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L'autre Joconde...

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Écrit par Le Petit Journal de Rome
Publié le 20 février 2022, mis à jour le 20 février 2022

Les polémiques infinies sur la patrie de la Joconde seraient-elles résolues par la découverte d’un deuxième exemplaire du célèbre portrait de Da Vinci, départageant la France et L’Italie ? Le tableau était déjà connu des historiens de l’art mais était jusque-là considéré comme une simple copie.

 

De l’atelier de Da Vinci aux réserves de Montecitorio, un parcours mouvementé

Les premières pérégrinations de la surnommée « Gioconda Torlonia », sœur de la femme au sourire énigmatique du Louvre, sont peu connues, les experts manquant de documents. Mais elle aurait d’abord voyagé en France, avant d’être inventoriée dans la collection des Torlonia en 1814, puis acquise par la Galerie nationale d’art antique en 1892, qui la met en dépôt en 1927 au palais Montecitorio, siège de la Chambre des députés. Oubliée pendant un temps, elle y a été redécouverte en 2019 par un questeur du Parlement, persuadé que l’auteur du tableau n’est autre que Léonard de Vinci.

 

Da Vinci ou non, des débats animés entre experts

Jusqu’à présent, les historiens pensaient que la peinture, légèrement plus petite que l’originale, était une simple copie d’époque, attribuée à Bernardino Luini, élève présumé de Léonard de Vinci, et dont plusieurs œuvres ont été déjà prises pour celles du maître. Des études récentes se portaient vers une réalisation par l’atelier même de Léonard de Vinci, mais il serait possible que le peintre lui-même ait contribué à sa réalisation. C’est la conclusion, bien que sujette à de nombreux débats, de trois années d’analyses aux infrarouges, révélant que les corrections faites sur la copie sont identiques à celles faites sur la Joconde du Louvre, et qu’elles auraient donc été réalisées simultanément, par le même artiste.

Mais plusieurs experts contestent cette conclusion, comme le critique d’art Vittorio Sgarbi, qualifiant le tableau de « modeste » ou encore l’historienne de l’art Rossella Vodret parlant d’un portrait de « pas très bonne qualité ».

 

Beaucoup de bruit pour rien ?

C’est de cette manière que Vittorio Sgarbi qualifie l’engouement suscité par cette « deuxième Joconde », « découverte » très reliée sur les réseaux sociaux, qui témoigne de la fascination pour Léonard de Vinci, mais aussi de la surmédiatisation liée à des grandes figures de la peinture. Les débats sur la paternité – du maître ou d’un simple élève, voire d’un vulgaire faussaire – d’œuvres artistiques sont toujours sujets à beaucoup de passion, comme l’avait montré auparavant à Toulouse le cas du tableau présumé du Caravage « Judith décapitant Holopherne ».

Quelle que soit la main qui a peint La « Joconde de Rome », elle sera exposée au public à partir de mars dans le palais Montecitorio, dans la salle Aldo Moro. L’exposition sera l’occasion d’une série de rencontres et de débats sur l’œuvre.

 

Eléné Pluvinage

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