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Fanny Lechere (Sezamo) : "Nous venons chahuter les réflexes des consommateurs"

vans sezamovans sezamo
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 9 mai 2022, mis à jour le 11 mai 2022

Expatriée en Italie depuis 2009, la française Fanny Lechere fait partie de l’aventure Sezamo, start-up innovante nouvellement implantée en Italie qui concurrence les supermarchés en ligne.

 

fanny lechere
Fanny Lechere

 

Quel parcours vous a conduit en Italie, et à y rester pour y travailler ?
Je suis arrivée en Italie en 2009, avec ma famille. Je suivais alors mon mari qui travaillait pour une maison de luxe à Padoue, où nous avons vécu pendant six ans. Durant cette période j’ai eu la possibilité de suspendre mon contrat de travail en France, mais après avoir profité de la dolce vita dans la région, j’ai eu envie de reprendre une activité. Installés à Milan en 2015, j’ai aussitôt retrouvé du travail pour une marque italienne chez LVMH, toujours dans les ressources humaines. Puis j’ai travaillé pour un beau projet qui malheureusement n’a pas vu le jour à cause du Covid : pour le Printemps, qui voulait s’installer à Milan.
Et depuis l’année dernière, je travaille aux ressources humaines pour le groupe Rohlik, une startup fondée en 2014 à Prague,- une plateforme de produits alimentaires et pas seulement -, qui connait un grand succès. Elle s’est implantée depuis en Hongrie, en Autriche, en Allemagne et désormais en Italie, à commencer par Milan sous le nom de Sezamo. A venir également cette année, la Roumanie et l’Espagne.
Notre structure est basée à Milan, à quelques kilomètres de Linate. L’équipe comptait trois personnes en novembre, nous sommes aujourd’hui près de 100 salariés.

 

Pourquoi avoir choisi l’Italie parmi les premiers marchés d’Europe ?
La conquête de l’Europe passe par l’Italie ! Mais ce marché est aussi un important challenge pour le groupe car la culture alimentaire italienne est très différente et spécifique, il existe une réelle passion pour la gastronomie contrairement à certains pays d’Europe de l’est. Le service a débuté en avril à Milan, avant qu’il ne soit développé aux villes limitrophes., l’objectif est de toucher d’autres grandes localités italiennes.

 

Comment fonctionne Sezamo, et pourquoi le service est-il défini comme innovant par rapport aux e-commerce alimentaires concurrents ?
Sezamo propose plus de 7.000 références, soit autant qu’un supermarché. Nous avons donc la largeur de gamme de la grande distribution, ce qui diffère des plateformes telles que Glovo, Gorillaz ou Getir qui sont ultra rapides dans la livraison, mais avec moins de 1.000 références, sont destinées aux courses d’urgence.
Or notre particularité par rapport à un supermarché, consiste à assurer la livraison en 3 heures maximum, tout en offrant au client une flexibilité quant au choix du jour et de l’heure qu’il préfère, par exemple à 7h du matin pour avoir son pain frais au petit déjeuner ! La plateforme propose en effet tout ce que l’on pourrait trouver dans un supermarché, avec en plus des produits en exclusivité, régionaux, locaux, et même des fleurs. L’ambition est de vendre les excellences culinaires, d’abord italiennes mais aussi quelques produits étrangers, comme par exemple du beurre au sel de Guérande, de la vraie crème fraiche, des vins français et du champagne ou encore du morbier pour le fromage.
L’ensemble de notre flotte de fourgons est par ailleurs éco durables, qu’ils soient électriques ou alimentés avec du carburant vert.

 

Le marché italien de l’e-commerce, et notamment alimentaire, n’est-il pas encore frileux ?
Le marché alimentaire en ligne se montre effectivement encore traditionnel, il est aujourd’hui occupé par deux types d’acteurs : des pure-player digitaux tels que Getir, Glovo et Gorillaz (spécialistes de la livraison très rapide de petites courses, en scooter), et les retailers classiques de la grande distribution. Au total, l’e-commerce ne représente que 2% du marché total de l’alimentaire.
Si le marché est en pleine floraison, boosté par le Covid qui a été un accélérateur, il est encore très limité en Italie. Pour autant, nous ne sommes pas effrayés par la concurrence car elle pousse dans le même sens, celle de la digitalisation pour faire changer les habitudes du consommateur. Faire ses courses est sans doute l’une des habitudes quotidiennes les plus ancrées. Nous venons chahuter ces réflexes.

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