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MON COIN LECTURE - Appâts vivants de Fabio Genovesi

Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 11 mai 2017, mis à jour le 12 mai 2017

 Ce mois-ci, lepetitjournal.com de Rome vous entraîne dans l'univers de Fabio Genovesi et vous fait partager son coup de coeur pour Appâts vivants. Son auteur a d'ailleurs reçu en Italie le prestigieux prix Strega pour un autre ouvrage, Chi manda le onde.

Si on m'avait dit que ce livre parlait de pêche, de cyclisme et de heavy metal, jamais je ne l'aurais ouvert. Et pourtant? Une fois commencée la lecture, je me suis retrouvée littéralement « happée » par l'histoire des trois protagonistes - Fiorenzo, Tiziana et Mirko - trois parfaits inconnus dont les vies vont se croiser. Chacun d'eux est confronté à sa propre frustration, son sentiment de solitude, ses peurs et ses problèmes et chacun d'eux va les affronter à sa façon. C'est en fait bien de cela que traite « Appâts vivants » : des évènements de la vie quotidienne, des problèmes de tous les jours, bref, des histoires simples de gens ordinaires.

Le récit se déroule à Muglione, petite ville de la province de Pise, qui a bien peu à offrir à ses habitants. On y découvre la vie des jeunes qui passent leur journée tant bien que mal entre l'école, les amis et le bar du coin, tandis que les anciens, pour tuer l'ennui, s'organisent en patrouilles de surveillance et maintien de l'ordre, méritant ainsi leur surnom de « gardiens de Muglione » dans le journal local. 

Mais retournons à nos trois protagonistes. 

Fiorenzo, 19 ans, prépare son bac et aide son père à tenir le magasin de pêche familial. A 14 ans, lors d'une bravade entre enfants, il a perdu sa main droite et, peu de temps après, il a aussi perdu sa mère. Pour se distraire, lorsqu'il n'est pas à la pêche, il chante dans un groupe de heavy metal et rêve de devenir une star du rock. Pas facile quand on est manchot et qu'on est né à Muglione ! Avec ses manières plutôt rustres, son langage crû et son apparente indifférence, ce n'est pas vraiment le genre de garçon qu'on a envie de connaître, mais en réalité sous le masque se cache une grande sensibilité. 

Tiziana, la trentaine, retourne au pays après des études brillantes à l'étranger pour mettre ses compétences au service de sa ville natale. Sa décision se révèle d'amblée le pire des choix et nous dévoile sa hantise d'aller de l'avant. D'hésitations en erreurs, ne cherche-t-elle pas avant tout le bonheur et un sens à sa vie ?

Mirko, découvert et entraîné par le père de Fiorenzo, est un jeune espoir du cyclisme. Brillant également dans les études, il préfère néanmoins rester en retrait pour ne pas attirer l'attention sur lui et se retrouve presque en échec scolaire. Il n'a aucun ami car tous les jeunes du pays le haïssent, y compris Fiorenzo, qui ne supporte pas de voir son père lui dédier tout son temps et ses attentions. 

 Trois vies, trois destins qui s'entrecroisent et qui vont s'entraider? 

Appâts vivants est un roman bien écrit, avec des dialogues bien construits et réalistes. On passe vraiment de bons moments : parfois, on rit aux éclats, parfois, on a franchement envie de secouer les personnages? mais, jamais, on ne reste indifférent à cette lecture. Bref, c'est un livre que je recommande vivement. 

 

Véronique Mignot-Bari (Lepetitjournal.com de Rome) - Vendredi 12 mai 2017.

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Publié le 11 mai 2017, mis à jour le 12 mai 2017

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