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Airbnb et le Colisée s’associent pour organiser des combats de gladiateurs

À l’occasion de la sortie de Gladiator II, Airbnb et le Colisée ont annoncé leur collaboration pour proposer de revivre des combats de gladiateurs. Une initiative vivement critiquée.

murs du colisée de romemurs du colisée de rome
Écrit par Joanna BLAIN
Publié le 18 novembre 2024

Replonger à l’époque de la Rome antique et se battre dans le Colisée tels des gladiateurs : c’est possible grâce à un étonnant partenariat entre le Parc archéologique du Colisée (PArCo) et Airbnb. À l’occasion de la sortie, le 14 novembre, de Gladiator II de Ridley Scott, la plateforme de location courte durée propose deux expériences, les 7 et 8 mai 2025, accessibles à huit personnes, tirées au sort, ainsi qu’au partenaire de leur choix (soit seize personnes par soirée). 

L’objectif ? “S’entraîner à l’art du combat de gladiateurs et tester son courage en affrontant d’autres guerriers” promet la plateforme qui ajoute qu’un juge - appelé “summa rudis” - déterminera le sort des combattants, comme à l’époque. Cette expérience immersive, qui plonge les participants dans les arcanes de l’arène, depuis les souterrains jusqu’aux techniques de gladiature, recréées avec rigueur scientifique, a été rendue possible grâce à un partenariat avec les associations historiques Ars Dimicandi et Gruppo Storico Romano garantissent une reconstitution fidèle à l’histoire, tout en intégrant des techniques d’archéologie expérimentale.

 

Une pétition lancée contre le projet

Cependant, cette collaboration suscite de vives critiques. Le conseiller capitoline Massimiliano Smeriglio s’est exprimé avec virulence, dénonçant une “marchandisation du Colisée”. L’événement, qui ne concerne que seize participants, est accusé d’exploiter commercialement un lieu universellement reconnu comme patrimoine de l’humanité. “Le Colisée n’est pas un parc d’attractions”, martèle Dario Nanni, président de la commission du Jubilé, qui a lancé une pétition sur change.org. Cette dernière a recueilli plus de 650 signatures. Pour les opposants, le problème va au-delà de l’événement en lui-même. Ils pointent Airbnb comme un acteur central de la “désertification” des quartiers historiques de Rome, notamment le centre-ville, où la prolifération des locations courte durée a fait grimper les prix de l’immobilier tout en vidant les rues de leurs habitants. Smeriglio a également évoqué l’urgence de traiter l’impact du surtourisme dans la ville, appelant à une “collaboration mutuelle et responsable”.

 

Un investissement de 1,5 million de dollars pour le patrimoine

Malgré les critiques, l’accord signé avec Airbnb prévoit un financement de 1,5 million de dollars pour le projet Le Colisée se raconte, visant à enrichir le parcours muséal du site. Ce projet s’inscrit dans une série de rénovations majeures de l’amphithéâtre Flavien, incluant la restauration des hypogées et du système hydraulique, achevée récemment. De son côté, Airbnb présente cette initiative comme une opportunité de promouvoir un tourisme responsable et patrimonial. Valentina Reino, responsable des relations institutionnelles pour Airbnb Italie, a souligné l’engagement de la plateforme à investir dans des projets similaires en Europe. Cependant, cette vision marketing, renforcée par des slogans comme “C’est notre empire romain”, a renforcé les critiques, certains estimant qu’elle instrumentalise un symbole universel à des fins promotionnelles.

 

Publié le 18 novembre 2024, mis à jour le 18 novembre 2024

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