France et Italie : ensemble pour faire face aux grands défis européens

La sixième édition des "Dialogues franco-italiens pour l'Europe" intitulée "France et Italie : ensemble pour faire face aux grands défis européens" s'est tenue le 13 juin à Rome, à l'espace The Dome du Campus Luiss. L’initiative lancée en 2018 par les Universités Sciences Po et Luiss en collaboration avec The European House – Ambrosetti, se confirme aujourd’hui comme une plateforme de discussions de haut niveau entre les institutionnels et dirigeants français et italiens, permettant d'aborder des questions prioritaires pour les entreprises, l'économie, et plus généralement pour l'avenir de l'Europe et des nouvelles générations. La valeur de ces Dialogues a d’ailleurs été reconnue au niveau politique, en étant cités en annexe du traité du Quirinal comme un exemple de politiques de coopération entre les pays, et jusqu’à recevoir cette année le Haut Patronage du Président de la République française, Emmanuel Macron, et du Président de la République italienne Sergio Mattarella.

« Les Dialogues franco-italiens représentent une occasion importante de discuter des prochains défis que l'Union européenne sera appelée à relever, à la lumière également des profondes transformations qui se refléteront au niveau socio-économique des deux pays et de l'Europe dans son ensemble », a confirmé Paola Severino, Vice-Présidente de Luiss Guido Carli.

« La France et l'Italie ont une large conscience de leurs intérêts communs et des convergences qui conduisent à des initiatives et à une vision partagée dans le contexte européen. Dans cet esprit, le traité du Quirinal, signé en novembre 2021, constitue un paradigme irremplaçable pour un dialogue constructif et fructueux au sein de l'Union européenne », a déclaré Christian Masset, Ambassadeur de France en Italie, en introduction des débats.

Marc Lazar : Le Traité du Quirinal, pour sortir des clichés sur la France et l’Italie
La sixième édition des Dialogues franco-italiens pour l’Europe a une nouvelle fois mis au centre du débat des thèmes et des acteurs des deux pays, ce mardi. Le premier panel, consacré aux grands défis européens, a ainsi vu la participation de Veronica De Romanis (Professeure de politique économique européenne, Stanford University Florence ; Luiss University) et Arancha González Laya (Doyenne, Paris School of International Affairs, Sciences Po). Le deuxième panel sur les échanges bilatéraux pour une Europe plus compétitive était composé de Giuseppina Di Foggia (CEO, Terna), Valerio De Molli (Managing Partner & CEO, The European House - Ambrosetti) et Xavier Ragot (Président, Observatoire Français des Conjonctures Economiques - OFCE).

« La France et l'Italie entretiennent une relation bilatérale forte qui est cruciale pour le projet européen dans son ensemble. Ensemble, elles constituent la troisième économie mondiale, le premier pôle d'attraction des flux d'investissements directs étrangers dans l'UE, des partenaires commerciaux naturels - avec des échanges en croissance constante pour atteindre 116 milliards d'euros en 2022, un record historique - des leaders mondiaux dans des secteurs d'excellence et de spécificité tels que l'agroalimentaire, l’industrie nautique et aéronautique, la mode, la culture et le tourisme », a rappelé Valerio De Molli, Managing Partner & CEO, The European House - Ambrosetti.

2022, année record des investissements italiens en France

Deux autres panels ont suivi. Le premier, sur la sécurité en Europe (espace, défense et technologie) a vu l’intervention d’Enzo Benigni (Président et CEO, Elettronica), Stéphane Israël (CEO, Arianespace) et Stefano Pontecorvo (Président, Leonardo). Pour le second, consacré à la mobilité comme pont entre les pays, sont intervenus Vincenzo Nunziata (Président, Aeroporti di Roma - ADR), Eléonore Tramus (Directrice générale, Air France-KLM East Mediterranean) et Maurizio Bufalini (Directeur Général adjoint, Tunnel Euralpin Lyon Turin - TELT).

Enquête Ipsos : "Deux pays dans le miroir : France-Italie"

Au cours de l'événement, l'enquête Ipsos : "Deux pays dans le miroir : France-Italie", menée avec le soutien d'Edison, sur la position des citoyens français et italiens sur les questions économiques, énergétiques et politiques, a été présentée. L'enquête a été commentée par Nando Pagnoncelli (Président, IPSOS Italie) et Marc Lazar (Professeur émérite, Sciences Po et titulaire de la nouvelle chaire BNL-BNP Paribas "Relations franco-italiennes en Europe").

L’enquête, qui en est à sa sixième édition, confirme de nouveau une attitude plus positive de la part des citoyens français à l'égard des Italiens, même si, parmi ces derniers, les évaluations des citoyens transalpins se sont nettement améliorées depuis la précédente enquête.

Ipsos : ce que pensent les Italiens des Français, et inversement

Il ressort par ailleurs que les Italiens ont des attentes plus élevées que les Français en ce qui concerne la transition énergétique et une plus grande ouverture vis-à-vis des sources d'énergie renouvelables, des communautés énergétiques et de l'achat de véhicules électriques. « Les opportunités de coopération entre les deux pays sont chaleureusement accueillies par les citoyens et il semble nécessaire de communiquer de manière adéquate sur les projets communs et les bénéfices mutuels », a ajouté Nando Pagnoncelli, Président d’Ipsos Italie.

Les enquêtes Ipsos menées dans le cadre des Dialogues franco-italiens ont pour but de tirer des enseignements sur les questions les plus actuelles pour les relations bilatérales.

A ce titre, Nicola Monti, CEO d'Edison, souligne que cette année, environ la moitié des personnes interrogées dans le cadre de l'enquête Ipsos considèrent comme prioritaire l'investissement dans les énergies renouvelables et la transition énergétique, ainsi que l'engagement en faveur de la diversification des sources d'approvisionnement. Un constat qui incite Nicola Monti à annoncer qu’Edison s'engage dans ce sens avec un plan d'investissement concret de 10 milliards d'euros d'ici 2030 pour la décarbonation du pays. « Selon nous, la question doit être abordée d'un point de vue technologiquement neutre et en étant conscient que l'objectif de décarbonation ne peut être atteint qu’avec les seules énergies renouvelables. Nous avons besoin d'une technologie complémentaire, qui pourrait être le nucléaire, déjà disponible aujourd'hui et qui peut garantir la stabilité et la sécurité du réseau, tout en étant un domaine de collaboration scientifique et technologique important entre l'Italie et la France », estime le CEO d’Edison.