Tensions entre le Vatican et le gouvernement italien

Un projet de loi contre l’homophobie est actuellement en discussions au Sénat italien. Problème, le texte proposé ne plait pas à l’État pontifical. Ce dernier a même demandé à Rome de modifier le texte par une note verbale. Un fait rarissime.
C’est un article de la loi qui fait tiquer le Vatican. Celui qui fait référence aux établissements d’enseignements catholiques. La loi Zan prévoit en effet l’instauration d’une journée contre l’homophobie dans l’ensemble des établissements scolaires du pays, le 17 mai. Ce que le Saint-Siège ne voit pas d’un bon oeil. Selon eux, la législation ne doit pas « dicter aux catholiques la manière dont ils doivent éduquer leurs enfants » et maintiennent qu’une famille doit être composée, selon la nature, d’un père et d’une mère. À tel point qu’ils ont, pour la première fois, demandé expressément au Sénat de modifier la loi, afin de respecter les accords du Concordat.
Une tentative d’ingérence qui divise
Si le président de la Ligue (parti d’extrême-droite) et ancien Président du Conseil Matteo Salvini a remercié le Vatican pour « cette décision de bon-sens, face à une loi qui menace la liberté d’opinion », Rome n’a pas vraiment apprécié. Pour preuve, Mario Draghi, l’actuel Président du Conseil, a lui fustigé l’État pontifical, et rappelé que « l’Italie n’[était] pas un pays religieux » et réaffirmé devant les parlementaires que le Sénat avait toute la liberté de débattre et de légiférer sur ce que bon lui semble, sans demander la permission de l’Église catholique. Des débats qui font écho aux vives critiques reçues par Viktor Orban, le Président hongrois, qui vient lui de faire passer une loi qui interdit de montrer l’homosexualité à la télévision, au cinéma ou encore d’en parler à l’école.
En quoi consiste ce projet de loi ?
Outre la mise en place d’une journée nationale contre l’homophobie, la proposition de loi Zan vise à protéger l’ensemble des communautés LGBTQ+ et lutter contre toutes les discriminations à leur encontre : homophobie, transphobie, lesbophobie, etc… Pour cela, elle prévoit la création d’un fonds de solidarité pour les victimes de ces discriminations, ainsi que d’un Observatoire régional contre les discriminations dues à la sexualité ou à l’identité de genre. Enfin, un bureau de prévention et d’assistance aux victimes devrait lui aussi être créé.