Un rapport du Sénat italien revoit les estimations à la hausse : plus de 132 milliards d’euros ont été cachés au fisc. Certaines catégories de travailleurs se révèlent bien plus fraudeuses que d’autres.
Les Italiens sont les champions de l’évasion fiscale. Plus de 132 milliards de revenus Irpef (impôts sur le revenu des particuliers) ont été cachés au fisc italien, engendrant un manque à gagner pour l’Etat de plus de 38 milliards d'euros par an, selon un récent rapport élaboré par un bureau d’experts au Sénat. Et les rois des fraudeurs sont les travailleurs autonomes ainsi que ceux qui bénéficient de revenus immobiliers comme les loyers. Près de 25% des travailleurs autonomes interrogés ne disent pas la vérité, 44% pour ceux qui ne déclarent pas les loyers. Aussi, sur les 38,5 milliards d’euros qui manquent à l’appel : 20,9 milliards proviennent – ou plutôt n’arrivent pas dans les caisses de l’Etat - de ces travailleurs avec partita IVA ; 14,7 milliards d’euros des loyers non déclarés et seulement 2,6 milliards des salariés, eux plus honnêtes.
En clair, ceux qui déclarent des revenus établis entre 20 et 26.000 euros, en cachent en réalité 13.000. Et qui gagnent plus de 75.000 euros, dépassent en réalité les 106.000 euros.
Distribution géographique des fraudeurs
A part quelques pics dans les régions méridionales, on trouve presque autant de fraudeurs dans le Nord que dans le Sud de la Péninsule. Les pourcentages restent bas pour les travailleurs salariés, passant de 3,07% dans le Centre à 3,28% dans la région du Sud, le Mezzogiorno. Pour les travailleurs autonomes, le taux passe de 36,93% dans le Centre à 42,21% dans le Sud. Alors que ceux qui cachent des revenus immobiliers atteignent 61,88% dans le Centre et plus de 70 % dans le Sud.
En 2016, l’action de prévention de l’Etat avait permis de récupérer un montant record - 19 milliards d’euros - provenant de la lutte contre l’évasion fiscale.