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Benedetta Craveri à la libreria Stendhal

contessa castiglionecontessa castiglione
La contessa, Benedetta Craveri, éditions Flammarion.
Écrit par Le Petit Journal de Rome
Publié le 24 février 2022, mis à jour le 24 février 2022

L’historienne et écrivaine romaine Benedetta Craveri était présente à la librairie française ce vendredi 18 février pour présenter son nouvel ouvrage, La contessa, où elle s’intéresse à la fascinante figure de la comtesse de Castiglione.

 

Benedetta Craveri, historienne du XVIIIème siècle

Les ouvrages précédents de Benedetta Craveri se penchaient sur des personnages, en majorité des femmes, du XVIIIème siècle. On peut notamment citer les Reines et favorites : le pouvoir des femmes. « J’en avais un peu marre du XVIIIème » confie-t-elle lorsque Bernard Bedarida, journaliste chargé de la discussion, lui demande pourquoi elle a fait le choix d’une figure du XIXème siècle. Mais elle évoque aussi, en plus de l’argument commercial (la figure de la Castiglione fascine beaucoup, en particulier en France), son lien personnel avec le Piémont.

 

contessa castiglione

 

En historienne, elle a accompli un long travail de recherche dans les archives, alors que celles de la comtesse ont été brûlées à sa mort, déchiffrant son écriture, lisant ses correspondances, les journaux de l’époque… Des extraits de ces documents enrichissent l’ouvrage, permettant de dresser le portrait d’une femme mystérieuse.

 

Une femme au destin exceptionnel

Mariée à 17 ans, Virginia Verasis, devenue comtesse de Castiglione, arrive à Turin alors que le Piémont est le seul État italien avec une constitution, et est donc un refuge politique pour libéraux et républicains. Son mari, issu d’une famille noble et dévouée à la couronne, est un cousin de Cavour. Elle va donc très tôt évoluer dans les sphères de pouvoir, et les hommes politiques vont se rendre compte qu’ils peuvent utiliser sa beauté, mais aussi son intelligence et son sens des relations, à des fins diplomatiques. Elle est ainsi envoyée par Cavour et Victor-Emmanuel II à Paris en 1855, avec une mission claire, celle de séduire Napoléon III, les dirigeants italiens cherchant à s’assurer son soutien. Elle y parvient facilement, ce qui lui permet de transmettre des informations aux services secrets italiens.

 

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Mais elle est obligée de retourner dans sa patrie lorsque Napoléon III et sa sphère d’influence française se lassent d’elle. Elle rentre alors avec son fils légitime, mais n’est pas célébrée pour son service rendu à la patrie. Au contraire, sa réputation est ruinée. Elle souhaite cependant être libre, et va donc retourner à Paris, en gagnant de l’argent par la spéculation boursière.

 

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Artiste pionnière de la photographie

Sur la couverture de l’ouvrage, on peut voir une photographie de la comtesse, de dos, penchée sur un miroir sombre. L’art de la photographie reste l’une des raisons pour lesquelles on se souvient d’elle. Elle est présente sur un très grand nombre de photos au long de 48 années, qui n’attestent pas seulement de son narcissisme, mais aussi de son grand sens artistique, que l’historienne évoque lors de l’échange avec le public. En effet, elle n’était pas qu’un modèle passif, mais mettait en scène, préparait ses costumes, les accessoires, le cadrage, devenant une véritable icône des débuts de la photographie. Ses talents ont d’ailleurs été l’objet de plusieurs expositions, par exemple au musée d’Orsay en 1999.

 

Eléné Pluvinage

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