A l’occasion du traditionnel concert romain de la Fête du Travail, le rappeur Fedez a souhaité faire passer un message à propos de la loi Zan sur les discriminations. Cependant, il a accusé la télévision italienne d’avoir tenté de censurer ses propos et met ainsi en lumière les déclarations homophobes des responsables politiques.
Lors du concert, Fedez a vivement critiqué la Ligue, parti d’extrême droit avec à sa tête Matteo Salvini. En effet, il accuse ce dernier de bloquer au Parlement la loi Zan. Celle-ci prévoit la mise en place de sanctions pour toutes discriminations visant les minorités et en particulier les sexuelles. Pour cela, Fedez a récité sur scène une série de commentaires et d’insultes homophobes énoncés par des membres de la Ligue. Cependant, la Rai a essayé de le faire taire avant qu’il ne sorte de scène.
Pour appuyer ces accusations, le rappeur a publié une conversation téléphonique sur son compte Instagram suivi par 12 millions de personnes. Dans cette vidéo, on peut entendre le producteur du concert et le numéro 2 de la chaîne italienne affirmer que le concert ne doit pas être une tribune politique. La Rai a rapidement réagi en déclarant que l’enregistrement était faux. La publication a néanmoins eu un vif écho parmi le monde politique italien et des personnalités comme Giuseppe Conte ont d’ores et déjà apporté leur soutien au chanteur.
Cette affaire relance la sempiternelle question de l’indépendance des médias. C’est pourquoi, le président de la Chambre des députés Roberto Fico a demandé au groupe audiovisuel d’œuvrer pour que « la compétence et l’indépendance (passent) avant tout ». En effet, le monde médiatique en Italie est largement dominé par le milliardaire Silvio Berlusconi bien que le gouvernement Renzi ait tenté en 2015 de transférer le pouvoir en nommant les dirigeants de l’audiovisuel public par le Parlement.