extrêmement sont différents et c’est ce qui demande un travail quotidien, » ajoute l’artiste. 

Selon Cecilia, tout ce parcours fait en sorte de soulever des questions sur sa propre identité, elle qui considère être « entre les deux ».  Le livre est une façon de comprendre ces doubles identités, en sortant des préjugés.   

«  En vivant en France, on se sent intégré, mais on reste Italien.  Mais on perd aussi un peu de notre identité italienne.  En Italie, on n’est plus Italien.  Est-ce que l’on est Français ou Italien? En vérité, on n’est ni l’un ni l’autre, mais les deux, quelque chose d’autre, » dit l’auteure qui a gardé sa nationalité italienne, mais qui est également devenue légalement française pour pouvoir, entre autres, voter aux élections.    

De bouches à oreilles

Premier gros projet personnel, la démarche de Cecilia a d’abord été d’en parler autour d’elle afin de trouver des personnes qui seraient prêtes à parler de leur parcours.  Rapidement, pour des raisons de cohésion et de logistique, elle a dû restreindre son projet aux Italiens, nés en Italie et qui vivent désormais en France.    Elle n’a cependant pas choisit lesquels témoignages prendre ou ne pas prendre.

Les témoignages couvrent une longue période de temps, les participants ayant entre 28 ans et 96 ans.  Ils viennent de différentes régions d’Italie et de différentes classes sociales.   Trois témoins sont arrivés en France avant la Seconde Guerre mondiale.

L’auteure sera à la Librairie française de Rome (Libreria Stendhal) le vendredi 15 février à 18h30 pour présenter son livre.

Piazza di S. Luigi de' Francesi, 23, 00186 Roma RM

Une sélection de ses photos y sera exposée jusqu’au 28 février

vincent rochette
Publié le 14 février 2019, mis à jour le 15 février 2019

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